C’est l’Amérique!

COMMENTAIRE

Sur le fil. Quatre jours que nous fixons la carte des Etats-Unis, ses petites formes rectangulaires se remplir de rouge et de bleu, certaines glissant lentement du rouge républicain au bleu démocrate au fur et à mesure du dépouillement. Et toujours pas de vainqueur officiel, hier en début de soirée au moment d’écrire ces lignes – Biden était toutefois sur le point de l’emporter. Les Etats-Unis ont décidément toujours su nous distraire. En bien comme en mal. Le spectacle qu’ils nous offrent semble presque irréel. L’apothéose d’une année dramatique. Commencée par un procès en destitution, au terme duquel le président a été acquitté en dépit d’évidentes preuves de culpabilité, elle s’est poursuivie par la pandémie, le chômage de masse, les meurtres perpétrés par la police, le cirque électoral… Le chaos en permanence.
Quatre jours que Donald Trump ose toutes les bassesses. Ment éhontément. Affirme, répète, martèle que l’élection lui a été volée, sans en apporter la moindre preuve. Dans sa bouche en cul-de-poule, les résultats sont des fake, propagées par des médias qui sont fake, et ainsi de suite, toute la litanie y passe. Il s’accroche. Il use de toutes les voies judiciaires. Il ne veut pas partir. Derniers caprices d’un enfant à qui l’on est en train de retirer son jouet. Pourtant, malgré ses délires, 68 millions d’Américains ont voté pour lui. Cette Amérique-là, son désormais probable successeur devra l’écouter, lui redonner espoir. La tâche semble insurmontable. Mais l’Amérique n’est-elle pas le pays où tout peut arriver? François Pharisa

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