PAR JERÔME GACHET
L’antenne, qui avait créé tant d’émoi en septembre dernier, dort toujours paisiblement sur la place d’armes de Grandvillard. Mais les élections et l’hiver sont passés et elle pourrait revenir rapidement sur le devant de la scène. Son avenir se joue actuellement.
Selon nos sources, le Département de la défense (DDPS) a toujours l’intention de planter la fameuse «fusée» au sommet du Moléson. Et au même endroit que prévu, juste derrière l’imposante gare du téléphérique. L’antenne pourrait ainsi remplacer les trois autres existantes.
Une idée qui avait été mise entre parenthèses, mais jamais totalement enterrée. L’automne dernier, à la suite de l’intervention des parlementaires fribourgeois à Berne et du tollé général que la nouvelle avait provoqué, l’armée avait suspendu son projet, alors que la «fusée» se trouvait déjà sur le parking de Moléson-sur-Gruyères, prête à être hissée au sommet par hélicoptère. Les autorités locales venaient juste d’en être informées par un courrier de Berne.
Un local excavé de 110 m2
L’armée disait alors qu’elle allait évaluer toutes les variantes possibles avec le Conseil d’Etat, ce qui a été fait. Mais selon nos informations, elle aurait de la peine, pour des raisons géographiques et techniques, à trouver un autre site que le Moléson. Elle a surtout investi des sommes importantes – on parle de plus de 3 millions – pour l’installation sommitale. Un local excavé de 110 m2 et le socle du mât sont en place depuis plusieurs mois déjà.
Dans ce dossier particulièrement chaud, où tout le monde marche sur des œufs, l’armée fait preuve d’une grande prudence. En dépit de nos nombreuses tentatives, nous n’avons pas réussi à entrer en contact avec le DDPS.
«Je sais que les discussions ont repris entre le Conseil d’Etat et l’armée, mais la préfecture n’y a pas été intégrée», expose pour sa part Patrice Borcard, le nouveau préfet de la Gruyère.
«Aucune décision»
Au Conseil d’Etat, on ne se montre guère plus loquace. «Aucune décision n’a été prise, répond Georges Godel, président du Gouvernement, qui ne donne aucun détail. Il précise également que c’est Erwin Jutzet (Direction de la justice et police) qui mène le dialogue. Georges Godel lâche tout de même qu’une séance aura lieu prochainement entre le DDPS et une délégation du Conseil d’Etat. Nouveau chef de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), Maurice Ropraz n’en fera pas partie. Il s’est en effet récusé, puisqu’il avait joué un rôle important dans ce dossier en tant que préfet de la Gruyère.
Lorsqu’on demande à Georges Godel comment il réagirait le jour où l’armée viendrait poser l’antenne sur le Moléson, il botte en touche. Il rappelle simplement «qu’à l’époque, il s’était offusqué sur la manière de communiquer de l’armée, mais qu’il ne s’était pas prononcé sur le fond.» Est-ce à dire que le canton est ouvert à la discussion «sur le fond»?
Directeur de la station gruérienne, Antoine Micheloud assure ne rien savoir des desseins de l’armée. «Nous avons envoyé un courrier pour obtenir des renseignements, mais nous n’avons jamais reçu de réponse en retour.»
La forme de l’antenne
Reste la question cruciale de la forme et de la couleur de l’antenne. Si elle n’avait pas été coiffée d’une ogive rouge et blanche et d’un point lumineux, elle n’aurait certainement pas fait autant de vagues en septembre dernier. Au sommet de la fameuse montagne, les trois antennes de 20-25 mètres n’ont d’ailleurs jamais scandalisé personne.
Pas sûr, cependant, que l’armée soit prête à entrer en discussion sur ces questions. Le point lumineux est obligatoire pour des raisons de sécurité aérienne, tandis que l’ogive serait indispensable pour des raisons techniques.
Commentaires
eric (non vérifié)
dim, 25 mar. 2012
jepi (non vérifié)
ven, 23 mar. 2012
voyons (non vérifié)
jeu, 22 mar. 2012
Dan (non vérifié)
jeu, 22 mar. 2012
puccini (non vérifié)
jeu, 22 mar. 2012
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