«Tout sera tellement plus simple chaque année»

| mer, 29. aoû. 2012
Les Francomanias se tiendront chaque année dès 2013. Le directeur n’y voit que des avantages. Prochaine édition: du 7 au 11 mai 2013 à Espace Gruyère.


PAR JEROME GACHET


«Les Francos, c’est cette année ou l’année prochaine?» Une question qui ne se posera plus. Les organisateurs du festival de chanson française, jusque-là bisannuel, passe au rythme annuel dès la prochaine édition, du 7 au 11 mai 2013.
Pour le reste, rien ne change par rapport à l’édition de mai dernier: l’événement aura toujours lieu lors de la semaine de l’Ascension, du mardi au samedi et sur un site unique, Espace Gruyère. On n’est d’ailleurs même plus question de l’Hôtel de Ville de Bulle qui, en mai, sera à nouveau en règle avec les normes de sécurité. «C’était très compliqué d’y organiser des concerts. De toute manière, tant que nous ne faisons pas le plein à Espace Gruyère, nous n’allons pas chercher à nous étendre», expose Jean-Philippe Ghillani, le directeur.
Pas de modification, non plus, du côté du budget (1,2 million de francs) ou même du nombre de scènes, avec une grande pour les stars et une autre, plus petite, pour assurer la promotion des talents romands. D’ailleurs, le programmateur Emmanuel Colliard reste aux commandes en 2013. «Et j’ai bon espoir de prolonger son mandat», ajoute le directeur.
La décision de changer le rythme du festival peut étonner sachant que les Francomanias jouaient leur peau il y a peu. D’ailleurs, après des éditions 2008 et 2010 difficiles, le budget avait été revu à la baisse le printemps dernier.
«Avant, on parlait de survie. Aujourd’hui, nous cherchons à pérenniser la manifestation sur le long terme. Car nous savons désormais que la formule à Espace Gruyère fonctionne», expose-t-il.


40000 francs de bénéfice
Les comptes sont d’ailleurs bouclés: l’événement a dégagé un peu plus de 40000 francs, ce qui permet de remettre les compteurs à zéro.
Mais alors, pourquoi changer une formule gagnante? «Parce tout est tellement plus simple chaque année», répond le directeur, avançant ses arguments. «Il sera bien plus facile de travailler avec les agences des artistes. Si elles doivent choisir entre un festival qui leur prend cinq artistes chaque année et un autre qui en réserve cinq tous les deux ans, elles donneront la priorité à leur meilleur client.» Selon Jean-Philippe Ghillani, ce sont des considérations de ce genre qui ont privé le public bullois de Julien Doré lors de l’édition 2012.
Le directeur évoque également une question d’image: les Francomanias doivent se battre pour conserver leur statut de festival de la chanson française. «On constate que beaucoup d’autres événements engagent de plus en plus de chanteurs francophones. On apparaît, on disparaît, on apparaît, on disparaît… C’est évidemment difficile de défendre une position dans ces conditions. Il fallait aussi se demander pourquoi nous étions l’un des seuls festivals à agir ainsi.»


Objectif: 7500 festivaliers
Jean-Philippe Ghillani se veut prudent: «L’objectif restera le même avec 7500 festivaliers sur l’ensemble des cinq soirs. Le risque sera donc exactement le même que si les Francomanias avaient lieu comme prévu initialement en 2014.»
Cette idée d’annualisation de la manifestation n’est pas nouvelle. A l’époque, on évoquait notamment la difficulté de motiver des bénévoles aussi souvent. Ghillani balaie l’argument: «C’est exactement le contraire. Jusque-là, quand on leur demandait s’ils étaient partants pour l’édition 2014, ils nous disaient: “On verra”. D’année en année, l’esprit d’équipe perdure.»
Semaine de l’Ascension est synonyme de Francomanias: c’est cette idée que les organisateurs aimeraient instiller auprès de tout le monde: le public, les artistes et leurs agences, les bénévoles, mais aussi l’équipe technique, les fournisseurs ou les sponsors.


Jusqu’en 2015 au moins
Sur ce point, le nouveau concept exigera des partenaires qu’ils sortent le porte-monnaie deux fois plus souvent. Un point important sachant que le sponsoring représente 350000 francs, soit 30% du budget. «Nous avons tâté le terrain et les échos sont très bons chez la majorité de nos sponsors», reprend Jean-Philippe Ghillani qui admet cependant que quelques-uns vont quitter l’aventure. Les contrats proposés portent désormais sur trois ans, signe que les organisateurs programment le festival jusqu’en 2015 au moins.


A l’unanimité
Un festival chaque année représentera forcément plus de travail. «Oui, mais je ne crains pas l’essoufflement, car ce sera beaucoup plus motivant, répond le directeur. Jusqu’à maintenant, il fallait presque chaque fois tout recommencer à zéro. La décision a d’ailleurs été prise à l’unanimité du comité de l’association.»
 

 

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Le coup est rude pour les Rencontres théâtrales


En 2013, la semaine de l’Ascension s’annonce pour le moins chargée dans le district. Jugez plutôt: la Poya d’Estavannens (8-12 mai), les Rencontres théâtrales (8-11 mai) et, désormais, les Francomanias (7-11 mai). Au comité d’organisation de la Poya, le président Edgar Schorderet ne s’inquiète pas outre mesure: «Je peux imaginer que ce sont des publics assez différents», déclare-t-il à chaud. Un discours que tient aussi Jean-Philippe Ghillani, du côté des Francomanias. «Je pense même que cela peut nous amener un peu de monde, surtout des gens de l’extérieur.»
Il faut aussi dire qu’avec 60000 spectateurs attendus sur les cinq jours, la Poya d’Estavannens, qui n’a plus eu lieu depuis l’an 2000, ne craint rien ni personne. Edgar Schorderet se réjouit d’ailleurs de rencontrer les responsables des Francomanias: «Il y a peut-être des synergies à trouver: pourquoi ne pas mettre sur pied un bus qui ferait la navette entre les deux sites.»
Pour les Rencontres théâtrales, en revanche, le coup est rude: «C’est Goliath qui mange David», résume Jérôme Maradan, le président du comité d’organisation. «Pour l’instant, les trois options sont ouvertes: soit nous maintenons les mêmes dates, soit nous repoussons la manifestation de quelques semaines, soit nous l’annulons. Pour l’heure, aucune décision n’est prise. Nous devons discuter avec la commune et avec les Francomanias.» Ce qui est certain, c’est que les Rencontres théâtrales ne pourront pas être avancées, puisque les travaux à l’Hôtel de Ville de Bulle ne seront pas terminés. Pour rappel, la commune doit réaménager la salle, celle-ci ne respectant pas les normes de sécurité. C’est d’ailleurs ce qui avait conduit les Francomanias à quitter les lieux lors de leur dernière édition. JG

Commentaires

Les résultats sont très très bien et je suis contente. Je n'ai jamais l'occasion d'y aller mais j'espère que les francomania vont continuer chaque année. Cela fait parti d'une des traditions bulloises.

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