Je pose mon oreille… …
sur les doutes qui toussent en moi. Ils m’usent, ils sont si bruyants. Qui m’a fabriquée ainsi, avec tant d’hésitations? Pourquoi ne pas parvenir à choisir entre une haute cascade gelée, les six pives suspendues au bout des branches d’un sapin solitaire ou ces traces d’animaux qui courent dans la neige?
Je ne veux renoncer à rien. Je veux tout dire, tout montrer. J’ai posé mon oreille à l’infini, portée par l’intensité de ces deux jours passés dans le froid retrouvé de l’hiver. Je suis envahie par la majesté du silence dans la montagne. J’en reviens rechargée pour au moins un mois. Je pourrais raconter les déchirements de la glace provoqués par les sorcières, qui, en jouant dans les chutes, font s’effondrer des pans de la cascade haute de trente mètres. Une chute…