Une fête attendue, préparée avec soin

| sam, 10. déc. 2011
Bruno Fischer, sacristain
Douze ans après feu Mgr Genoud, Charles Morerod sera ordonné évêque dimanche 15 h, en la cathédrale de Fribourg. Des dizaines de volontaires s’activent autour de l’événement.

PAR FRANK-OLIVIER BAECHLER

La cathédrale de Fribourg vit décidément des heures animées. Après la visite annuelle de Saint-Nicolas, samedi dernier, un autre évêque connaîtra demain les honneurs des lieux: Charles Morerod, bien sûr, dont l’ordination épiscopale sera célébrée dès 15 h dans la capitale cantonale. L’événement est de taille. Des dizaines de bénévoles, pilotés par le personnel de l’évêché, se mobilisent depuis plusieurs semaines pour faire de cette journée une réussite. «Un vrai travail d’équipe», insiste Louis Both, chancelier du diocèse et membre du comité d’organisation.
Bruno Fischer est l’un de ces nombreux travailleurs de l’ombre. Car si la cathédrale constitue le siège de l’évêque, elle est aussi le royaume du sacristain. A 65 ans, dont près de vingt
passés à Fribourg, le malicieux Bernois vivra sa cinquième ordination épiscopale, après celles d’Amédée Grab (1993), de Pierre Bürcher (1994), de Pierre Farine (1996) et, enfin, de Bernard Genoud (24 mai 1999). La dernière, aussi, puisqu’il prendra sa retraite dans deux mois.
Un clocher refait à neuf
Et en cette fin de semaine, le sexagénaire ne manque pas de boulot. Il s’affaire à la sacristie, tapotant l’écran tactile du panneau électronique qui lui fait face. Avant de tendre l’oreille. Un carillon sourd semble alors le rassurer. «Sept des neuf cloches de la tour viennent de recevoir un nouvel équipement. Les battants ont été changés et les jougs en métal, vieux d’une septantaine d’années, remplacés par du bois neuf», glisse Bruno Fischer.
Il s’en est fallu de peu que les dames de bronze ne puissent chanter pour le nouvel évêque. «Initialement, elles ne devaient être prêtes que pour le 15 décembre. J’ai dû faire accélérer les choses.» Une exigence à laquelle l’entreprise argovienne Ruetschi, qui avait coulé la doyenne des cloches en 1367 déjà, s’est volontiers pliée.
Le sacristain ne tarde pas à rejoindre le chœur de l’église. Une bonne partie des 350 prêtres et diacres présents dimanche y prendront place. «Nous avons dû faire venir environ 600 chaises, afin de doubler la capacité de la cathédrale», explique Bruno Fischer, monopolisant le moindre espace disponible. Et tant pis pour ceux qui devront s’asseoir au-dessus des grilles d’aération. «Avec leurs aubes, il ne faudrait pas qu’ils s’envolent, quand même. Ce n’est pas encore l’Ascension!» rigole le sacristain.
Il lui faudra encore suspendre les drapeaux cantonaux – Fribourg, Vaud, Genève et Neuchâtel – au-dessus du chœur, organiser la retransmission de la messe dans les deux églises voisines de Notre-Dame et des Cordeliers (lire ci-dessous) et préparer les vêtements liturgiques d’une bonne trentaine d’évêques et de cardinaux de Suisse, d’Italie et de France voisine. Entre mille autres choses.
Le déroulement du cérémoniaire, long de trois heures, est l’affaire d’Emmanuel Rey, auxiliaire pastoral. Il s’agit de coordonner les moments successifs de la liturgie – prostration de l’ordinand, imposition des mains, remise des insignes épiscopaux que sont l’anneau, la mitre et la crosse, eucharistie, etc. – avec les interventions de l’organiste, de l’ensemble musical et des différents orateurs. Au nombre de quatre: Daniel de Roche, président de la Conférence des Eglises protestantes romandes, Erwin Jutzet, président du Gouvernement fribourgeois, un membre du Conseil fédéral et Charles Morerod lui-même.
Sans conseiller fédéral?
Mais la traditionnelle présence d’un ou d’une conseillère fédérale est encore un vœu pieu. D’abord annoncée présente, Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération, ne sera finalement pas de la partie. Et aucun remplaçant n’a encore été confirmé. Après l’absence remarquée de l’Exécutif genevois aux obsèques de Mgr Genoud, ce potentiel impair fera sans doute grincer des dents.
Quoi qu’il en soit, il y aura du beau monde demain à Fribourg, malgré une fin d’année particulièrement chargée. «Le 11 décembre était la meilleure date entre les élections, la Saint-Nicolas, l’Immaculée Conception et les premières festivités des cinq cents ans du Chapitre cathédral de Saint-Nicolas, même si la date coïncide avec l’Escalade, à Genève», indique-t-on à l’évêché.
Dont l’équipe invite cordialement les diocésains à participer à l’événement et à l’apéritif qui suivra, avec soupe de chalet, produits du terroir, thé et vin chaud à la clé. Dans l’esprit simple et convivial d’une fête populaire, selon les souhaits du futur évêque.

 

en chiffres
1 comité d’organisation de sept personnes
Plusieurs dizaines de bénévoles
6 semaines de préparation
1100 cartons d’invitation
3 heures de cérémonie
Une quarantaine d’évêques
et de cardinaux
350 prêtres et diacres
8 anciens gardes suisses en uniforme et 7 en civil
600 chaises installées à la cathédrale, pour 1200 places au total
700 places assises supplémentaires à Notre-Dame et aux Cordeliers
8 coups de canon tirés depuis Lorette, 3 avant la messe et 5 après
1500 personnes attendues
à l’apéritif
400 bouteilles de vin offertes
par la ville et l’Etat de Fribourg

 

Aspects pratiques
La messe d’ordination se tiendra ce dimanche à 15 h, à la cathédrale de Fribourg. Elle sera précédée d’une procession, qui
partira de l’église des Cordeliers à 14 h 40. Avant et après la
cérémonie – de 13 h 30 à 14 h 30 et de 18 h à 18 h 30 – la circulation sera déviée par la Grand-Rue et la rue du Pont-Suspendu. Entre 14 h 30 et 15 h 10, le secteur de la cathédrale sera entièrement bouclé. Les usagers venant depuis le Grand-Pont seront alors déviés via Bourguillon ou Guin.
Dès midi, un service de navettes gratuites sera mis en place depuis Forum Fribourg. Une centaine d’anonymes pourront prendre place dans la cathédrale, mais ils devront le mériter:
la file d’attente n’est pas abritée et ils devront assister debout à l’intégralité de la messe. Environ 700 places assises seront également mises à disposition de la population dans les églises de Notre-Dame et des Cordeliers, dont les portes n’ouvriront qu’à 14 h, et équipées d’écrans géants pour l’occasion.
Au sortir de la cathédrale, le nouvel évêque ira saluer
et bénir les fidèles réunis dans les églises voisines. Un apéritif sous tente sera ensuite offert à tous sur la place de Notre-Dame, à quelques pas de la cathédrale. FOB

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour tester si vous êtes un visiteur humain et pour éviter les soumissions automatisées spam.

Annonces Emploi

Annonces Événements

Annonces Immobilier

Annonces diverses