PAR DOMINIQUE MEYLAN

Un oui semble probable, demain, dans le district du Lac.
Le  seul objet de votation, un crédit pour la transformation de l’hôpital de Meyriez, est soutenu par tous les partis et tous les députés. La région s’était d’ailleurs mobilisée en 2008 pour le sauvetage de l’établissement. Seules quelques oppositions émanent de la région du Haut-Lac. «Je suis très optimiste», affirmait cette semaine le préfet Daniel Lehmann, lui-même ardent défenseur du projet.
L’objet de ce referendum financier obligatoire, le premier de ce type dans le district, est hautement sensible. Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’une somme importante. Les Lâcois doivent se prononcer sur un crédit de 25 millions de francs. Il s’agit de la part des communes pour la transformation de l’hôpital de Meyriez. L’opération coûtera 55 millions au total, mais le canton prend 30 millions à sa charge.

Une grosse facture
«Les communes s’y préparent depuis des années», souligne Daniel Lehmann. La plupart ont élaboré un plan financier en tenant compte de cette future dépense. Mais il n’est pas exclu que certaines aient du mal à régler la facture. Daniel Lehmann reconnaît que la question du taux d’imposition pourrait se poser ici ou là.
C’est d’ailleurs cet aspect-là qui a fait débat lors de l’assemblée des délégués du Réseau Santé du Lac. Toute la question était de savoir à quel point la capacité financière serait prise en compte. Avec la clé de répartition votée, les communes qui encaissent le plus d’impôts devront davantage passer à la caisse. Chaque part sera basée sur la population à raison de 65% et sur la capacité financière à 35%. L’Association des communes recommandait une clé de répartition de 75%-25%.

Spécialisation délicate
Le maintien et la réaffectation des hôpitaux ont fait des vagues dans tous les districts. Le Lac s’est battu pour la sauvegarde des soins aigus à Meyriez. La mobilisation a porté ses fruits. L’établissement comprendra 18 lits pour les soins aigus. Pour les urgences, une permanence accueillera les blessés et les malades.
«Ce service ne peut exister à lui seul, souligne Daniel Lehmann. Il doit être soutenu par une institution plus grande pour bénéficier d’un laboratoire, d’un service de radiolo-gie et du personnel nécessaire.» L’établissement de Meyriez aura donc plusieurs spécialisations: la réhabilitation et la gériatrie, la neuroréhabilita-tion ainsi que les soins palliatifs. «C’est réfléchi et c’est une très bonne solution, se félicite Daniel Lehmann. Cela répond aux exigences de l’avenir.»

Francophones sceptiques
Les oppositions sont diffuses. Certains parlent davantage de scepticisme. Elles viennent principalement du Haut-Lac français. La région se sent peu concernée par l’hôpital de Meyriez, d’autant que Fribourg, Berne ou même Payerne sont plus proches. L’importance de l’investissement est remise en cause. La crainte que le crédit n’augmente apparaît également. Et, Meyriez semble très alémanique pour des patients francophones.
Pour Daniel Lehmann, ce sont essentiellement des frustrations qui ressortent. La région se sent minorisée dans le district. Ce d’autant plus qu’elle n’a plus aucun député pour la représenter à Fribourg. Ce sentiment ressortirait au moment de cette votation.
Le dernier point contesté est la fermeture quasi complète de l’hôpital pendant les travaux. Seule la permanence sera maintenue. «Les expériences faites à Billens sont plutôt rassurantes», souligne Daniel Lehmann. Qui est persuadé qu’une fois achevé l’établissement sera immédiatement rempli.
L’ouverture est prévue dans trois ans. Encore faut-il que les Lacois acceptent ce crédit et que le Grand Conseil les suive ce printemps.