A propos des initiatives antipesticides.
Alors qu’ils prétendent réduire les risques liés aux pesticides, les opposants aux deux initiatives nous dressent avec leurs panneaux une triste géographie des parcelles sur lesquelles ils prétendent continuer à déverser leur lot d’herbicides et autres produits dit «phytosanitaires». Savez-vous que tous les miels du pays sont contaminés par les néonicotinoïdes, ces insecticides 10 000 fois plus puissants que le DDT? Savez-vous qu’ici, en Gruyère en 2020, une étude sur les miels de sept ruchers a montré dans trois cas des résidus en glyphosates proches de la limite de tolérance de 50ug/kg, dont un était impropre à la consommation? Savez-vous que l’apiculteur en question n’a eu d’autre choix que de détruire toute sa production de miel? Qu’il n’a reçu aucun dédommagement? Qu’il attend toujours une réponse du conseiller d’Etat Didier Castella? Et qu’une fin de non-recevoir nous a été signifiée par l’Office fédéral de l’agri-culture? Comment peut-on comprendre que, même ici dans notre «verte» Gruyère consacrée à l’élevage, au fromage et à la production herbagère, la situation soit aussi grave que dans les zones de cultures intensives? Savez-vous enfin que ces produits contaminent nos eaux et nos sols? Qu’ils impactent fortement la faune terrestre et aquatique? Qu’en trois décennies, près des trois quarts de la biomasse des insectes a disparu? Et qu’en définitive, ces produits finissent dans notre assiette et sont cause de cancers et de dégénérescences neurologiques, telles que la maladie le Parkinson? On estime à 20%-30% les diminutions de rendement si l’on renonce à ces pesticides. Savez-vous que les pertes seraient de 70%-80% sans les pollinisateurs? Réunis en assemblée générale, les délégués de la Société romande d’apiculture ont plébiscité le soutien à ces deux initiatives soumises au vote le 13 juin. Francis Saucy, président central de la Société romande d’apiculture, Vuippens