Les chasseurs disent leur mécontentement

| mar, 06. mar. 2012
Les chasseurs ont exprimé samedi leur désapprobation au projet de nouvel arrêté triennal de chasse. Plusieurs démissions dans les commissions.

PAR SOPHIE ROULIN


«Nous avons été écoutés, mais avons-nous été entendus?» Christophe Bapst, président démissionnaire de la Commission gibier de plaine de la Fédération des chasseurs fribourgeois, a signifié son mécontentement samedi matin à Ependes, dans le cadre de son rapport à l’assemblée des délégués à la FCF.
Dans le cadre des procédures menant à la proposition du  Service des forêts et de la faune (SFF) concernant le nouvel arrêté cantonal de chasse pour la période 2012-2015, une grande partie des chasseurs a en effet eu l’impression d’«être mis devant le fait accompli», comme l’a également relevé Eric Gobet, président d’honneur de la FCF. Il s’exprimait au nom de la Diana de la Gruyère et a fait part de la démission du représentant gruérien au sein de la commission gibier de montagne.
Ce qui irrite les chasseurs? Le nouvel arrêté triennal 2012 à 2015, sur lequel le Conseil d’Etat doit encore se prononcer, prévoit que les périodes de chasse de montagne et de plaine ne débutent pas simultanément, contrairement à ces dernières années. Chamois et cerfs pourraient en effet être tirés la semaine précédant l’ouverture de la chasse au chevreuil.


Mauvais pour l’image
«Du point de vue de l’éthique et de l’égalité entre chasseurs, nous ne pouvons nous rallier à cette proposition», a affirmé Christophe Bapst. Selon les nemrods, le fait de différer le début de ces chasses va entraîner davantage de pression sur les forêts.
«Plutôt que de se répartir entre la plaine et la montagne, tout le monde sera à la même place en même temps», commentait en aparté Gaby Grandjean, président de la section Glâne. Soucieux de leur image, les disciples de saint Hubert ne voient pas ce changement d’un très bon œil. «Notre philosophie est de pratiquer une chasse très courte pour laisser au gibier le temps de se reposer avant l’hiver», a également argumenté Eric Gobet.
Délégué de la Diana du Gibloux, Michel Piller a lui aussi fait part de la déception ressentie: «Les chasses des dernières années ont donné satisfaction. Pourquoi changer un système qui fonctionnait?» Et de remettre en cause la procédure. Tout comme Eric Gobet qui a demandé que «le comité cantonal redéfinisse sont mode de fonctionnement et redonne aux commissions les compétences qui sont les leurs.»


Une proposition sur 15
Durant les trois années qui viennent de s’écouler, beaucoup de travail a été effectué par les sections et les commissions, sans résultat à en croire les rapports rendus samedi. Sur 75 propositions émises, 26 ont été transmises aux commissions pour qu’elles les analysent et se positionnent. Elles en ont ensuite soumis 15 à leurs dirigeants. Une seule a été prise en considération et discutée avec le SFF.
«Après un tel insuccès, on s’est demandé à quoi on servait, a également interrogé Jean-Philippe Seydoux, président de la commission gibier de montagne. Nous avons passé beaucoup de temps pour, au mieux, freiner les changements négatifs pour nous.»

 

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Atteindre les objectifs fixés
Le son de cloche diffère quand on s’adresse au Service des forêts et de la faune (SFF). Présent à l’assemblée, Roman Eyholzer, administrateur de la chasse pour le SFF, ne s’y est pas exprimé. Contacté, il donne des précisions: «Le service s’est rendu aux assemblées de sept des neuf sections de la Diana fribourgeoise. Nous avons pu expliquer les propositions du plan triennal. Il n’y a que deux sections où on a eu de la peine à se faire comprendre. Mais, sur place, la situation était loin d’être aussi radicale que cela n’a été présenté à l’assemblée de samedi.»
Si le service a proposé des modifications par rapport à l’arrêté triennal précédent, c’est que ce dernier ne permettrait pas d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat. «Nous devons faire face à un accroissement de la population de cerfs, dont les concentrations hivernales créent de vrais problèmes dans les forêts protectrices, précise Roman Eyholzer. Il faudrait tuer 20 à 25% de la population pour qu’elle se stabilise.» Avec 25 bêtes tirées ces dernières années, on est loin du but: les comptages font état de 200 à 250 cerfs. Il faut toutefois préciser que des cerfs peuvent également être tirés dans le Pays-d’Enhaut et dans le canton de Berne où cette population s’étend aussi.
Le nouveau plan triennal propose de diviser la période de chasse au cerf en deux et de la prolonger. «En évitant la période du rut, on devrait permettre aux animaux de se répartir sur davantage de places de brame, ce qui devrait réduire les concentrations», expose l’administrateur de la chasse. Il ajoute que la coupure de la période de chasse était soutenue par la commission gibier de montagne.
La première période débuterait une semaine avant la date habituelle de l’ouverture. «Nous y avons fait coïncider le début de la chasse au chamois pour la rendre plus attractive», précise Roman Eyholzer. Qui regrette que seuls les points négatifs aient été mis en avant durant l’assemblée de samedi. «Beaucoup de choses ont été améliorées et simplifiées, notamment par l’introduction du permis de base.» SR

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