Arrivé cet été à Fribourg, Tristan Vauclair profite pleinement de la bonne situation actuelle. S’il ne marque pas souvent, le Jurassien reste un pion essentiel du collectif de l’entraîneur Hans Kossmann. Rencontre à la veille du derby contre Berne.
VALENTIN CASTELLA
Dans la famille Vauclair, il y a l’aîné Geoffrey, qui a ouvert la voie au professionnalisme. A suivi Julien, celui qui a disputé une rencontre de NHL avec les Sénateurs d’Ottawa. Et puis, il y a Tristan, le cadet de 27 ans. Quand vos deux grands frères ne jurent que par le hockey, forcément, vous y prenez goût dès votre plus jeune âge. Cela a été le cas de l’attaquant de Fribourg-Gottéron, qui a chaussé les patins à 3 ans. «Personne ne m’y a forcé. C’est juste qu’à force de voir mes frères jouer, j’avais aussi envie de participer à la fête.»
Junior au Canada
Plutôt agile, le Jurassien a rapidement gravi les échelons dans son club d’Ajoie pour se retrouver en LNB à 16 ans, «pour faire du banc». «Comme j’avais envie de jouer, je suis parti au Canada pour tenter ma chance dans la ligue junior.» L’ailier a évolué durant une saison et demie sous
les couleurs des Huskies de Rouyn-Noranda. C’est de cette «belle expérience» que l’international a façonné son jeu volontaire et plutôt physique: «J’ai appris à aller me frotter dans les coins.»
Fort de cette expérience, Tristan Vauclair est revenu en Suisse, à Coire en 2004, pour jouer cette fois-ci. Engagé en 2005 à Lugano, là où évoluait son frère Julien, c’est finalement à Genève qu’il a effectué ses premiers pas en LNA en 2005: «A cette époque, Lugano avait une grosse équipe. Elle avait d’ailleurs remporté le titre. Pour que j’accumule du temps de jeu, l’entraîneur Larry Hurras m’a conseillé de faire mes preuves ailleurs. Je suis parti à Genève.»
Cette expérience réussie sur les bords du Léman a convaincu les dirigeants tessinois et l’attaquant s’est ensuite installé dans l’effectif luganais durant cinq saisons. «Au niveau des résultats, nous avons connu plusieurs désillusions. Mais j’ai eu la chance de côtoyer de nombreux grands joueurs, tels que Nummelin ou Robitaille. Et puis, j’ai évolué aux côtés de mon grand frère. C’est génial et très peu fréquent de vivre une telle expérience.»
Le bon choix
L’été dernier, Trisitan Vauclair a donc changé d’horizon pour retrouver la Suisse romande et Fribourg. «Je voulais voir comment cela se passait ailleurs. Et je savais que l’équipe serait de qualité. Je ne me suis pas trompé si l’on regarde notre classement (rires). Je suis vraiment heureux d’avoir fait ce choix, car tout se passe à merveille. Les résultats sont à la hauteur des attentes et l’ambiance est vraiment excellente dans le vestiaire.»
Si, aujourd’hui, l’ailier semble totalement intégré, ses débuts n’ont pas forcément été évidents: «J’avais réalisé une bonne préparation. Puis, j’ai été victime d’une commotion dès la première journée du championnat. ça tombait plutôt mal. A un moment, je me suis même dit que Fribourg portait la poisse aux Vauclair, car mon frère Geoffrey a connu plusieurs blessures ici. Finalement, je n’ai manqué que quatre matches et tout va bien aujourd’hui.»
Lundi dernier contre Lugano, le Jurrassien a souvent été chahuté. Lorsqu’on lui évoque ce détail, il sourit: «C’est normal, c’est mon jeu qui veut ça. Et j’aime batailler dans les coins, devant le but. Cela ne me pose pas de problème tant que les coups ne sont pas méchants.» Appréhende-t-il parfois d’aller là où certains joueurs ne vont pas? «Non, pas du tout. C’est mon rôle dans l’équipe et j’aime ça. Bien sûr, je ressens toujours une petite tension avant chaque match. Mais je suis serein par rapport à d’autres.»
Pas totalement satisfait de ses statistiques – quatre buts et quatre passes décisives – Tristan Vauclair entend bien marquer à nouveau. «Tous les hockeyeurs veulent se montrer décisifs. Mais mon rôle n’est pas le même que celui d’un Sprunger par exemple. Lui, c’est un buteur, un vrai. Personnellement, je manque parfois d’opportunisme. De plus, avec Cédric Botter et Jan Cadieux, nous devons davantage nous concentrer sur le plan défensif. Et je ne suis pas frustré d’exercer cette tâche dans l’ombre. Les supporters nous remarquent peut-être moins, mais notre travail est tout aussi important que celui des éléments du premier bloc. De plus, j’ai la chance de souvent évoluer en box-play et d’ainsi aligner les minutes de jeu.»
Ne pas s’enflammer
Moins «fanfaron» que son aîné Geoffrey, Tristan Vauclair n’est du genre à s’enflammer. Quand on lui parle des prochaines rencontres, de l’attente du public, il conserve une certaine réserve: «Oui, les spectateurs sont maintenant devenus exigeants et ils rêvent tous du titre. Mais il reste encore quatorze matches et les play-off s’annoncent déjà périlleux. Certains joueurs de l’équipe ont déjà été sacrés. Et tous disent que le chemin est encore très long.» Ses deux grands frères ont tous les deux soulevé le trophée de champion. Le cadet parviendra-t-il à les imiter, encore? Réponse dans quelques mois.
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