Montandon rigole: «Les joueurs me font souffrir!»

| sam, 28. Jan. 2012
Bulle-la Gruyère entame sa série de play-out ce samedi soir à Neuchâtel. Avec l’équipe adverse, Gil Montandon vit sa première saison comme entraîneur. Figure du hockey, l’ancien attaquant de Gottéron présente sa nouvelle vie.

PAR THIBAUD GUISAN


«Je suis content de revoir mon lac!» Gil Montandon a le verbe enjoué à quelques heures du coup d’envoi de la série de play-out entre son équipe d’Uni Neuchâtel et Bulle-la Gruyère. La voix est celle d’un néophyte expérimenté de 47 ans.
C’est que cette figure du hockey suisse – vingt-six saisons de LNA, trois titres de champion de Suisse et 185 sélections avec l’équipe nationale – a retrouvé sa région d’origine pour un nouveau défi: ses débuts comme entraîneur, dans l’ombre de la 1re ligue. Egalement responsable des juniors du club neuchâtelois, l’ancien joueur de Gottéron – qui habite toujours à Granges-Paccot – se confie sur sa nouvelle vie.

Gil Montandon, quand on a connu une carrière comme le vôtre, cela ne vous fait-il pas bizarre de disputer des play-out de 1re ligue?
Ça me fait drôle, mais ça fait partie des expériences qui forment un entraîneur, comme un joueur d’ailleurs. S’en sortir en play-out, ça forge beaucoup plus le caractère que d’être éliminé en quart de finale des play-off. Et j’assume. Pour mes débuts, j’avais envie d’être entraîneur principal et non assistant à un plus haut niveau.

Quelle est la caractéristique de votre équipe?
Notre force est la rapidité et la vitesse d’exécution. En début de saison, j’avais une équipe très jeune. C’était un peu comme des renards dans un poulailler: offensivement, ça partait dans tous les sens. Il y a eu des ajustements, mais nous avons manqué trop de points en début de saison.

Que retenez-vous de cette première saison comme entraîneur?
C’est une très belle expérience, même si les joueurs vous font souffrir (rires). En
1re ligue, la gestion du groupe et la gestion individuelle est l’élément le plus important. Tous mes gars travaillent ou étudient à côté du hockey. Je vois parfois un joueur qui mange un sandwich vingt minutes avant l’entraînement parce qu’il n’avait pas le temps avant. Ce sont des trucs que je découvre, même si j’y étais préparé.

Quel type d’entraîneur êtes-vous?
Je ne suis pas un gueulard. Mais j’ai vite appris qu’il ne sert à rien d’expliquer ses décisions pendant des heures. Il faut parfois trancher dans le vif et crever l’abcès tout de suite. Après, je suis à cheval sur la qualité. J’ai horreur de ce qui est baclé. J’attache aussi beaucoup d’importance au comportement, à l’attitude. Ce sont mes convictions. Mais j’ai tout à fait conscience que je travaille avec des amateurs. J’ai mis de l’eau dans mon vin.

A quelles difficultés êtes-vous confronté?
Le principal problème est que, en 1re ligue, le championnat régulier ne dure que vingt-deux journées. Pour corriger les joueurs, c’est l’horreur de devoir attendre une semaine jusqu’au match suivant. Le ratio entraînement/match est bien plus élevé que pour une équipe professionnelle. On s’entraîne quatre fois pour une rencontre. En LNA, on dispute deux ou trois matches par semaine, mais on ne s’entraîne jamais douze fois.

Après votre carrière de joueur, le métier d’entraîneur était-il une évidence?
J’avais dans l’idée de revenir comme coach. Mais j’ai besoin d’être en retrait du hockey durant deux ans (n.d.l.r.: il a notamment piloté «Palaestra», un projet de centre sportif à Farvagny, qui n’a pas abouti). Je trouvais qu’il aurait été dommage de mourir avec tout mon acquis sans en faire profiter. De ce point de vue, j’aimerais que les entraînements soient un peu plus interactifs.

Votre contrat avec Uni Neuchâtel court jusqu’au terme de la saison. Quelle suite allez-vous donner à votre carrière d’entraîneur?
Le contrat pour une saison supplémentaire est à la maison. Je ne l’ai pas encore retourné signé. J’ai reçu quelques autres offres, notamment des propositions d’entraîneur principal en LNB. Il y a encore quelques détails à régler, mais j’aimerais bien rester encore une année à Neuchâtel, histoire de pouvoir travailler dans la continuité et gérer moi-même le recrutement pour la saison prochaine. Ce n’était pas le cas cette année.

Et à plus long terme, la LNA vous tente-t-elle?
C’est quelque chose qui m’intéresse, évidemment. Mais il faudra peut-être d’abord passer par un poste d’assistant. Le problème est que les dirigeants des clubs suisses ont tendance à être baba devant ce qui est feuille d’érable et beaucoup moins devant ce qui est à croix suisse…

Vous avez joué quinze saisons à Fribourg-Gottéron. Le succès de l’équipe vous étonne-t-il?
Je n’en suis pas étonné, mais je m’en réjouis. Ces deux dernières saisons, l’équipe avait déjà le potentiel pour figurer parmi les quatre ou cinq meilleures du championnat. Mais les gars n’y allaient pas à fond. On peut parler de titre. L’équipe est en confiance, elle est solide et n’a jamais ramassé de veste. Gottéron ne pourra pas jouer dix ans avec ce groupe, qui compte plusieurs trentenaires. Si un titre doit tomber, c’est bien cette saison ou la prochaine.

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Blaser est incertain
Coup dur pour le HC Bulle-la Gruyère. Stéphane Blaser n’est pas sûr de garder les buts gruériens, ce soir à Neuchâtel. Le gardien, qui souffre  d’une fissure à la clavicule, ne s’est pas entraîné cette semaine. «On ne prendra aucun risque, annonce l’entraîneur Laurent Rigolet. L’équipe a livré un très bon match face à Saastal avec Adrien Dick comme gardien. Il a réalisé de bon arrêts: ça doit lui donner confiance, malgré son jeune âge.»
Le HCBG évoluera également sans Flavio Laspina, blessé depuis le début du mois de janvier. «Il souffre d’un problème au ligament qui relie la cage thoracique, explique Laurent Rigolet. Il est possible qu’il ne rejoue pas cette saison.»
Pour le reste, Bulle-la Gruyère est prêt à se lancer à la course au maintien. «On a malheureusement une certaine expérience des play-out, puisqu’on les dispute pour la deuxième année consécutive, glisse l’entraîneur. Cela doit nous servir. Globalement, l’équipe est beaucoup plus en confiance que l’année dernière au même moment. Comme nous, Neuchâtel est assez jeune. La patience sera importante. Après, nos adversaires subiront peut-être plus de pression à domicile. Mais il est impossible de savoir s’ils mettront d’emblée une grosse intensité ou s’ils seront attentistes. Nous avons préparé des parades à ces deux plans de match.» TG

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