Le Bicubic dévoile ses petits hics

| jeu, 29. déc. 2011
Inauguré il y a déjà six ans à Romont, le centre culturel et sportif du Bicubic révèle ses diverses faiblesses découvertes au gré des utilisations.

PAR LARA GROSS


Un nez cassé. Des dames coincées aux toilettes. Un premier rang frigorifié. Ces anecdotes sont toutes arrivées en un seul lieu: le Bicubic, à Romont. Inauguré il y a six ans, le centre culturel et sportif glânois nécessite chaque année quelques deniers supplémentaires pour de petites adaptations. Si lors de chaque assemblée du CO de la Glâne (COG), les délégués acceptent les budgets, cette année, certains se sont interrogés sur ces montants réguliers.
Les responsables – aussi bien le directeur du COG, le préfet que les utilisateurs tels que l’association culturelle du Bicubic – relèvent le bon fonctionnement des lieux et soulignent leur forte utilisation. «Plus de 300 élèves par jour fréquentent cette infrastructure, rappelle Christophe Jaccoud, président de la commission infrastructure au sein du comité du COG. Et tous ne sont pas
délicats avec le matériel.» Visite guidée en compagnie de l’intendant pour déceler tous les hics du Bicubic.


Le chauffage
«Des rangements sous les gradins ont été ajoutés pour le régisseur ce qui pose des problèmes de chauffage, explique Jean-Claude Pache, intendant. L’air chaud est pulsé sous les sièges en direction de la scène. Mais une fois arrivé vers le milieu de la salle, il est bloqué par ces compartiments de rangement et vu que l’air chaud monte, il ne va pas jusqu’aux premiers rangs.» Certains spectateurs se sont donc plaint des températures fraîches au pied de la scène. Une situation à laquelle les délégués ont déjà remédié en acceptant au budget 2012 une adaptation du conduit du chauffage.


Peu d’espace au bar
La salle de spectacle compte 475 places. Autant de personnes susceptibles de se rendre aux toilettes ou au bar lors d’un entracte. Pour se rendre au petit coin, il faut toutefois passer devant le bar. «Tout le monde est canalisé vers le même endroit», observe Monique Bruegger, coordinatrice du Bicubic. Embouteillages assurés. Quant au bar, il n’est pas bien grand, quelques mètres au bout d’un couloir. «L’espace derrière le bar est réduit. Il suffit qu’il y ait une manifestation dans la halle de sport et nous sommes coincés.»


Portes vers l’extérieur
A l’étroit, c’est également le sentiment des personnes se retrouvant dans les couloirs donnant accès aux W.-C. Un vrai parcours du combattant. Les portes des toilettes s’ouvrent vers l’extérieur, allant dans le sens des normes de sécurité actuelles. Ce qui ne pas sans créer d’autres soucis. Ainsi, un homme qui voudrait aller se soulager devra tout d’abord éviter de se prendre la porte des toilettes des dames dans le nez. La logique est la même du côté des vestiaires et des toilettes de la salle de sport. «Un prof a déjà eu le nez cassé après avoir pris une porte dans le visage», raconte Monique Bruegger. Et l’intendant Jean-Claude Pache d’ajouter: «Nous avons installé des ralentisseurs aux portes des vestiaires. Ça les freine à une certaine ouverture.»


Dans le noir
Encore faut-il pouvoir atteindre son but, car bien souvent des files se forment devant l’entrée des toilettes situées à l’entrée du couloir. Mais ce parcours du combattant commence bien avant. Il faut tout d’abord descendre plusieurs marches d’escalier noires, peu éclairées. Une fois les W.-C. atteints, il faut encore rester actif. «Il nous arrive régulièrement d’aller rechercher des dames dans les toilettes. Les lumières s’éteignent et, avec la peinture noire, les capteurs de lumière ne fonctionnent pas toujours.»


Handicapés baladés
La cerise sur le gâteau est réservée aux personnes en chaise roulante. En cas d’envie pressante, elles ont droit à une visite des coulisses, accompagnées du personnel du Bicubic. «Nous les conduisons jusqu’à l’ascenseur situé à l’entrée du bâtiment pour descendre d’un étage», explique l’intendant. Une fois arrivées dans un petit couloir à la sortie de l’ascenseur, là encore, les portes s’ouvrent contre eux. Il faut donc entamer des manœuvres avant d’accéder aux toilettes.


Un mur bien fin
Autre surprise: l’insonorisation. Le mur de séparation entre la salle de spectacle et la halle de gym est en effet bien fin. «Si un match de bas-ket se déroule en même temps qu’une représentation, c’est impossible, détaille Monique Bruegger. On entend les sifflets des arbitres et le ballon frappé sur le sol.»


Une petite salle
Les sportifs eux aussi souffrent parfois dans la halle de sport. Si ses gradins peuvent accueillir de nombreux spectateurs, la salle de gym ne peut contenir plus de 75 à 90 personnes. «Ça limite pas mal lors de manifestations importantes, comme lors de Tutticanti ou lors des rencontres de hip-hop. Nous devons respecter certaines normes de sécurité», explique Jean-Claude Pache.


Carte de visite
De multiples petits hics décelés au fil des ans. «Pas mal de choses ont été constatées lors de l’utilisation, relève Christophe Jaccoud. Mais le bâtiment répond aux besoins du district.» Quant à l’ancien préfet, Jean-Claude Cornu, il rappelle que le projet a été conçu ainsi. «Je ne crois pas qu’il faille faire un procès au Bicubic. Oui, à l’usage on voit certaines choses, mais il vieillit bien.» Et Christophe Jaccoud de rappeler que sans le culot du préfet à l’époque «il n’y aurait tout simplement rien. Et aujour-d’hui, le Bicubic est la carte de visite de la Glâne.»

Commentaires

C'est une salle affreuse, dans laquelle on n'a aucune envie de se rendre pour voir un spectacle. Elle est non accueillante, pas chaleureuse, avec tous les problèmes techniques qui en résultent. Dommage pour notre région, car beaucoup de monde ne va pas aux spectacles pour ces mêmes raisons. On ne doit pas faire un procès au Bicubic, mais c'est comme le train Romont-Bulle, les concepteurs auraient dû réfléchir avant.

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