Le sentier du lac rend les déchets plus visibles

| mar, 21. aoû. 2012
Photo Mélanie Rouiller
Avec le nouveau sentier du lac, les rives gruériennes accueillent toujours plus de visiteurs. La gestion des déchets suscite quelques interrogations.


PAR JEREMY RICO



«Je voulais montrer une plage de Morlon à une amie. Au final, nous avons passé près de six heures à l’hôpital pour lui recoudre le pied.» Diana Miserez ne décolère pas. A plusieurs reprises cet été, la propriétaire d’un bed & breakfast à Riaz a constaté que la plage où elle avait l’habitude d’emmener ses hôtes était remplie de déchets. «J’ai envoyé une lettre à la commune de Morlon pour les avertir. Lorsque j’y suis allée pour la dernière fois, nous avons trouvé des bouteilles vides, des sacs poubelles et des débris de verre. En sortant de l’eau, une amie s’est même entaillé le pied avec un tesson.»


Baigneurs et randonneurs
La plage en question se situe à quelques centaines de mètres de la presqu’île de Morlon. Un endroit quelque peu isolé, souvent utilisée pour les grillades.
Mais les pique-niqueurs ne sont pas les seuls à profiter des plages gruériennes. Depuis le début de l’été, le lac connaît une affluence sans précédent. Avec la baignade, une autre activité s’offre désormais aux visiteurs: la randonnée. De nombreux marcheurs fréquentent le sentier du lac, une boucle de 15 kilomètres entre Broc et Corbières. «Depuis que ce parcours est accessible, il y a plus de monde au bord de l’eau, explique Jean-Pierre Macherel, employé communal à Morlon. Mais je ne pense pas que cet afflux de visiteurs augmente le nombre de déchets. Ceux qui étaient sur des plages isolées sont juste devenus plus visibles.»


Géré par la commune
Pour l’instant, le nettoyage des rives est à la charge des différentes communes. Avec l’essor du sentier, les choses pourraient cependant changer. «Nous sommes encore en phase de construction, lâche Dominique Macheret, président de l’Association du sentier du lac de la Gruyère. Nous discuterons plus précisément du nettoyage du parcours au printemps prochain. Le processus sera probablement chapeauté par l’association, tout en restant l’affaire des communes.»
En été, Jean-Pierre Macherel effectue une à deux rondes par semaine sur les plages de Morlon. L’essentiel des déchets est constitué de bouteilles vides, en verre ou en PET. Il n’est pas rare non plus d’y découvrir des couches-culottes, ou des emballages de nourriture.


Compter sur le respect
Face au manque de respect de certaines personnes, les services de nettoyage demeurent impuissants. Une solution pourrait sembler logique: installer plus de poubelles. «Très mauvaise idée.» Pour Dominique Macheret, une telle mesure accentuerait encore la problématique. «En augmentant le nombre de poubelles, certaines personnes prendront leurs déchets directement de leur maison pour les déposer au bord du lac et éviter de payer la taxe sur les sacs. Ce serait un travail supplémentaire et inutile pour les employés communaux.»
Dès lors, la seule solution reste la sensibilisation. A Morlon, des panneaux seront mis en place dans les prochains jours. Leur but: interpeller les visiteurs et leur rappeler de respecter la nature. «Ce ne seront que des panneaux provisoires, précise Jean-Pierre Macherel. La plupart des gens respectent très bien les lieux, mais il reste toujours quelques malhonnêtes. Avec ces panneaux, ils réfléchiront peut-être.»
Même si quelques plaintes lui sont parvenues, l’employé communal reste optimiste: «Les rives du lac sont beaucoup plus propres qu’il y a vingt ans. Il ne faut pas oublier que la création du sentier a pris des années. On ne peut pas exiger que tout soit parfait après deux mois d’utilisation. Avec les randonneurs, la situation va peut-être changer. En général, ils ont plutôt tendance à ramasser les déchets des autres, plutôt que d’en ajouter.»

 

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Clientèle différente
A peine lancée et déjà un succès. Accessible depuis quelques mois, la boucle de 15 kilomètres, reliant Broc et Corbières attire de nombreux visiteurs sur les rives du lac de la Gruyère. Pour les établissements situés au bord de l’eau, les randonneurs représentent une clientèle très intéressante. «Les buvettes vont pouvoir accueillir du monde même en dehors de la période estivale, commente Jean-Pierre Macherel, employé communal à Morlon et ancien tenancier de la buvette des Laviaux. En automne, et surtout au printemps, le sentier sera certainement plus beau encore qu’en pleine saison.»
Après un 15 août qui a vu près de 400 baigneurs se masser sur la presqu’île de Morlon, Nicolas Stroet, actuel tenancier de la buvette des Laviaux voit l’avenir d’un très bon œil. «Lorsqu’il fait beau, nous avons tellement de clients que nous ne savons plus où parquer les voitures. Le sentier diversifie notre clientèle. Les randonneurs viennent même si le temps n’est pas idéal.» JR

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