La semaine passée a été publié un entretien avec Pierre-Yves Maillard, conseiller national, concernant la relation entre hôpitaux publics et privés, notamment dans le canton de Fribourg. Alors que je me réjouissais de prendre connaissance de son analyse de la situation fribourgeoise, j’ai terminé sa lecture avec plutôt un sentiment d’étonnement, voire de déception. Monsieur Maillard s’est contenté de parler de généralités dans le domaine, et de particularités vaudoises, sans même adapter ses propos aux réalités de Fribourg, comme l’attendaient certainement les lecteurs. A titre d’illustration, je relèverais entre autres:
– son affirmation que 80% des patients des cliniques privées sont assurés en division mi-privée/privée est complètement hors de propos; l’Hôpital Daler en a soigné moins de 15% en 2019, donc au contraire plus de 85% de patients en division commune;
– ses critiques concernant les partenariats publics-privés sont totalement inappropriées; l’Hôpital Daler et l’Hôpital
fribourgeois (HFR) gèrent ensemble depuis plusieurs années deux centres d’excellence dans le domaine de l’oncologie (Centre du sein Fribourg, Centre de la prostate Fribourg), avec une qualité de prise en charge médicale reconnue au niveau national;
– son allégation que les patients complémentaires ramènent 3 (!) fois le DRG en financement est encore totalement erronée, ou alors peut-être vraie uniquement dans certains cas dans son canton d’origine; pour l’Hôpital Daler il s’agit d’un pourcentage supplémentaire extrêmement réduit, sans commune mesure avec le DRG.
J’ajoute que l’Hôpital Daler, en tant que clinique privée reconnue d’utilité publique, fait partie intégrante du paysage hospitalier depuis de très nombreuses années; son statut explique aussi l’engagement sans faille de son personnel et de ses médecins au côté de l’HFR dans la gestion cantonale de la pandémie de Covid-19. Face à de tels propos, il est important qu’une information appropriée soit transmise à la population fribourgeoise, présentant une vision beaucoup plus proche de la réalité hospitalière cantonale.
David Queloz directeur de l’Hôpital Daler