PAR KARINE ALLEMANN
On ne peut pas dire que le «ministre» du sport suisse est venu à La Villette juste pour une visite. Ce serait sous-estimer sa deuxième place au classement scratch du Semi-marathon de l’Etoile. Chef de l’Office fédéral du sport, Matthias Remund, 48 ans, avait toutefois le sourire jovial dans l’aire d’arrivée dimanche, lui qui se plaît tant sur les manches de la Coupe fribourgeoise. «On ne trouve cette ambance familiale qu'en Suisse romande. Ici, où tout le monde se connaît et se retrouve chaque week-end. C’est une façon de vivre le sport comme je l’aime!» assure le Bernois.
Ancien fondeur de bon niveau – il compte notamment une médaille aux Universiades et une autre aux championnats de Suisse de relais – Matthias Remund connaît bien la région pour y avoir souvent skié à l’époque où il évoluait en élites. Dimanche, c’est avec l’un de ses six enfants, son fils Tinet, que le Bernois avait fait le déplacement.
S’il a mis un terme aux compétitions nationales et internationales il y a vingt et un ans déjà, le haut fonctionnaire est toujours actif. «Quand on travaille dans le sport, je pense qu’il faut aussi le pratiquer. J’organise mon planning en fonction. Je fais du ski de fond, du hockey avec des copains, et parfois, depuis Berne, je vais travailler à Macolin à bicyclette.»
A quoi peut correspondre l’agenda de celui qui occupe une fonction équivalente à ministre des sports? «Des séances, beaucoup de séances… Avec les fédérations ou les associations, les cantons, les villes ou le CIO. Actuellement, le projet de candidature pour l’organisation des jeux Olympiques d’hiver 2022 aux Grisons me prend pas mal de temps. Et puis, il y a la nouvelle Loi sur le sport, qui entrera en vigueur en août 2012. Nous sommes en train de terminer les ordonnances liées à cette loi.»
Selon Matthias Remund, qu’est-ce qui fonctionne le mieux dans le sport suisse? «On peut toujours s’améliorer, évidemment. Mais, honnêtement, je pense que le mouvement du sport suisse dans son ensemble est fantastique. Notamment le programme fédéral Jeunesse et Sport. Cette collaboration entre les associations sportives et les clubs, avec les autorités fédérales, cantonales et les écoles, est tout à fait exemplaire.»
Le modèle d’un sport suisse basé sur le bénévolat est également cité. «Même si cela a tendance à diminuer un peu, ce système reste une tradition dans notre pays. C’est grâce à ça que le sport fonctionne. Mais, pour continuer sur ce modèle, il s’agit d’encourager et d’aider le bénévolat à tous les niveaux. Et ça commence par dire simplement merci aux organisateurs d’une course comme aujourd’hui.»
Légitimement enthousiaste sur un mouvement qu’il dirige, le chef du sport voit-il néanmoins des points à améliorer? «Ce qu’il faut augmenter sans cesse, c’est l’intérêt des jeunes pour le sport. Ce n’est pas forcément pour former des athlètes qui réussiront ensuite au plus haut niveau. C’est juste que les jeunes qui grandissent dans le sport d’élite sauront ce que se fixer des objectifs veut dire. Ils connaîtront les notions de fair-play et d’organisation personnelle.»
Reste que, souvent, les clubs souhaiteraient davantage de soutien. Car le sport, surtout le sport d’élite, coûte cher. «C’est vrai. Mais, ces dernières années, avec le programme Kids J+S pour les enfants de 5 à 10 ans, nous avons augmenté les subventions versées aux clubs. Cela représente tout de même 20 mio par année. Et puis, nous avons modifié le mode de calcul des subventions. Désormais, un club qui s’occupe de davantage d’enfants et plus souvent recevra plus d’argent. Au niveau de la Confédération, le mouvement sportif suisse dans son ensemble représente un budget annuel de 200 mio. Si, à l’avenir, il s’avère que ce n’est plus suffisant, il est clair que notre travail sera d’aller convaincre le Parlement fédéral.»
Et Matthias Remund de conclure: «En ce qui concerne le soutien, les clubs devraient parfois mettre plus de pression sur les cantons. Après tout, les deux parties veulent la même chose: que les jeunes fassent du sport!»
----------
Deschenaux n’en avait pas plein le dos
Dimanche, dans l’ombre glaciale de la Hochmatt et de ses copines, les fondeurs avaient intérêt à bien s’équiper avant de prendre le départ du Semi-marathon de l’Etoile. Sinon, gare aux brûlures et démangeaisons à l’arrivée. «Nicole (Donzallaz) était congelée. Je lui ai dit qu’avec mes deux ou trois kilos de trop ça allait impeccable», rigole Olivier Deschenaux, 3e de la cinquième manche de la Coupe fribourgeoise de ski de fond, derrière Lucien Bourgeois, sociétaire du réputé club français Bois d’Amont, et le Bernois Matthias Remund (lire ci-dessus).
