La Veveyse adhère, la Glâne espère

| sam, 10. mar. 2012
Malgré l’annonce de suppression d’arrêts, les Veveysans soutiennent le projet de ligne rapide entre Bulle et Palézieux. Le cas de la ligne Bulle-Romont sera réexaminé.

PAR JéRÔME GACHET


Présenté le 24 février, le projet du RER Sud (Bulle-Châtel-Palézieux) ne provoque pas de levée de boucliers. Même en Veveyse, où cinq arrêts secondaires devraient être supprimés (Le Crêt, Prayoud, Au Moulin, Tatroz et Granges), on se dit derrière ce projet qui devrait voir le jour, du moins en partie, le 9 décembre. Après les agacements initiaux, le calme semble donc revenu.
Jeudi, la conférence des syndics de la Veveyse a décidé d’adresser un seul courrier au Service de la mobilité dans le cadre de la consultation qui prenait fin hier. «Nous soutenons le projet du RER Sud, lance Michel Chevalley, préfet de la Veveyse. La cadence semi-horaire sur la ligne Bulle-Palézieux avec des arrêts dans la plupart des communes est quelque chose de fantastique pour notre district.» Il est vrai que, sans cela, les Veveysans auraient fortement souffert de l’horaire CFF 2013, ce dernier ne s’adaptant pas à celui des lignes actuelles.


Des conditions
Oui au RER Sud, mais à certaines conditions, insiste Michel Chevalley. «Nous sommes prêts à accepter la suppression des arrêts proposés, même si cela représente un sacrifice. A la préfecture, nous recevons régulièrement des téléphones de gens qui sont fâchés», reprend Michel Chevalley. Les communes veveysannes tiennent à tout prix à ce que le RER Sud soit lancé le 9 décembre, et qu’il s’applique également le samedi et le dimanche. Un contre-la-montre pour les TPF et le Service de la mobilité. Porte-parole des TPF, Martial Messeiller rappelle que le lancement du RER Sud était prévu au départ en 2017-2018…
Les syndics veveysans veulent aussi que les haltes qui seront maintenues fassent l’objet d’une vraie valorisation avec, par exemple, des abris, des park and ride ou des chemins piétonniers.
Enfin, les communes de Bossonnens, d’Attalens et de Granges ont fait part de doléances précises au Service de la mobilité. Son chef, Martin Tinguely, se refuse cependant à tout commentaire à l’heure où la consultation se termine: «Dès que toutes les réponses me seront parvenues, j’en informerai en priorité le Conseil d’Etat.»
L’adhésion au RER Sud qui se dessine en Veveyse touche aussi la Gruyère. Sans surprise. Le district se sait largement gagnant avec le RER, en direction de Berne comme de Lausanne. Même si, là aussi, quelques haltes sont supprimées (Planchy, les Colombettes et les Ponts).
Le préfet de la Gruyère a donc fait part de sa satisfaction au Service de la mobilité. «A quelques bémols près, le projet est très positif pour la région, affirme Patrice Borcard. Avec le RER Bulle-Fribourg, l’ossature sera en place. A nous, désormais, de compléter le puzzle, d’avoir une vraie stratégie.» L’élu va, comme promis lors de la campagne préfectorale, asseoir les différents partenaires autour d’une même table pour plancher sur la mobilité en Gruyère. Cet automne en principe.
En Glâne, on regarde le RER Sud avec intérêt, mais aussi circonspection: pourquoi a-t-on pu conserver des arrêts entre Bulle et Palézieux, alors que cela n’a pas été possible entre Bulle et Romont?


Lettre de Maurice Ropraz
Une lueur d’espoir est arrivée avec un courrier du nouveau conseiller d’Etat en charge du dossier, Maurice Ropraz. Ce dernier a en effet demandé au Service de la mobilité et aux TPF de lancer une étude de faisabilité sur la réintroduction d’une desserte ferroviaire locale entre Bulle et Romont. Et cela, insiste-t-il, sans causer des dégâts collatéraux au RER.
Voilà qui réjouit Willy Schorderet, le préfet de la Glâne: «Nous sommes très heureux que le cas soit examiné. Nous sommes ouverts à la discussion et conscients de l’apport du RER.» Le rapport devrait être rendu au début de l’année prochaine.

 

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Un plus pour le tourisme
Relier des attractions touristiques comme le château de Gruyères, la Maison du Gruyère et la Maison Cailler à Broc? Ce sera possible avec le RER Sud. Car en plus du Bulle-Châtel-Palézieux, une deuxième ligne reliera toutes les heures Montbovon à Broc, et cela, sans changement.
Le visiteur qui voudra se rendre de Broc à Gruyères – et vice-versa – devra compter une vingtaine de minutes au lieu de vingt-sept aujourd’hui. Sans oublier que les correspondances s’amélioreront entre les sites touristiques gruériens et des villes comme Lausanne ou Berne.
A La Gruyère Tourisme, le directeur Fabien Mauron se frotte les mains. «C’est incontestablement un plus qui nous offre de nouvelles perspectives. Nous proposons déjà des produits donnant accès aux différentes activités de la région, mais grâce à cela nous allons pouvoir y ajouter les transports publics.»
Autre bonne nouvelle pour le tourisme, un des deux trains effectuant le trajet Palézieux-Bulle chaque heure poursuivra sa route jusqu’à Gruyères. «A terme, la cadence pourrait passer à la demi-heure», précise Martial Messeiller, porte-parole des TPF.
La nouvelle donne a un autre avantage: à une période où, pour des questions de coûts (et de répartition entre la Confédération et le canton), on hésite à conserver des petites gares, la ligne Montbovon-Broc du RER Sud donne de bonnes garanties pour l’avenir. JG

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