L’Etat, c’est nous, dit-on. Pas toujours. Tenez, la Loi sur le Co2 fera payer à la population, qu’elle soit active ou en vacances, le prix de l’incurie environnementale des collectivités. Ce sont bien celles-ci qui incitent, depuis la découverte du pétrole, à la mobilité automobile, source de revenus et de plaisir pour les uns, et d’impôts pour les autres. Qui a demandé à la population d’essaimer dans nos campagnes afin de désengorger nos villes? A l’inverse, qui demande à la population de vivre comme des lapins dans des zones à surdensité, avec comme seul échappatoire la route du week-end vers nos Préalpes et Alpes? Qui a incité au chauffage à mazout, interdisant les chauffages électriques? Qui incite au pendulage frénétique vers nos entreprises? Qui profite de l’apaisement et du repos du bon peuple en route vers les Maldives ou l’Italie proche? Qui n’arrête pas de bétonner nos paysages afin d’assurer la vélocité de nos engins carburant au Co2? L’Etat, et l’Etat seul. Faire payer des taxes aux utilisateurs d’essence, de mazout ou d’autres liquides honnis est une arnaque de première. C’est aux collectivités de payer, en vertu du principe dit du «pollueur-payeur». Et puis, payer veut surtout dire mettre sur rail des transports publics efficaces, attractifs et si possible gratuits. Reconstruire aussi des centrales nucléaires qui ont pour avantage de se rire de la petite brise, des filets d’eau maigrichons et des nuages souvent sur nos têtes. Le débat sur les éoliennes est d’actualité. Si le vent de nos campagnes était à ce point décapant, cela se saurait. Sauf peut-être sur le Moléson, et encore. Nos hivers sans mazout risquent de nous refroidir: n’est-il pas vrai que le soleil est bien pâlot et que nos barrages sont alors quasi vides? Pour les éoliennes, le froid est aussi mortel, sauf à les faire tourner… avec des génératrices à mazout. Ah! Ce mazout… Benoît Rey, La Tour-de-Trême