Pour un minimum de gaspillage lors des fêtes de fin d’année

| jeu, 05. Jan. 2012
A peine les fêtes terminées, les articles de Noël se retrouvent en solde
Le mois de décembre a enregistré des records de vente. Avec une gestion avertie de leurs stocks, les commerces ont pu éviter les surplus au maximum. Reste quelques invendus qui sont soldés ou donner à des actions d'entraide.

 

LARA GROSS
 
Le Père Noël à peine ressorti de la cheminée et la nouvelle année tout juste fêtée, les décorations de Noël se vendent à moitié prix et les quelques surplus de stocks ont déjà été recyclés. Tandis que les grandes enseignes, comme les petits commerces, se sont préparées à la ruée avant les fêtes (La Gruyère du 22 décembre), elles font désormais le bilan des ventes et de la gestion des stocks.
Tous, petits et grands commerces, répètent en chœur combien la configuration de cette fin d’année était idéale: 
les jours fériés tombant les dimanches, les jours d’ouverture correspondaient à une semaine traditionnelle. Pas besoin donc d’anticiper plusieurs jours de fermeture et la ruée de dernière minute qui va avec. «La semaine qui a précédé Noël a été record, souligne Jo Bochud, gérant du Centre Coop le Câro, à Bulle. Rien que le 23 décembre, nous avons vendu un semi-remorque de fruits et légumes.»
 
Bûches à la poubelle
Même constat à la Migros, où le mois de décembre a enregistré une hausse des ventes de 20% par rapport aux autres mois de l’année. «Plusieurs 
domaines marchent vraiment très bien, détaille Jean-Marc Bovay, chef de vente pour les Migros de Neuchâtel et Fribourg. Comme les jouets, les décorations et les chocolats de Noël ont marché très fort. Et l’alimentaire, bien sûr.»
Si les ventes ont été bonnes, elles n’ont évidemment pas suffi à écouler toute la marchandise. «La configuration des congés a permis une gestion fine des stocks, rassure Jean-Marc Bovay. Nous avons baissé de 50% le prix des produits depuis le 26 décembre 
et nous passerons à 75% la semaine prochaine.» Chocolats de Noël et décorations sont donc déjà soldés. «C’est le cas pour les décorations tendance, les plus classiques sont remises en stock pour l’année prochaine.»
Pour ce qui est des produits frais, le pain est donné à des agriculteurs, les fruits et légumes servent à produire du biogaz. «Nous allons tester la redistribution à l’Association Table suisse qui aide les plus démunis dans le canton de Neuchâtel, relève Jean-Marc Bovay. Si cela s’avère probant, nous le ferons aussi à Fribourg.» Quant aux bûches de Noël invendues – elles n’ont plus autant la cote auprès des clients, selon nos interlocuteurs – elles terminent à la poubelle.
 
Rabais pour les employés
Les employés bénéficient aussi de quelques avantages. Dans les deux enseignes, ils peuvent obtenir les produits invendus avec un rabais de 50%, non cumulable aux réductions faites dans la journée pour les clients. Le gérant de la Coop du Câro relève que ça ne suscite pas un engouement particulier. Pourquoi ne pas leur offrir ces produits? «Nous aimons que toutes les marchandises qui sortent passent par la caisse», répond pour sa part Jean-Marc Bovay.
Les deux distributeurs se félicitent de la bonne gestion des stocks. «Pour les produits frais, c’est quasiment un sans-faute, constate Jo Bochud. Les invendus concernent principalement des biscuits et du chocolat. Mais tout est déjà parti pour des associations. Table couvre-toi avec qui nous collaborons toute l’année et SOS futures mamans pendant les fêtes.» Certains produits sont automatiquement renvoyés à la centrale d’Aclens (VD).
Impossible de connaître les quantités de produits retournés, recyclés ou tout simplement jetés. Tout comme les zones de stockage qui restent interdites aux regards extérieurs. Mais les deux géants de la distribution se veulent rassurants: «Notre expérience et nos compétences nous permettent de gérer les commandes, analyse Jo Bochud. Pour liquider les produits nous les baissons à demi-prix en cours de journée, ça a un impact sur les décisions d’achat.»
Jean-Marc Bovay abonde en précisant que les dates limites facilitent cette gestion. «Les dates limites de vente sont souvent de plusieurs jours, puis il y a encore un délai de consommation. Ça nous permet de gérer les quantités et les délais avant de faire de nouvelles commandes.» A l’exception de quelques produits, la prise de risque est donc minime.
 
Jusqu’à la dernière minute
Si les grands distributeurs gèrent de grosses quantités, les commerçants de proximité doivent eux jongler avec leurs produits pour répondre à la demande de la clientèle tout en limitant les surplus. Un art qui semble être bien maîtrisé sur la place bulloise. «Il ne nous est pour ainsi dire rien resté sur les bras, relève le primeur Laurent Rumo. Nous avons incité les vendeuses, qui gèrent les stocks, à commander plutôt à la limite inférieure les produits fragiles.»
Cette tactique a porté ses fruits, lors des deux week-ends de fêtes: 38 kilos de rampons et 20 kg de saladine ont été vendus. «Nous ne voulons surtout pas décevoir la clientèle, mais, parfois, il vaut mieux un client déçu juste avant la fermeture que de la marchandise invendue.» Ces éventuels invendus sont offerts au personnel le soir même et, s’ils ne trouvent pas preneurs, ils partent pour les cochons.
Même discours chez Emmanuel Haar, propriétaire de la ferme avicole La Belle Luce. «Le 31 janvier, il nous est resté 25 huîtres, pas une de plus. Nous avons beaucoup travaillé sur commandes, cela facilite la gestion des produits.» Pour répartir la marchandise, les livraisons dans les restaurants et les collectivités se sont faites en début de semaine, la vente au détail ensuite. Des invendus, il n’y en a donc quasiment pas eu. «Les huîtres ont été remises dans un aquarium et vendues depuis. La volaille part à la découpe, seules les denrées fragiles, comme les moules, terminent aux déchets.»
Quatre tonnes pour une seule boucherie
La Boucherie chevaline Moret aussi trouve des solutions pour ses éventuels surplus de viande. «Nous faisons des offres à la centaine de restaurants que nous livrons en Gruyère et en Veveyse, explique son patron Bernard Moret. Les parures de viande sont hachées et on ne jette jamais rien.» Son expérience d’un quart de siècle lui permet d’avoir l’œil. Indispensable lorsque pas moins de 4 tonnes de viande ont été vendues en décembre – contre 2500 kilos un mois normal – et 270 kilos de sauces maison.

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