Le Collectif des féministes sud fribourgeoises réagit au vote du Conseil des Etats, et en particulier celui de Johanna Gapany, contre l’élaboration d’une campagne antisexiste.
A vous qui avez voté non à la mise en place d’une campagne de grande envergure contre le sexisme en Suisse, avez-vous besoin de plus de preuves, de plus de faits concrets ou que cela vous arrive pour y croire? A vous qui ne trouvez pas cette campagne assez concrète, que proposez-vous? #metoo, dénonciations de violences sexuelles et sexistes à la RTS, agression en ville de Fribourg, prolifération de GHB, témoignages de femmes divers et variés sur les réseaux sociaux… La décision du Conseil des Etats du 9 décembre semble faire la sourde oreille face à la libération de la parole et à tout le travail militant fondé. A la suite de l’article paru le 11 décembre dans La Liberté, le Collectif des féministes sud fribourgeoises désapprouve la décision du Conseil des Etats. Le fait qu’une femme, qui a d’ailleurs profité de la vague violette pour être élue, ne soutienne aucunement les femmes victimes de sexisme choque et fait mal. Le Collectif des féministes sud fribourgeoises lui souhaite de prendre conscience que chaque pas contre le sexisme est une mesure concrète et un pas en avant à ne pas négliger. Une campagne sur les réseaux sociaux et dans les journaux ne réglera pas les problèmes, mais aura au moins le mérite de mettre en lumière un problème récurrent et invisibilisé depuis bien trop longtemps. Vous qui vous êtes sentie attaquée ce 11 décembre par l’article en question, ne mettant en avant que votre vote de femme, ne ressentez-vous pas le poids du sexisme, ce jour-là, sur vos épaules? Réalisez-vous que votre vote a un impact sur l’évolution de la lutte contre le sexisme, envoyant ainsi un mauvais message à la population, comme si le sexisme n’existait pas, sexisme que jamais vous n’avez nié? Nous, jeunes femmes fribourgeoises, souhaitons vous faire comprendre à vous, jeune femme fribourgeoise, que «propos bien-pensants» et «mesures concrètes» vont de pair, qu’un message divulgué vaut autant que toute action. Au nom du Collectif des féministes sud fribourgeoises, Jeanne Morand et Marion Sugnaux