Deux ans après la mise en service de la H189, les charges de trafic en ville de Bulle dépassent les projections. La solution? Les mesures d’accompagnement, finies en 2019 seulement.
PAR JEAN GOGEL
Ouverte le 13 décembre 2009, la H189 a très vite été victime de son succès: dès la première année, des encolonnements ont existé aux heures de pointe, à certains endroits, comme à l’accrochage nord avec l’A12. Au centre-ville, les bouchons ont certes sauté et les charges de trafic diminué, mais pas autant que prévu, loin de là.
Sur le site internet de la H189, les projections établies avant la mise en service de la route de contournement de Bulle tablaient par exemple sur 5900 véhicules par jour en 2010 à l’entrée de La Tour-de-Trême, sur la route cantonale. Les comptages 2010 du Service des ponts et chaussées publiés en octobre dernier font état de 10'600 véhicules/jour. Sur la route de contournement elle-même, entre l’interface de l’A12 et celle de Planchy, on attendait 13'000 voitures par jour, il y en a eu 16'200 l’an dernier.
«Les chiffres 2010 de la H189 correspondent plus ou moins aux charges attendues en 2020», confirme Jean Hohl, chef du département technique de la ville de Bulle. «Et il y a trop de trafic en ville.» Les limites prévues dans le projet d’agglomération Mobul seraient ainsi dépassées sur certains axes comme la Condémine ou la Grand-Rue.
Rues trop attractives
Mais comme il y a un an (La Gruyère du 2 décembre 2010), Jean Hohl rappelle que les mesures d’accompagnement forment un tout avec la H189. Or elles ne sont pas encore réalisées. Le réaménagement de la rue de l’Ancien-Comté, à La Tour-de-Trême, est en cours et celui des autres axes pénétrants sera réalisé par étapes jusqu’en 2019. Alors seulement on pourra juger de l’efficacité réelle du dispositif mis en place dans l’agglomération bulloise: H189, mesures d’accompagnement et réseau de transports publics Mobul. «Pour l’heure, je ne peux que confirmer que les mesures d’accompagnement de la H189 sont indispensables. Sans elles, les rues de Bulle demeurent trop attractives», analyse Jean Hohl.
Autre élément à prendre en compte: le développement de Bulle, plus soutenu que prévu au moment de planifier la H189. Jean Hohl: «Une fois toutes les mesures d’accompagnement terminées, il faudra analyser la situation et voir si d’autres devront être prises pour atteindre les objectifs.»
En attendant, un premier élément est encourageant: les bus Mobul connaissent un joli succès. La première année (2010), plus de 400000 voyageurs ont emprunté les deux lignes. Ils seront environ 550'000 en 2011, selon les chiffres provisoires fournis par Martial Messailler, porte-parole des TPF. Qui table sur 600'000 passagers l’an prochain. «Nous sommes agréablement surpris étant donné la cadence du réseau, pour l’instant qu’à la demi-heure.»
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