Et le Romontois de revenir sur sa participation: «C’est quasiment inespéré! La semaine dernière, j’ai pris le départ des championnats romands avec un lumbago. Comme on ne pouvait plus changer les participants, j’ai fait le relais en espérant que ça passe. Après la course, je ne pouvais plus me lever. Et j’ai eu mal toute la semaine. Finalement, vive les patchs Perskindol. Sans ça, je n’aurais pas pu courir aujourd’hui!»
Les seniors prenant le départ en même temps que les juniors, qui n’effectuaient que 14 km au lieu des 21 au programme, le rythme a été soutenu. «J’ai longtemps couru avec Sven Egger. On a rattrapé Sylvain Couplan (Romont, 5e junior au final) qui s’est cassé la figure juste devant moi. On a joué la 3e place au sprint et, pour une fois, l’ancien a battu le plus jeune. Fredo pas là, on en profite pour gagner un rang!» Entraîneur des OJ romands, le vainqueur de la Semaine gruérienne Frédéric Grandjean était, en effet, en déplacement avec la relève.
Du côté des dames, Nicole Donzallaz se disait plutôt satisfaite de sa 2e place derrière Nathalie von Siebenthal. «Nathalie avait un sacré ski. Elle m’a dépassée sur le plat et je n’ai pas réussi à recoller. Fatiguée cette semaine, je suis surtout venue ici pour l’intensité.»
Prochain rendez-vous: la Classic, organisée dimanche prochain par le Glisse Club Romont. Pour l’heure, la course est toujours annoncée aux Monts-de-Riaz. KA
Résultats
Semi-marathon de l’Etoile disputé à La Villette, 5e manche de la Coupe fribourgeoise de ski de fond
Messieurs, classement scratch (21 km): 1. Lucien Bourgeois (Bois d’Amont/France) 48’55; 2. Matthias Remund (SAS Berne) 50’18; 3. Olivier Deschenaux (Romont) 50’37; puis: 5. Julien Vial (Grattavache/Le Crêt) 51’32; 7. Christian Jaggi (La Villette) 51’40; 8. Eric Balmer (Riaz) 51’44; 9. Nicolas Bourgeois (Grattavache/Le Crêt) 51’50; 10. Jean-Philippe Scaiola (Romont) 51’52 – 48 classés.
Seniors I (21 km): 1. Lucien Bourgeois (Bois d’Amont/France) 48’55; 2. Sven Egger (Plasselb) 50’37; 3. Julien Vial (Grattavache/Le Crêt) 51’32; puis: 5. Christian Jaggi (La Villette) 51’40 – 12 classés.
Seniors II (21 km): 1. Matthias Remund (SAS Berne) 50’18; 2. Olivier Deschenaux (Romont) 50’37; 3. Eric Balmer (Riaz) 51’44; 4. Nicolas Bourgeois (Grattavache/Le Crêt) 51’50; 5. Jean-Philippe Scaiola (Romont) 51’52 – 19 classés.
Seniors III (21 km): 1. Norbert Moulin (Ferret) 51’57; puis: 4. Alfons Schuwey (La Villette) 55’46; 5. Edy Buchs (La Villette) 55’47 – 17 classés.
Dames (14 km): 1. Nathalie von Siebenthal (SC Turbach-Bissen) 34’42; 2. Nicole Donzallaz (Grattavache/Le Crêt) 36’47; puis: 5. Natacha Mooser (La Villette) 38’36 – 17 classées.
Jeunesse
Juniors (14 km): 1. Reto Hammer (SC Zweisimmen) 31’53; puis: 5. Sylvain Couplan (Romont) 34’02 – 12 classés.
U16, garçons (7 km): 1. Oscar Scheuner (Grattavache/Le Crêt) 25’56 – 1 classé. Filles (5 km): 1. Katja Neuhaus (Plasselb) 16’19; 2. Mélodie Mesot (Grattavache/Le Crêt) 21’12 – 2 classées.
U14, garçons (5 km): 1. Bastien Gay (Grattavache/Le Crêt) 17’28; 2. Thomas Scyboz (Riaz) 17’48 – 4 classés. Filles (3 km): 1. Marielle Progin (Romont) 7’47; 2. Nathalia Pélissier (La Villette) 7’56; 3. Floriane Biland (La Villette) 8’48 – 7 classées.
U12, garçons (3 km): 1. Olivier Remy (La Villette) 8’41 – 2 classés. Filles (3 km): 1. Noémie Overney (La Villette) 8’49; 2. Rahel Buchs (La Villette) 8’51; 3. Océane Demierre (Romont) 13’23 – 3 classées.
U10, garçons (1,5 km): 1. Pierrick Cottier (La Villette) 4’21; 2. Antonin Savary (Riaz) 4’28; 3. Orest Mooser (La Villette) 5’11 – 11 classés. Filles (1,5 km): 1. Noémie Charrière (La Villette) 4’59; 2. Mélanie Sottas (La Villette) 5’29; 3. Anina Buchs (La Villette) 5’31 – 9 classées.
Ajouter un commentaire