Bon, il faudrait dire «j’accuse», mais qui d’autre en même temps que ce pangolin affublé, en plus d’écailles, de ce nom grotesque de théâtre guignol? Et puis n’est pas Zola qui veut et il convient toujours de se méfier des cheminées fort à propos obstruées d’étoupe. Je jure donc, en 2021, de claquer ma tune AVS/AI/PC qui culmine à 1586 francs mensuels et ma rente sociale d’écrivain prolétaire qui me dore la pilule pour 750 francs par mois supplémentaires: au cinéma, une fois par semaine, et plus si nécessaire; au théâtre, tous les mois, pour être avant de ne plus être, c’est élémentaire; au concert, tant que je voudrai, pour tout ce qui résonne et chante sur la terre; à l’opéra, une ou deux fois l’an, aux générales c’est moins cher pour Verdi, Britten ou Wagner; au ballet, sans restrictions, des pointes classiques aux pieds nus, sans inventaire; à la bibliothèque, au musée, aux expos avec mes colocataires; au stade, au cirque, au zoo, à la désalpe, c’est élémentaire; au bistrot tous les jours pour la terrine du chef, au bar pour boire un verre; au fitness, au karting, au bowling, au casino pour voir suer mes sœurs et mes frères. Partout où j’aurais dû aller avant la trop longue séance de Pangolin Guignol 2020, je jure que j’irai, même si ma bourse ne gonfle guère. Sinon, je mourrai. Marie-Claire Dewarrat, Châtel-Saint-Denis