A propos de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat.
Depuis le mois de mars, le personnel de santé est aux premières loges pour lutter contre la pandémie. En tant qu’infirmière directement confrontée aux patient-e-s malades du Covid-19 à l’HFR, je peux en témoigner. Nos conditions de travail n’étaient déjà pas faciles avant la pandémie, elles se sont encore fortement détériorées. Au travail de nuit, service de garde, horaires coupés, etc., se sont ajoutés le stress lié au Covid-19, les réorganisations permanentes, la fatigue, les horaires encore plus démentiels.
Les statistiques en Suisse montrent que les infirmières, souvent insuffisamment rémunérées, quittent leur travail en cours de carrière, car trop épuisées pour continuer à travailler. Et voilà qu’en pleine pandémie, arrive la révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg. Celle-ci prévoit de nous faire travailler quatre ans de plus, pour toucher des rentes fortement diminuées. Pourtant, les soignants de plus de 50 ans sont déjà épuisés, et nos salaires sont loin d’être mirobolants! Infirmière à 60%, je perdrais 4500 francs (– 16%) par an en cas de retraite à 64 ans, 5500 francs par an en cas de retraite à 62 ans (– 21%) et 7000 francs en cas de retraite à 60 ans. Et on ose présenter cela comme un «compromis acceptable»? Est-ce ainsi qu’on reconnaît notre engagement pour la société et durant la crise du Covid-19? On nous a applaudis durant de nombreuses semaines et nous en sommes reconnaissantes. Mais il faut que ces applaudissements s’accompagnent de gestes concrets, d’une véritable reconnaissance de notre travail et de notre engagement. La révision de la CPPEF fait exactement le contraire. A toutes celles et tous ceux qui pensent que le personnel de santé effectue un travail de qualité et qu’il doit être soutenu et valorisé, je vous invite à voter un non résolu et décidé à cette révision antisociale, qui est une gifle pour l’ensemble d’entre nous. Stéphanie Rouiller, Ponthaux