Vincent Mabboux ne peut plus se cacher

| jeu, 19. Jan. 2012
Lauréat des deux dernières courses nocturnes, Vincent Mabboux est la révélation de cette saison. Vendredi à La Berra, il fera partie des prétendants à la victoire.Le Charmeysan revient sur cette mise en lumière qu’il n’apprécie que modérément.

PAR VALENTIN CASTELLA


«Il possède quelque chose de plus que les autres. Je m’entraîne souvent en sa compagnie et ses excellents résultats ne m’étonnent pas. Il est tellement facile, à l’aise.» Les mots de Cédric Brodard, son futur coéquipier à la Patrouille des glaciers, décrivent bien l’impression qu’a laissée Vincent Mabboux ces dernières semaines. Depuis le début de la saison, le Charmeysan de 24 ans n’en finit plus d’impressionner. Troisième à Verbier en fin d’année, lauréat à Vounetz il y a deux semaines, le mécanicien sur voitures a confirmé sa bonne forme en l’emportant vendredi dernier aux Paccots.
Cette reconnaissance, même si elle semble lui faire plaisir, Vincent Mabboux essaie tant bien que mal de la balayer d’un revers de la main. Il préfère se retrouver sur les pentes à s’entraîner que de pavoiser sur ses récents succès. Le dénivelé, voilà ce qui l’intéresse. Enfant de Charmey, le Gruérien a découvert le ski-alpinisme en compagnie de son père. Puis, en 2008, ce loisir est devenu un sport, lorsqu’il a participé au Trophée des Gastlosen. Une année plus tard, il a remporté sa première épreuve en espoirs, déjà à Vounetz. «C’est après cette victoire qu’on m’a proposé de participer à la Patrouille des glaciers. J’ai accepté avec plaisir.»


Un talent caché
Pour se préparer à l’épreuve valaisanne, Vincent Mabboux a mis l’accent sur la course à pied. Et, là encore, il s’est découvert un talent. Une année plus tard, il terminait 3e du classement scratch du petit parcours du Trail de Verbier (61 km).
Bref, Vincent Mabboux est un athlète qui possède de grandes qualités, même s’il essaie toujours de s’en défendre et qu’il ne parvient pas à se dénicher le moindre petit point fort: «Je ne me pose pas ce genre de questions. J’essaie juste de me donner à fond à chaque sortie. Et tant mieux si ça marche. Mais, dans le cas contraire, ce n’est pas grave. Le plus important est que je prenne du plaisir».
Pour réaliser ces récents excellents résultats, Vincent Mabboux s’entraîne quatre ou cinq fois par semaine. Seul la semaine à Vounetz et avec des amis le week-end. «Eté comme hiver, j’essaie toujours de me rendre en montagne. Je déteste courir sur le goudron par exemple. Il faut que je sois dans la nature.»


Un nouveau statut
A son image, ses ambitions restent pourtant modestes. Le Charmeysan ne se fixe pas de grands objectifs pour la saison à venir. La Course nocturne de La Berra vendredi, la 3D aux Diablerets, le Trophée des Gastlosen puis la Patrouille: tant d’épreuves où il pourrait bien se distinguer: «Peut-être», lâche-t-il simplement, comme pour éviter toute pression supplémentaire. Car, aujourd’hui, il sait qu’il est attendu. «Oui, et je n’aime pas cette situation. Je préfère me retrouver tranquille dans mon coin.»
L’homme est même embarrassé lorsqu’il évoque sa prochaine échéance, la Nocturne de La Berra. «Je suis embêté, car je ne sais pas si je dois prendre les devants et mener la course à mon rythme.» Didier Moret, qui le connaît bien, assure qu’il manque de confiance en lui. «Il n’a pas besoin de se poser cette question, sourit l’ancien vainqueur de la Patrouille des glaciers. A La Berra, il ne va certainement même pas avoir de concurrence. Il peut partir seul sans problème.» Ce manque de confiance, Vincent Mabboux dit le subir tous les jours, «que cela soit au travail ou en course». Ce qui ne l’empêche pourtant pas de figurer parmi les meilleurs spécialistes du canton. Qu’importe, finalement, s’il n’apprécie pas particulièrement parler de sa personne, de ses performances. L’important et qu’il s’exprime sur les skis. Ce qu’il fait plutôt bien…

 

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Demain soir à La Berra
Vendredi soir se disputera, dans de bonnes conditions d’enneigement, la Course nocturne de La Berra. A 19 h 30, 300 personnes sont attendues sur les pentes de la station gruérienne pour prendre le départ de cette épreuve comptant pour la Coupe de Suisse de raquettes à neige et de ski-alpinisme. Le départ de la course élite se déroulera à la station inférieure du Brant. Les participants parcourront 2500 mètres (600 mètres de dénivellation) pour rejoindre l’arrivée, située en dessous du sommet de La Berra. A noter que, cette année, le club organisateur, le SC La Berra, a mis en place une course populaire sans chronomètre, dont le coup d’envoi est agendé à 19 h 45. Le tracé sera long de 2675 mètres pour une dénivellation de 445 mètres. L'arrivée se trouvera au Gîte d'Allière. A noter qu’il sera possible de s’inscrire sur place, de 17 h à 19 h. Davantage de renseignements sur le site www.sclaberra.ch.

