A propos des dernières élections communales à Gruyères.
Nous sommes en 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale. Le Parti radical de Gruyères écrasait littéralement le Parti conservateur en remportant huit sièges, n’en laissant qu’un seul à l’opposition. L’élection se faisait au système majoritaire. Par la suite, sous l’évidente majorité radicale, les périodes électorales se passèrent avec célérité mais de façon mieux équilibrée. Les deux partis se laissèrent pénétrer par un peu plus de chaleur humaine entre eux. Tout se passa pour le mieux jusqu’en 1962. Dès lors, il fallut compter avec un nouveau parti, celui de l’ouvrier. L’éphémère coalition radicale-socialiste était née. De ce fait l’opposition conservatrice se trouva face à sept sièges majoritaires. Entre-temps, le Parti conservateur changea son appellation et devint le Parti démocrate-chrétien (PDC). Puis apparu une personnalité PDC hors-norme pour un Conseil communal de campagne. Ce fut un basochien qui quitta Bulle pour venir habiter Pringy. Les partisans PDC se mirent à jubiler. Ils considérèrent cette arrivée comme providentielle. Cette influence citadine apporta un siège PDC. L’attente resta en deçà des espérances. L’élection de l’homme de loi à la syndicature fut laborieuse. L’opportune coalition supportait le choc. Pour la première fois de son existence, de 1982 à 1991, la commune de Gruyères nommait un syndic socialiste en la personne du méritant André Gremion. Par cette personne, c’était vraiment la famille ouvrière qui était représentée. Depuis cet événement, une paix politique s’est installée. Nous espérons que cela continuera. La politique est une grande capricieuse. Dans cette chronologie, le 7 mars 2021 est une date remarquable en plusieurs points. D’abord la perte significative d’un siège de la part du traditionnel PLR, puis la disparition du PS, et pour la première fois de son existence feu PDC qui est devenu «Le Centre» sort majoritaire. Et un nouveau venu sur la scène politique, le parti Vert sort avec deux élus. Ce sont bonheurs et déconvenues que nous réserve la politique. Paul Doutaz, Gruyères