PAR KARINE ALLEMANN

Paolo Martelli a assisté à son premier entraînement mardi soir. Nouvel entraîneur du FC Bulle jusqu’à la fin du deuxième tour, avec possibilité de poursuivre la saison prochaine, le Vaudois d’origine italienne remplace Bela Bodonyi, démissionnaire. «C’est quelqu’un de caractère, mais, surtout, c’est un entraîneur qui va donner aux jeunes la possibilité de s’exprimer, présente le chef technique bullois Frédéric Ayer. Nous voulions un patron capable de gérer l’équipe de A à Z.»
A la tête de sa propre agence immobilière à Vevey, Paolo Martelli , 48 ans, a fait ses classes de joueur avec les juniors du Lausanne-Sport. Puis il a évolué en ligue nationale avec Monthey, Martigny, Malley, Montreux, Châtel-Saint-Denis et Vevey. Entraîneur des juniors de Pully, puis de la première équipe, en 2e ligue, il a également conduit Malley jusqu’en finale de 1re ligue l’année dernière, avant d’accepter de reprendre Baulmes pour une pige de quelques mois cet automne.
Signe particulier: il est le frère de Mauro Martelli, détenteur du plus beau palmarès de la boxe suisse avec cinq titres de champion d’Europe.

Paolo Martelli, comment s’est passée la prise de contact avec l’équipe?
Le staff technique avait prévu la semaine d’entraînement, je n’ai donc pas voulu intervenir. Je prendrai l’équipe en main pour la première fois vendredi, avant le match face à Echallens. J’ai senti des joueurs appliqués. Mais, c’est toujours ainsi quand le nouvel entraîneur arrive (rires). J’espère que cette même envie de bien faire perdurera jusqu’à la fin du championnat. Le FC Bulle est un club avec de bonnes structures. Mardi, il y avait cinq ou six membres du comité, un entraîneur des gardiens, un assistant, un préparateur physique et un chef technique. Du jamais vu pour moi. J’ai senti des gens engagés et derrière l’équipe, c’est très positif.

Le FC Bulle a à cœur l’intégration de jeunes joueurs. Un challenge qui vous plaît?
Oui, beaucoup! Evidemment, cela demande de la patience. Après, à ce niveau, on ne peut pas se contenter de jeunes joueurs, il en faut aussi des plus expérimentés. Mais j’aime bien entraîner des jeunes, ils ont une grande marge de progression. Et puis, ils sont plus insouciants et malléables. Nous avons signé jusqu’à la fin juin et nous ferons le point en mai. Il faut apprendre à nous connaître et, si tout le monde se sent bien, pourquoi pas continuer à travailler ensemble. Comme il n’y aura peut-être pas de relégué cette saison, l’idée est aussi de bien préparer la suite.

Quel genre d’entraîneur êtes-vous et quel type de jeu prônez-vous?
Je suis assez exigeant. J’aime le travail sur le terrain, que les joueurs se donnent à fond. Je mets l’accent sur le ballon, la technique et la tactique. Bien sûr, c’est ce que veulent tous les entraîneurs. Mais certains sont plus souples que d’autres. Moi, avec mon tempérament latin, je pousse beaucoup l’équipe. Quant au type de jeu, je ne connais pas encore assez les garçons pour dire quel système va les mettre en valeur. Il s’agit plutôt de mettre en place une animation offensive. Mais toujours en regard de l’adversaire. On ne va pas se livrer fleur au fusil.

Votre frère Mauro est quintuple champion d’Europe de boxe. Qu’est-ce qui vous a fait choisir le foot plutôt que la boxe?
La question est plutôt de savoir qu’est-ce qui lui a fait choisir la boxe (rires)! Petits, nous jouions toute la journée au foot dans la cour de l’école. Notre mère n’arrivait jamais à nous faire rentrer. Moi, j’étais un junior du Lausanne-Sport, je n’avais que le foot en tête. Mais mon frère a préféré un sport individuel, je ne sais pas pourquoi. Il n’empêche que j’ai fait quelques entraînements avec lui et je peux vous assurer qu’à côté de la boxe les entraînements de foot, c’est de la rigolade!

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Le staff bullois a serré la vis
C’est une drôle de préparation qu’ont vécue les joueurs bullois, avec la démission de leur entraîneur Bela Bodonyi il y a deux semaines. Du côté des dirigeants, on a voulu profiter de ce changement pour serrer la vis. «Nous n’étions pas contents de l’implication des joueurs, explique le chef technique Frédéric Ayer. Nous nous rendions compte que le championnat arrivait vite et que l’équipe n’était pas prête. Quand Bela est parti, nous avons donc mis tous les joueurs devant leurs responsabilités en disant que leur engagement était insuffisant pour la 1re ligue. Depuis, l’état d’esprit a changé.»
En plus du départ de Blaise Allemann à Gumefens/Sorens, le chef technique annonce ceux d’Arnaud Seydoux et Gabriel Jankovic au Stade Payerne, ainsi que Patrick Dos Santos à La Tour/Le Pâquier. Valon Ramabaja, lui, est prêté pour six mois à La Tour. «Le départ d’Arnaud a été une déception pour moi, car il avait contribué à la promotion de l’équipe en 1re ligue. Il est parti parce qu’il voulait du temps de jeu. Dommage, car il me semble qu’il en avait eu au premier tour.» Quid de Patrick Dos Santos? «Chez lui, c’est l’aspect financier qui primait. Tandis que, pour nous, ce sont les notions de sport, d’engagement et de plaisir…» L’effectif bullois compte 18 joueurs, plus deux «stagiaires» en provenance des inter A.
Comme il n’y aura qu’un seul relégué pour les trois groupes, voire aucun si Servette devait disparaître, le FC Bulle ne s’est pas activé sur le marché des transferts. «Cette année, nous voulons donner la possibilité aux jeunes de pousser la porte de la 1^re ligue. Si nous ne le faisons pas cette saison, nous ne le ferons jamais…»
Qu’est-ce que le chef technique attend de ce deuxième tour? «Que les résultats viennent récompenser un bon travail d’équipe. Et j’espère voir une progression individuelle de chaque joueur. Que tous aient une mentalité de gagneur, qu’ils aient du plaisir sur le terrain et qu’ils s’impliquent pour le FC Bulle.» KA

modification du contingent
Départs: Blaise Allemann (Gumefens/Sorens), Arnaud Seydoux (Stade Payerne), Patrick Dos Santos (La Tour/Le Pâquier), Gabriel Jankovic (Stade Payerne), Armin Giacometti (plus de nouvelles depuis octobre), Valon Ramabaja (prêté à La Tour/Le Pâquier jusqu’à la fin de la saison).
Arrivées: Valmir Mehmeti (inter A), Asaj Liridon (inter A).