Quelque 100 millions de francs investis par la Confédération

| sam, 25. aoû. 2012
Un nouveau passage sous-voie et des aiguillages mieux placés devraient permettre de répondre à l’augmentation du trafic.


PAR DOMINIQUE MEYLAN


Les gares constitueront les principaux chantiers des CFF ces prochaines années. Fribourg ne fait pas exception. Quelque 100 millions de francs devraient y être investis par la Confédération d’ici à 2025. Répondre à l’augmentation du trafic, assurer la sécurité des voyageurs et permettre aux trains de 400 mètres de s’arrêter à Fribourg sont les principales raisons de cet investissement.
«Nous ne nous trouvons pas dans le même cas de figure qu’à Lausanne ou à Genève, avertit Bernard Pittet, chef de la région Romandie pour le développement de l’infrastructure. Nous avons moins de contraintes. Il y a suffisamment d’espace.» Quelques anciennes voies de manœuvres offrent même un peu de marge aux CFF.


Un nouveau sous-voie
Le développement de la gare de Fribourg se fera donc dans son périmètre actuel. «Le bâtiment voyageurs ne va pas être rasé pour permettre à la gare de s’étendre», rassure Bernard Pittet. La création d’un deuxième passage sous-voie est l’un des grands projets pour lesquels la Confédération a débloqué un crédit. Cet ouvrage, dont les plans exacts restent à définir, partira de l’esplanade devant le Café de l’Ancienne Gare et aboutira à l’avenue du Midi.  
L’actuel passage sous-voie est décentré. Le phénomène sera encore plus flagrant, lorsque les trains de 400 mètres de long commenceront à se généraliser à partir de 2015. «Avec des quais longs, un 2e passage inférieur facilite les correspondances», explique Bernard Pittet. Il faut en effet laisser aux passagers le temps de marcher jusqu’à leur prochain train.
Ce deuxième passage sous-voie permettra également de désengorger la gare aux heures de pointe. Même si on ne peut pas parler de surcapacité à Fribourg, selon les responsables CFF, uniquement d’engorgement. «La surcapacité est une notion abstraite, explique Bernard Pittet. Les CFF prennent prioritairement des mesures lorsqu’il y a des risques sécuritaires.» Par exemple, s’ils estiment que les quais sont trop bondés. Ce ne serait pas le cas à Fribourg.
Une grande inconnue demeure toutefois: les CFF ont obtenu un crédit pour un passage sous-voie, mais pas pour un passage transitant. Concrètement, cela signifie que l’accès à l’avenue du Midi n’est pas assuré. D’autant que l’espace est restreint. Des discussions doivent avoir lieu avec les autorités fribourgeoises. Les CFF ne peuvent évidemment en commenter l’issue. «Dans des cas similaires, certaines communes décident de faire un passage plus long qui traverse aussi la route ou la place de gare», avance Bernard Pittet. L’aspect financier devra encore être étudié et négocié.


Davantage de trains
Même s’il n’y a pas surcapacité, la cadence des trains et le nombre des voyageurs sont appelés à augmenter ces prochaines années. En direction de Berne par exemple, il pourrait y avoir en l’espace d’une heure deux InterCity et un InterRegio, sans compter les RER et le S-Bahn. «Les cinq quais actuels permettent cette offre», assure Claude Baour, senior développeur aux CFF, chargé des affaires fribourgeoises. Tant par leur taille que par leur nombre.
Cinq quais sont suffisants, mais encore faut-il pouvoir les utiliser simultanément. C’est là que le bât blesse actuellement. «Quand un train de 400m se trouve sur la voie 2, on ne peut plus accéder à la voie 1 depuis Givisiez, explique Claude Baour. L’aiguillage est bloqué.»
Pour résoudre ce problème, deux solutions s’offrent aux CFF. Déplacer le deuxième quai en direction de Lausanne ou revoir le positionnement des aiguillages côté Berne. Les deux variantes ont été chiffrées, mais la décision finale n’a pas été prise.
«Nous allons probablement choisir de modifier les aiguillages côté Berne, avance Claude Baour. Pour la simple et bonne raison que ces travaux sont compatibles avec une éventuelle modification des quais à l’horizon 2025-2040.» Cela rendrait ce choix moins coûteux.

 

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Dans un avenir beaucoup plus lointain


Le développement de la gare dans les années 2025 à 2040 est déjà sur les rails. Plus précisément, l’étude de projets a commencé. Après la deuxième étape de Rail 2000 baptisée ZEP qui offrira un nouveau passage sous-voie à Fribourg, le programme de développement stratégique de l’infrastructure ferroviaire, dénommé PRODES, pourrait procurer à la gare une 6e bordure de quai. Cet ouvrage sera construit parallèlement à l’avenue du Midi. Il permettra d’absorber une augmentation du trafic ferroviaire.
Sur la parcelle de la tour Henri
«Il y a des effets aujourd’hui déjà, expose Claude Baour, senior développeur aux CFF. Pour cette 6e bordure de quai, nous travaillons avec la ville et le canton. Nous serons obligés d’empiéter sur la parcelle de l’Etat de Fribourg, située près de la tour Henri.» Les CFF ont déjà communiqué l’emprise du terrain à réserver. «Mais cela ne remet pas en cause le projet de l’Université», assure Claude Baour. Un nouveau bâtiment doit être construit pour la Faculté de droit.
Cette planification à très long terme dépend des discussions qui auront lieu prochainement entre les CFF, le canton, les TPF et le BLS. Un premier mandat de planification avait mené à l’inauguration du RER entre Bulle et Fribourg. L’organisation du second volet est en train d’être finalisée par le canton.
Fribourg souhaite continuer le déploiement du RER, avec notamment le développement de la ligne Fribourg-
Yverdon. «Nous allons aussi lancer l’idée d’une desserte au quart d’heure dans l’agglomération fribourgeoise», révèle Martin Tinguely, chef du Service de la mobilité. Interrogés, les responsables CFF n’ont pas encore été informés de cette idée. Impossible pour eux d’indiquer si l’espace offert par la gare de Fribourg sera suffisant. De même, ils ne connaissent pas le projet Transagglo. Ce chemin, dédié à la mobilité douce, ne concerne pas directement le domaine ferroviaire, mais il est supposé passer par la gare.
En revanche, les projets de parc technologique ou d’espace Boxal sont connus et n’entravent pas le développement de la gare. «Dans les discussions, ils devront toutefois être pris en compte en tant que générateurs de trafic», précise Martin Tinguely.  
Les CFF qualifient  d’excellentes leurs relations avec les autorités fribourgeoises. «Lorsque les CFF étudient des développements, ils s’adressent au canton. Et inversement», explique Bernard Pittet, chef de la région Romandie pour le développement de l’infrastructure CFF. Pour Martin Tinguely, il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre les contraintes nationales et les projets cantonaux. DM
 

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