L’armée revient à la charge avec son antenne

| jeu, 22. mar. 2012
L’armée, qui avait suspendu son projet d’antenne au Moléson, le remet sur le tapis. Motif: des millions ont déjà été investis au sommet. Les discussions sont en cours avec le Conseil d'Etat.

PAR JERÔME GACHET


L’antenne, qui avait créé tant d’émoi en septembre dernier, dort toujours paisiblement sur la place d’armes de Grandvillard. Mais les élections et l’hiver sont passés et elle pourrait revenir rapidement sur le devant de la scène. Son avenir se joue actuellement.
Selon nos sources, le Département de la défense (DDPS) a toujours l’intention de planter la fameuse «fusée» au sommet du Moléson. Et au même endroit que prévu, juste derrière l’imposante gare du téléphérique. L’antenne pourrait ainsi remplacer les trois autres existantes.
Une idée qui avait été mise entre parenthèses, mais jamais totalement enterrée. L’automne dernier, à la suite de l’intervention des parlementaires fribourgeois à Berne et du tollé général que la nouvelle avait provoqué, l’armée avait suspendu son projet, alors que la «fusée» se trouvait déjà sur le parking de Moléson-sur-Gruyères, prête à être hissée au sommet par hélicoptère. Les autorités locales venaient juste d’en être informées par un courrier de Berne.



Un local excavé de 110 m2

L’armée disait alors qu’elle allait évaluer toutes les variantes possibles avec le Conseil d’Etat, ce qui a été fait. Mais selon nos informations, elle aurait de la peine, pour des raisons géographiques et techniques, à trouver un autre site que le Moléson. Elle a surtout investi des sommes importantes – on parle de plus de 3 millions – pour l’installation sommitale. Un local excavé de 110 m2 et le socle du mât sont en place depuis plusieurs mois déjà.
Dans ce dossier particulièrement chaud, où tout le monde marche sur des œufs, l’armée fait preuve d’une grande prudence. En dépit de nos nombreuses tentatives, nous n’avons pas réussi à entrer en contact avec le DDPS.
«Je sais que les discussions ont repris entre le Conseil d’Etat et l’armée, mais la préfecture n’y a pas été intégrée», expose pour sa part Patrice Borcard, le nouveau préfet de la Gruyère.


«Aucune décision»
Au Conseil d’Etat, on ne se montre guère plus loquace. «Aucune décision n’a été prise, répond Georges Godel, président du Gouvernement, qui ne donne aucun détail. Il précise également que c’est Erwin Jutzet (Direction de la justice et police) qui mène le dialogue. Georges Godel lâche tout de même qu’une séance aura lieu prochainement entre le DDPS et une délégation du Conseil d’Etat. Nouveau chef de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), Maurice Ropraz n’en fera pas partie. Il s’est en effet récusé, puisqu’il avait joué un rôle important dans ce dossier en tant que préfet de la Gruyère.
Lorsqu’on demande à Georges Godel comment il réagirait le jour où l’armée viendrait poser l’antenne sur le Moléson, il botte en touche. Il rappelle simplement «qu’à l’époque, il s’était offusqué sur la manière de communiquer de l’armée, mais qu’il ne s’était pas prononcé sur le fond.» Est-ce à dire que le canton est ouvert à la discussion «sur le fond»?
Directeur de la station gruérienne, Antoine Micheloud assure ne rien savoir des desseins de l’armée. «Nous avons envoyé un courrier pour obtenir des renseignements, mais nous n’avons jamais reçu de réponse en retour.»


La forme de l’antenne
Reste la question cruciale de la forme et de la couleur de l’antenne. Si elle n’avait pas été coiffée d’une ogive rouge et blanche et d’un point lumineux, elle n’aurait certainement pas fait autant de vagues en septembre dernier. Au sommet de la fameuse montagne, les trois antennes de 20-25 mètres n’ont d’ailleurs jamais scandalisé personne.
Pas sûr, cependant, que l’armée soit prête à entrer en discussion sur ces questions. Le point lumineux est obligatoire pour des raisons de sécurité aérienne, tandis que l’ogive serait indispensable pour des raisons techniques.

Commentaires

Les personnes qui parlent "d'utilité publique" à propos de cette antenne ne savent visiblement pas de quoi il s'agit. De même, ce n'est pas parce qu'on a dépensé (gaspillé?)3 millions sans réfléchir aux conséquences qu'il faut persister dans l'erreur. Voir les informations totalement contradictoires sur le futur achat d'avions de combat... Enfin, que les politiciens sachent que le peuple, même s'il les a élus, les regarde et saura se rappeler de leur rôle dans cette affaire. Il était évident de se lever contre cet outrage à notre cher Moléson avant les élections. Maintenant, on voudrait nous faire croire qu'il s'agit juste de la couleur de l'antenne. Que l'on cesse de prendre le gens pour des imbéciles. Oui, la gare du télécabine EST déjà un scandale en soi. Est-ce qu'on pourrait imaginer avoir l'intelligence de savoir s'arrêter? La ville de Bulle ressemble de plus en plus à immense zone industrielle, sacro-saint "développement" oblige. Pourrions-nous au moins laisser nos belles montagnes en dehors de notre frénésie de destruction? Remercions notre chance de pouvoir vivre ici, dans une si belle nature. Sachons la préserver, pour nous et nos enfants.
Très juste: une antenne de plus ne gène en rien au Moléson, surtout si elle est d'utilité publique.
Autant mettre cette antenne sur le Moléson. Il est déjà défiguré par l'énorme nouvelle gare qui arrive à la moitié de la hauteur de l'antenne. Evitons de bousiller un autre sommet.
C'est juste!
Moi, je cherche un local de musique, je veux bien remplir le local de 110m2. :-)

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