Le 27 novembre dernier, le peuple suisse a plébiscité la voie bilatérale avec l’UE. Problème: plus personne ne veut de l’Accord-cadre, qui pour des raisons de souveraineté, qui pour des raisons juridiques, qui pour des raisons de protection des travailleurs… Résumons. Le parti «Le Centre», feu PDC, a pris tout de suite après la votation le lead de l’opposition, déclarant que l’Accord était déjà mort-né, faute de consensus politique. Pierre-Yves Maillard y a été aussi de ses critiques, avouant maintenant que les travailleurs vont trinquer et que l’UE profite plus que nous de ces accords. Le PLR se tait, et le PS rejoint aux dernières nouvelles l’opposition. Christian Levrat affirme même que si cet Accord échoue, ce n’est pas un drame: seuls les domaines où il y a des intérêts mutuels doivent être développés. Lisez: l’intérêt des Suisses doit absolument être préservé. Au passage, le meneur du PS relève que l’UE a des problèmes avec la migration, la cohésion des pays et l’Etat de droit. Il aurait pu dire aussi que les sirènes de l’UE n’attirent plus à l’extérieur.
Avant la votation, beaucoup savaient que l’Accord-cadre nous obligera bon an mal an à reprendre le droit de l’UE, soit pour les accords existants de 1999, soit pour tout accord futur. Un chèque législatif en blanc, quoi. Ces soudains états d’âme automnaux montrent une manipulation des Suisses et annoncent un profond hiver de la voie bilatérale, pourtant sacralisée en Suisse. L’UE, quant à elle, n’a pas été manipulée. Elle a été trompée, elle qui exigeait une adaptation des accords bilatéraux et qui croyait que la Suisse voulait approfondir la voie bilatérale. Paradoxe: la défaite de l’UDC va se transformer en victoire. Ce parti national ne voulait-il pas remettre à plat nos accords, pour tenir compte de nos intérêts et éviter tout Diktat? On va y venir. L’UE ne va pas admettre que ces vieux accords de 1999 restent en l’état. Benoît Rey, Châtel-Saint-Denis