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Avec la Patrouille en ligne de mire
Les coureurs piaffent déjà d’impatience. Mais ils devront attendre jusqu’à la fin du mois d’avril pour enfin prendre le départ du plus gros événement de la saison: la Patrouille des glaciers. Jusque-là, les meilleurs athlètes régionaux s’entraînent dur pour se retrouver en forme le moment venu. Tour d’horizon.
Seul membre régional de l’équipe de Suisse senior, Cédric Remy (24 ans) participera ce week-end à la première manche de la Coupe du monde de la saison. A Andorre, le Charmeysan prendra le départ d’une course verticale le samedi et de l’épreuve individuelle le lendemain. «Ce sera une première pour moi en élite, explique celui qui s’était classé quatrième des championnats du monde espoirs de sprint en 2011. Je ne sais donc pas trop à quoi m’attendre. Je vais simplement essayer de faire de mon mieux.»
Lauréat de la dernière Coupe de Suisse espoirs et vice-champion de Suisse par équipes avec Didier Moret, le Gruérien participera, dans les Pyrénées, à la première épreuve de sélection pour les prochains championnats d’Europe. «Seulement quatre places sont offertes à l’équipe de Suisse et nous sommes cinq à figurer dans le cadre national. Ce sera donc très difficile de se qualifier.» Autre objectif: la Patrouille des glaciers: «Ce sera le grand rendez-vous de la saison. Je ferai équipe avec d’autres membres du Swiss team. Actuellement, je ne sais pas encore lesquels.»


«Le podium? Un rêve»
Battu à deux reprises par Vincent Mabboux lors des dernières épreuves nocturnes organisées à Charmey et aux Paccots, Didier Moret (36 ans) l’avoue: ce type de course n’est pas sa spécialité. Mais le Gruérien admet toutefois qu’il n’est pas encore en pleine forme. «Ces derniers temps, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’entraîner, explique-t-il. Heureusement, je peux me reposer sur une bonne base physique acquise cet été.» Didier Moret va participer demain soir à la course de La Berra, avant de prendre le départ de la 3D aux Diablerets et du Trophée des Gastlosen. Puis viendra l’heure de la Patrouille. «Nous aurons une bonne équipe avec Alexander Hug et Reynold Ginier. Le podium serait un rêve. Mais une place dans les cinq premiers serait plus réaliste. Maintenant, il est presque impossible de faire un pronostic. Une bonne performance dépend de tellement de paramètres.»
Champion de Suisse de montée verticale l’hiver dernier, Nicolas Philipona n’est pas parvenu à conserver son titre cette année en se classant dixième. «Le podium était difficile à aller chercher, car la concurrence était très vive, se souvient-il. Mais, ce jour-là, j’avoue que j’étais également un peu en dedans.»


Une bonne base physique
Déçu, le skieur de Vaulruz s’est rassuré vendredi dernier aux Paccots en terminant derrière Vincent Mabboux, son futur coéquipier à la Patrouille. «Comme la neige manquait en début de saison, je suis allé m’entraîner hors de la région et j’ai aligné les kilomètres. Je dispose donc d’une bonne base physique. Je manque encore de vitesse, mais je sens que cet aspect s’améliore au fil des courses.»
S’il n’est pas certain de prendre le départ de la Nocturne de La Berra, Nicolas Philipona va bien participer à la 3D aux Diablerets, en compagnie d’Eric Charrière. Il espère également être de la fête aux Gastlosen, avant la Patrouille, qu’il tentera de conclure en sept heures, «selon les conditions».
Son futur coéquipier Cédric Brodard semble un brin plus ambitieux: «Nous avons les moyens de terminer sous les sept heures si la forme est au rendez-vous.» Après avoir terminé 6e à Verbier en décembre, 3e à Vounetz et 4e aux Paccots, le Rochois de 21 ans sera au départ demain soir à La Berra. Il participera ensuite à la 3D aux Diablerets en compagnie de Vincent Mabboux: «Mon premier objectif sera d’essayer de suivre Vincent (rires). Plus sérieusement, j’espère que nous pourrons figurer dans les équipes de tête.» Le Gruérien s’élancera ensuite à l’assaut des Gastlosen, avant de prendre le départ de plusieurs épreuves nocturnes et de la Patrouille.
A noter également que David Brodard (La Roche) et Eloi Schornoz (Riaz) participeront aussi à la première manche de Coupe du monde à Andorre, dans la catégorie espoirs.

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