Ces lecteurs reviennent sur une sortie à bob en «terrain inhospitalier».
Dimanche 24 janvier, les conditions météo invitaient tout un chacun à profiter des activités extérieures qu’offre notre belle région. Nous avions décidé d’éviter les foules des stations en optant pour une sortie à bob avec les enfants aux Sciernes-d’Albeuve. A la hauteur du parcours Vita, sur le pâturage en amont de la place de jeux, une jolie pente semblait offrir de belles perspectives de glisse. Pas un toit d’habitation à l’horizon et une neige cristalline scintillante sous un soleil radieux. Arrivés au terme d’une rocambolesque descente et alors que nous nous apprêtions à remonter gaillardement, nous vîmes un couple descendant à pied la piste dans notre direction. Prêts à échanger quelques mots cordiaux, quelle ne fut pas notre surprise lorsque l’homme nous indiqua qu’il était le propriétaire du terrain et qu’il n’allait, lui, pas faire de la luge dans notre jardin. Effectivement, nous ne saurions lui proposer un «jardin» de six hectares tel que le sien. Bien que dans son droit de nous expulser, la scène n’avait rien d’une Goa party, nous avions juste traduit dans la neige immaculée, les rires et la joie des enfants. Sur les joues rougeoyantes des gosses perlait encore la neige de la dernière gamelle et roulaient maintenant les larmes de l’incompréhension. «Vous comprenez, on a déjà le parcours Vita», nous informa encore le nanti, manifestement en conflit envers son prochain. Vaillants, nos enfants ont pris leurs bobs et nous nous sommes tirés de cet endroit inhospitalier. Heureusement, nous avons rencontré un couple de raquetteurs qui revenait du jardin interdit. Originaires de l’endroit et très sympathiques, ils étaient aussi stupéfaits que nous d’apprendre notre mésaventure. Sur la route du retour, alors que nous tentions d’expliquer la situation aux enfants, notre aîné de 6 ans, philosophe et lucide nous déclara «qu’en rendant tristes les enfants, il se fait du mal à lui-même le monsieur». Clin d’œil dans le rétro, sourires… Dans le mille bonhomme! Famille Aude et Eloi Charrière, Riaz