A propos de la Loi sur le CO2.
«Li a le fu ou lé!» – «Il y a le feu au lac.» Habituellement présentée à la négative, cette expression invite à une réaction réfléchie et patiente face un problème exagéré. Malencontreusement, après plus de trente ans d’appels à l’action et de mises en garde face à la menace du changement climatique, nous voici dans l’urgence et la problématique est passée de vague inquiétude à catastrophe prévisible et réaliste.
Il y a de quoi s’inquiéter et ce, même pour la population gruérienne, qui vit dans une région où le calme et la tranquillité de la nature semblent éternellement nous inviter à la sérénité et donnent l’apparence de rester intouchés face au passage des hommes. Ceci n’est qu’une apparence et rien ne pourrait être moins traître, car les régions des Préalpes sont projetées comme étant les régions les plus atteintes par le réchauffement de notre planète.
La Gruyère et par extension sa nature et sa biodiversité qui lui offrent une beauté naturelle et en sont sources de richesses courent le risque de disparaître. Un changement est inévitable et fait partie du cycle naturel des choses, mais lorsqu’il s’opère par la simple responsabilité humaine, à son propre détriment et à celui de maintes autres espèces, il est du devoir de tout homme d’en prendre acte.
Accepter une taxe sur le CO2 au niveau national est un premier pas dans cette direction et un tel geste est intimement inscrit dans la manière d’être de notre région: celui qui salit, nettoie; celui qui dérange, range; celui qui pollue, paie. Si on refuse ce pas en avant, visant à prendre responsabilité à notre échelle de notre impact sur notre planète, on invite notre pays à faire deux pas en arrière et par conséquent à aggraver une situation déjà sérieuse.
Le défi est gargantuesque et chacun est libre de se contenter d’attendre que les autres agissent, mais il est temps de l’avouer: «No chin a la kouête!» – «On est à la bourre!»
Frédéric Bussard, conseiller communal Vert, Gruyères