«Gagner une fois le Trophée avant d’être en vétérans!»

| mar, 14. fév. 2012
Les Gruériens Didier Moret et Laurent Gremaud s’imposent pour la première fois. Dans le froid et en l’absence des ténors, les régionaux squattent le podium.


PAR FLORIAN KILCHOER

Par – 20°C, on réchauffe l’ambiance comme on peut. De retour ce dimanche après une édition 2011 annulée en raison du manque de neige, le Trophée des Gastlosen a réuni quelque 955 coureurs au départ  du grand parcours et 290 à Abländschen. Des participants qui ont dû braver le froid  «bellegardien» sur la ligne de départ durant une dizaine de minutes supplémentaires, le temps que tout ce petit  monde prenne place. Alors, la musique du film Rocky résonnait pour donner un peu de punch aux troupes transies tandis que le speaker passait en revue les différents cantons avec des «Est-ce que les… sont là?» à répétition.
Mention spéciale aux Fribourgeois, logiquement les plus représentés, ainsi qu’aux cinq… Belges présents, qui disputaient au pied des Gast le… championnat national de Belgique. L’occasion, également, de se rendre compte que, malgré la présence des élites, cette course sait  rester populaire.
Les élites parlons-en. Les représentants du Swiss Team ayant été engagés durant toute la semaine précédente aux championnats d’Europe en France, le titre semblait promis aux régionaux. Et, à ce petit jeu, c’est l’expérience du duo gruérien Didier Moret-Laurent Gremaud qui allait se montrer décisive et leur permettre de  s’imposer dans le temps de 2 h 27’36. «On avait décidé de ne pas partir trop fort dans le premier reck. Ensuite, c’est Didier qui a donné le tempo devant», relevait Laurent Gremaud.
Après avoir pu gérer la fin de la course et surtout «pris  du plaisir», les beaux-frères se sont imposés pour la première fois à domicile. Didier Moret relevait en rigolant: «Comme ça, j’ai pu la gagner une fois avant d’être en vétérans!» Une juste récompense pour l’ancien vainqueur de la Patrouille des glaciers, habitué aux places d’honneur accumulées ici au fil des ans.
Sur la deuxième marche du podium, on retrouve à 1’47 du duo de tête l’équipe du Charmeysan Cédric Remy et du Valaisan Antoine Jean, deux jeunes du Swiss Team. Après un début de saison délicat, le coureur gruérien revient en forme, un peu à l’image de sa course. En 5e position au sommet du Grat, le duo est revenu en force dans la montée de la Wandflue, sans pour autant réussir à recoller aux deux hommes de tête. «On est partis tranquilles, sans se mettre dans le rouge dès le début. Après, les deux on était vraiment bien et on a pu attaquer», relevait Cédric Remy. Une belle performance pour un duo quasiment inédit, avec comme seule référence une course le week-end dernier en Italie.
La médaille de bronze revient quant à elle au binôme Cédric Brodard et Vincent Mabboux, à 5’03 des vainqueurs. Après un départ canon, les deux coureurs ont été un peu distancés (4e au Petit-Mont) avant de revenir sur la fin de la course pour accrocher le podium.


Des jambes élastiques…
Cédric Brodard, qui avouait avoir eu «de petites jambes» qui l’ont contraint à avoir recours à l’élastique, relevait les mérites de son coéquipier: «Il a été incroyable! Mais je m’en fais mal pour lui, car il pourrait être beaucoup mieux classé.»
De son côté, Vincent Mabboux restait modeste. Auteur d’une saison de feu, le jeune homme de 24 ans assure ne pas avoir de «plan d’entraînement» pour la suite de la saison. «Je marche aux sensations!»
Des sensations qui vont l’emmener au Tessin pour la Tris Rotondo, en attendant une certaine Patrouille d’avril…

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Satisfaction et grosse frayeur
Malgré –18° C sur le parcours, la plupart des coureurs ont relevé le magnifique travail effectué par les organisateurs et les 170 bénévoles présents tout au long de ce 20e Trophée des Gastlosen. Du côté des populaires, plusieurs voix nuancent toutefois cet enthousiasme. D’abord, l’hélicoptère affrété par la Télévision Suisse romande a provoqué la chute d’une corniche dans le couloir du Grat. «L’engin volait très près du sol et il a soulevé beaucoup de neige que nous avons prise en pleine figure, témoigne un concurrent. Tout à coup, la corniche est partie et elle a emporté plusieurs coureurs sur une vingtaine de mètres.»
«C’est vrai qu’il y a eu une coulée spontanée dans le couloir du Grat, explique Bertrand Bugnard, vice-président et responsable de la sécurité. Deux concurrentes ont été chahutées. Elles étaient très choquées. Par chance, elles ont eu une belle peur, mais pas de mal.» Sinon, un second hélicoptère a effectué deux interventions pour évacuer une personne qui souffrait de gelures et une autre qui est tombée dans la descente de la Wandflue et qui s’est déboîté l’épaule.
«Des coureurs ne savaient pas skier!»
Autre sujet de récrimination, de nombreux populaires ont attendu de longues minutes avant de pouvoir franchir le passage encordé de la Wandflue. «Nous n’avons pas avancé d’un pas durant plus de trente minutes, râle un concurrent. Il y avait là des coureurs qui avaient peur de descendre et qui ne savaient manifestement pas skier!» Les organisateurs avaient pourtant réduit de 20% la participation (de 1500 à 1200 coureurs), pour garantir une meilleure sécurité et un meilleur confort. FK/CD

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Des drôles de dames
Du côté féminin, c’est la paire composée de Cécile Pasche (Maracon) et de Caroline Kilchenmann (Cormagens) qui s’est imposée après 3 h 28’59 d’effort. Malgré un coup d’arrêt au sommet de la Wandflue – elles ont dû patienter dix minutes suite à l’intervention de l’hélicoptère pour un blessé – les futures lauréates ont pu garder le rythme et s’imposer avec plus de 6’30 d’avance sur leurs dauphines Catherine Mabillard et Andrea Zimmermann, deux anciennes du Swiss Team. «On est très complémentaires.  Avec son passé de fondeuse, Caroline donne le tempo dans les montées alors que j’ouvre la voie en descente», notait Cécile Pasche. Un travail d’équipe exemplaire pour ce duo de choc.


Les jeunes pousses  
Dans la catégorie des juniors, la victoire est revenue sur le petit parcours à David Brodard (La Roche) et Flavio Arnold (Simplon) en 1 h 36’54. Le Rochois, engagé en championnat d’Europe cette semaine, a décidé à la dernière minute de participer au Trophée. Bien lui en a pris! Du côté des juniors filles, Séverine Pharisa (Estavannens) s’est imposée dans le très bon temps de 2 h 19’02. FK

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