Ce lecteur réagit à l’article consacré à la «palette Cesa», paru le 21 novembre.
Je suis bien incapable de résoudre ce mystère, mais j’ai plaisir à y apporter mon témoignage quant à la création de ce travail magnifique de mise en couleur des bâtiments de la Grand-Rue de la ville de Bulle.
Ce n’était pas dans la seconde moitié des années 1970, mais bien début 1980 que Paul Cesa a commencé son travail à la suite de la demande de la ville. Nous venions d’emménager dans l’atelier de la rue de la Sionge (actuellement Le Buro) et j’étais en fin d’apprentissage de peintre en lettres chez Paul quand il m’a donné la responsabilité du travail de l’atelier pour se consacrer en grande partie à cette tâche si particulière.
Avec un appareil photo Polaroid à développement instantané, j’étais chargé de prendre des clichés de tous les bâtiments afin d’obtenir une «cartographie visuelle» de la Grand-Rue pour que Paul puisse commencer son travail de recherche de teintes. D’abord, bâtiment par bâtiment, sur des feuilles volantes avant la mise en couleur définitive de l’ensemble. Pour se simplifier la tâche, Paul s’est aussi procuré les premiers feutres pinceaux à la papeterie Morel pour réaliser la mise en couleur des toits qui demandait moins de précision. Les façades et les volets ont été réalisés au pinceau avec de la gouache.
J’ai eu beaucoup de chance d’avoir pu côtoyer Paul Cesa, qui m’a appris mon métier et transmis des valeurs humaines exceptionnelles. J’ai aussi eu le privilège de reprendre son entreprise que j’ai développée durant quarante ans avec cette même passion transmise par «l’oncle Paul».
Eric Dafflon, Corseaux