Je pose mon oreille…
… sur un épilobe vieillissant, il a les cheveux blancs. Il a perdu sa couleur d’été: de mauve, le voilà devenu cotonneux. Sur ce chemin qui descend de Plan-Francey à Moléson-Village, les marcheurs, les coureurs, les vététistes passent à côté de lui et de sa ribambelle de collègues sans lui prêter la moindre attention. Pourtant, du haut de son mètre, voire plus, il est là, penché ou debout, bien visible, appuyé contre le paysage. Il se livre à sa dernière danse, la danse de l’essaimage. Ça donne des airs de neige à la forêt.
Au printemps, on oublie l’épilobe en épis. Il faut dire que sa première apparition est discrète, sa tige avant de s’affermir est une sorte d’asperge qui peut se manger. Tout se mange d’ailleurs dans cette plante: ses rhizomes – bouillis et…