Le 13 juin, le peuple suisse se prononcera sur deux initiatives dites «agricoles». Mais, il ne faut pas se laisser influencer par leur nom plutôt tendancieux: «Eau propre» et «Une agriculture libre de pesticides de synthèse», qui ne sont en fait que des mots ne laissant aucunement entrevoir le véritable enjeu de leurs textes. En effet, si ces deux initiatives sont approuvées, il y aura de très lourdes et de très graves conséquences, non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire et pour les consommateurs. Par exemple, les restaurateurs, les bouchers, les artisans et les industriels, tout comme les agriculteurs, ont besoin de biocides de synthèse pour le nettoyage et la désinfection de leurs installations. Il n’est actuellement pas envisageable de préserver la qualité des aliments sans cela. Un très grand nombre d’emplois dépendent de ces secteurs et seraient alors directement menacés. Ainsi, il est fort probable que les traditions culinaires «Swiss made» comme le Gruyère disparaissent peu à peu et ce au profit de produits importés pour lesquels nous n’avons que peu de contrôles. Les PER (prestations écologiques requises), lancées au début des années 1990 déjà, sont pratiquées par près de 98% des agriculteurs suisses. L’agriculture a diminué l’utilisation des produits phytosanitaires de 40% ces dernières années. Ce taux se monte même à 63% pour le glyphosate. Les mesures environnementales sont monnaie courante aujourd’hui, en témoignent les nombreux projets de réseaux écologiques lancés par les agriculteurs eux-mêmes. Je suis la troisième génération d’agriculteurs sur mon exploitation de Vuadens et j’aimerais bien y voir la quatrième s’épanouir. C’est pourquoi je glisserai un double non dans les urnes. N’oubliez pas, vous êtes toujours les bienvenus dans nos fermes pour discuter et vous informer! Alain Genoud, secrétaire
de l’association du réseau écologique Les Plaines et environs, conseiller général Le Centre, Vuadens