OISEAUX DE MALHEUR. Les vieilles dames ne sont pas les seules à nourrir les pigeons. D’autres les regardent maintenant avec plus de tendresse, ces oiseaux frappés d’infamie, pourchassés, stérilisés, rejetés des bords de fenêtre ou des balcons. A la pause de midi, alors que les restaurants sont toujours fermés, des ouvriers installés sur un banc leur jettent des miettes de leur casse-croûte. Les enfants sans jeux d’équipe tentent de les attraper. Jusqu’aux déprimés de la crise sanitaire qui voient dans leur envol des souvenirs de la vie d’avant. Devenue un espace sans but – sinon pour faire ses courses – la rue dévoile sa vie animale et les pigeons sont les seigneurs des lieux. Mais n’en parlez pas autour de vous, les oiseaux en ville, moineaux ou pigeons, c’est un sujet qui n’attire que…