PAR FRANK-OLIVIER BAECHLER
La vague de froid perdure et les Suisses grelottent, mais qu’en est-il des animaux? Qu’ils soient fermiers, sauvages ou domestiques, tous ne luttent pas à armes égales contre les températures glaciales de ces derniers jours.
«Certains chiens supportent moins le froid que d’autres», précise Brigitte Butty, vétérinaire à Villariaz. Les quadrupèdes de petite taille, jeunes ou âgés, maigres ou obèses, à poils courts ou à peau fine, sont souvent concernés. «Les chiens de course, comme les lévriers, sont également plus sensibles.»
Le port d’un manteau ou d’une couche protectrice, actuellement très en vogue, peut donc se justifier. Pour autant que le bien-être de l’animal l’emporte sur l’envie du propriétaire de mettre son protégé à la dernière mode.
La Glânoise insiste surtout sur l’attention à porter aux extrémités qui, comme chez l’homme, souffrent d’une plus grande déperdition de chaleur. «Après chaque promenade, durant laquelle on laissera le chien s’ébattre, il est recommandé de soigneusement sécher les oreilles et les pattes. Ces dernières seront préalablement rincées à l’eau claire, pour éviter les irritations liées au sel de déneigement.»
Le détenteur prévoyant n’oubliera pas, enfin, d’ôter les petits paquets de glace qui se fixent sur les poils, entre les coussinets, «afin d’éviter gelures, crevasses et douleurs.»
Dépense énergétique
Pour autant qu’ils sortent et soient confrontés au froid, les chats trouveront toujours un endroit sec et à l’abri du vent. «Mais il leur faudra se nourrir davantage, en raison d’une plus grande dépense énergétique. Trouver de l’eau par grand froid peut aussi être un problème.» Quant aux plus frileux d’entre eux, ils sauront toujours faire comprendre à leur maître qu’ils préfèrent rester bien au chaud.
Les animaux de rente, vaches en tête, ne disposent pas de ce choix. «Jusqu’à moins dix degrés, il n’y a pas trop de problèmes. Lorsqu’un froid soudain, glacial et humide se prolonge, les bêtes fragiles ou malades n’arrivent plus à se réchauffer», se désole Georges Repond, vétérinaire à Bulle. Pour qui la problématique est trop souvent mésestimée.
Les limites du système
«Dans les constructions récentes, les gros volumes sont difficiles à réchauffer», indique l’expert, qui pointe le doigt sur un autre problème. «Les stabulations libres avec caillebotis, très répandues, imposent une aération permanente. En cas de températures extrêmes, heureusement assez rares, on arrive aux limites du système. Conséquence: les bêtes consomment beaucoup de fourrage et produisent peu de lait.» En stabulation libre, Georges Repond conseille plutôt les racloirs, qui permettent de colmater les entrées d’air froid.
La faune sauvage, pour sa part, est parée pour lutter contre les hivers les plus rudes. Tant que l’homme ne vient pas y mettre son grain de sel, souligne Michel Pharisa, garde-faune de la région Sud auprès du Service cantonal des forêts et de la faune. «Chamois et bouquetins, sur les hauteurs, ne risquent pas grand-chose. Mais cerfs et chevreuils, en lisière de forêt, sont parfois dérangés par les chiens des promeneurs. Dans leur fuite, ils perdent beaucoup d’énergie.»
Les pertes naturelles, cela dit, sont possibles. «Elles touchent les bêtes les plus fragiles. C’est la loi de la nature.»
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