A propos de l’omniprésence du numérique.
En vingt ans, les écrans ont envahi toutes les sphères de notre vie et l’essentiel de nos relations. Une révolution dont nous ne mesurons pas encore les conséquences. Les avantages sont à la portée de tout un chacun.
Le numérique est devenu le plus grand moyen de communication, un outil de travail indispensable, un énorme réservoir de connaissances (Wikipédia), un facilitateur de programmation d’activités dans tous les domaines, sans compter les aspects de la culture, des loisirs et de la détente. Revers de la médaille: la consommation à outrance peut devenir obsessionnelle, reléguant la réflexion et le jugement à l’arrière-plan. Elle entraîne l’internaute à l’efficience virtuelle dans un langage intentionnellement faux (les fake news), sans tenir compte des tenants et aboutissants. On loue un appartement à l’autre au bout du monde sans rien savoir sur ses propriétés! On découvre sa compagne à distance sans vraiment la découvrir! On insulte sans signer! La différence entre le bien et le mal devient difficilement décelable et il n’y a plus d’état d’âme. Aujourd’hui, des voix s’élè-vent pour demander d’impliquer plus largement les citoyens dans les choix technologiques. Dernièrement, Facebook proposait de lancer un programme pour les enfants d’Amérique du Nord. Les sénateurs de 40 Etats s’y sont opposés, arguant que les enfants commencent à ne plus réfléchir et à faire que ce que les émissions leur disaient. Pour définir les bornes et combattre le côté toxique, il faut remettre le système en question et fixer l’acceptable et l’inacceptable. Les Etats commencent – il est temps – à légiférer et surtout à imposer une fiscalité aux entreprises de ce business juteux et opaque. Le numérique en soi est neutre, ambivalent, au point d’être ni bon ni mauvais. Il est ce que nous en faisons. Il est porteur de valeurs, de nouveaux savoirs et normes qu’il faut encadrer par une éthique. C’est là tout le défi. Un autre numérique est donc possible. Rester humain dans un monde toujours plus connecté me paraît indispensable. Jacky Brandt, Bulle