Le Département des finances sera dirigé par Georges Godel pendant les cinq prochaines années. Le Glânois laisse la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions à Maurice Ropraz. Marie Garnier reprend les Institutions des mains de Pascal Corminboeuf. Les quatre autres conseillers d’Etat restent en place. 

La décision formelle a été prise hier matin, a expliqué Georges Godel lors d’un point presse. Aucun vote n’a été nécessaire. Le président pressenti du Gouvernement pour 2012 a même dit avoir eu du plaisir à mener cette séance. «Au final, le choix était limpide. ça coulait de source.» La répartition s’est faite selon les compétences et les souhaits de chacun. «Quand on peut prendre en compte les deux, c’est encore mieux», a commenté Georges Godel, sans donner plus de détails. Cette séance a été précédée de discussions bilatérales, menées dès le lendemain des élections. 

 

Choix du grand argentier

Une certaine incertitude pesait sur le successeur de Claude Lässer aux Finances. Traditionnellement, ce morceau de choix n’est pas laissé à un nouvel arrivé. Le centre droit ne semblait pas prêt à céder ce domaine. Cependant, les trois démocrates-chrétiens se disaient heureux dans leur direction respective.

Finalement, c’est Georges Godel qui tiendra les cordons de la bourse. Le Glânois a quelques prédispositions. Il a été responsable des finances de sa commune. Il a ensuite longuement siégé, puis présidé la Commission des finances et de gestion du Grand Conseil. 

Pendant la campagne, Georges Godel avait répété se sentir à l’aise au Département de l’aménagement. «Evidemment, j’ai un petit pincement au cœur au moment de partir», a déclaré hier le démocrate-

chrétien. «Mais une fois qu’on prend cette décision, il faut tourner la page.» 

 

Erwin Jutzet intéressé

Il était un autre conseiller d’Etat intéressé à reprendre les Finances. Le socialiste Erwin Jutzet admet avoir eu quelques velléités. «C’est un département clé en temps de crise. Il faut défendre les victimes. Il y a la question des investigations fiscales. Je me suis également toujours opposé à une baisse linéaire des impôts.»

Ses arguments n’ont pas convaincu. Erwin Jutzet reste évasif sur les raisons de cet échec et se cache derrière la confidentialité des séances du Conseil d’Etat. Il souligne, comme ses collègues, la bonne atmosphère qui a régné lors de la répartition des dicastères. «Nous ne nous sommes pas disputés», tient à préciser le socialiste. 

Quant à Georges Godel, il se montre également laconique sur d’éventuelles velléités autres que les siennes. «Tout le monde souhaite reprendre les Finances.» Et sur la possibilité pour un conseiller d’Etat socialiste d’endosser cette fonction: «Que ce soit de droite ou de gauche, chaque élu doit envisager de pouvoir reprendre toutes les directions.»

 

Statu quo

Les quatre autres ministres sortants poursuivent le travail entamé pendant la dernière législature. Toujours à la Sécurité et la justice, Erwin Jutzet fait contre mauvaise fortune bon cœur. «J’ai déjà pas mal rénové la maison et il me reste encore quelques défis pour la prochaine législature.» Isabelle Chassot demeure à la tête de la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport. Anne-Claude Demierre dirigera la Santé et des affaires sociales et Beat Vonlanthen continuera de mener l’Economie et l’emploi. 

Il est un peu inhabituel que le Conseil d’Etat se répartisse les dicastères, avant même son assermentation. «Nous avons voulu faciliter la transition durant cette période chargée», explique Georges Godel. Cela évite également le très bref vide de pouvoir entre l’assermentation du nouveau Gouvernement et l’attribution des directions. 

Mise à part cette légère entorse, le programme n’a pas changé. Georges Godel sera proposé comme président du Gouvernement au Grand Conseil jeudi. Dès leur assermentation, les conseillers d’Etat procéderont à la passation des dossiers. Vendredi, le Gouvernement confirmera cette répartition des dicastères. Il devrait également nommer la Gruérienne socialiste Anne-Claude Demierre à sa vice-présidence.