Parc éolien à l’étude dans le Gibloux

| jeu, 27. sep. 2012
Le Châtelard, Sâles et Grangettes lancent une étude de faisabilité d’un parc éolien sur leur territoire. Pose de mâts de mesure bientôt à l’enquête.

PAR THIBAUD GUISAN


Le projet en est à ses prémices. Mais la possibilité d’installer un parc éolien sur la chaîne du Gibloux est à l’étude. L’idée est lancée par les communes du Châtelard, de Sâles et de Grangettes, qui pourraient accueillir des éoliennes. Le pilotage technique est assuré par Ennova SA, une société spécialisée basée au Landeron (NE).
Première étape concrète: la pose d’installations de mesure des vents, prévue pour ces prochains mois. «La demande de permis de construire pour deux mâts va partir incessamment, indique Jean-Luc Juvet, directeur général d’Ennova. Si nous obtenons le feu vert et que la météo le permet, nous devrions les installer dans le courant du premier trimestre 2013. Les mesures dureront au minimum une année, voire deux ou trois ans.»
Très prudent avec le calendrier, le directeur évoque une éventuelle mise à l’enquête du parc éolien en 2016 et un début des travaux en 2017. «La procédure est très complexe. Il est important de procéder assez tôt à des mesures de vent, pour savoir s’il vaut la peine d’aller de l’avant ou non.»


Mâts de mesure de 90 m
Les mâts provisoires mesureront vraisemblablement 90 mètres. Ils doivent s’élever sur les hauts de Romanens, sur la commune de Sâles, ainsi qu’au lieu-dit Les Morvins, au Châtelard.
La taille de l’éventuel parc éolien reste à définir. Tout comme l’emplacement des éoliennes. «Trois machines sont un minimum. C’est tout ce qu’on peut dire pour le moment, expose Jean-Luc Juvet. D’après la technologie actuelle, les mâts pourraient mesurer 90 mètres et ils seraient dotés de trois pales de 50 mètres chacune.» En comparaison, la tour Swisscom du Gibloux mesure 118 mètres.
Quid de la capacité énergétique d’un parc éolien? «Une éolienne permet d’alimenter entre 1000 et 2000 ménages, en fonction de son emplacement et de son type, répond Jean-Luc Juvet. L’électricité serait réinjectée dans un réseau d’un fournisseur, par le biais de lignes enterrées.» Ennova estime que la production en électricité d’une éolienne équivaut à celle assurée par 30000 m2 de panneaux photovoltaïques.
Des premiers contacts ont été pris avec le canton. «Il n’a pas été relevé d’obstacle spécifique, indique Jean-Luc Juvet. Mais nous sommes loin d’avoir une autorisation. La mise à l’enquête d’éoliennes nécessite une étude d’impact approfondie, en tenant compte notamment de la protection des oiseaux et des chauves-souris, de la faune, de la flore, de la navigation aérienne et du bruit.»
Étonnamment, la chaîne du Gibloux ne figure pas parmi les sites répertoriés par le Concept éolien du canton de Fribourg, publié en 2008. «La liste n’était pas exhaustive, précise Serge Boschung, chef du Service de l’énergie. Il n’est pas impossible que d’autres endroits soient intéressants.»


Au moins 16,2 km/h
A condition de respecter une série de prérogatives. Par exemple, la vitesse moyenne annuelle du vent doit dépasser 4,5 m/s (16,2 km/h): un minimum pour assurer la viabilité énergétique et financière d’un parc éolien. S’y ajoutent le respect de normes environnementales, de protection du sol et du paysage ainsi que des problématiques d’aménagement du territoire (réaffectation de zones).
Serge Boschung ne se prononce pas sur la faisabilité d’un parc éolien sur le Gibloux. «Sans une analyse approfondie, c’est impossible à dire. La pose de mâts de mesure est un premier pas. Le canton est ouvert sur le principe, mais il ne donne pas de chèques en blanc.»
Financièrement, la phase d’étude est prise en charge uniquement par Ennova SA. Par expérience, son directeur général indique que l’évaluation d’un site «peut dépasser le million de francs».
Dans le canton, le projet éolien le plus avancé est celui du Schwyberg, au-dessus du Lac-Noir. En juillet dernier, le Conseil d’Etat avait donné son feu vert à la construction de neuf éoliennes par Groupe E Greenwatt. Mais plusieurs organisations environnementales viennent de faire recours au Tribunal cantonal. Groupe E Greenwatt projette un deuxième parc aux Paccots ainsi qu’une troisième installation au Cousimbert/La Berra, en collaboration avec Sol-E Suisse et Gruyère Energie.

 

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L’initiative du Châtelard

La réflexion sur la création d’un parc éolien dans le Gibloux est née au Châtelard. «Nous sommes depuis quelque temps à la recherche de revenus supplémentaires, expose son syndic David Fattebert. En plus, un parc éolien permettrait de favoriser le développement durable. De même, nous pourrions aussi étudier des investissements potentiels dans la biomasse et le photovoltaïque.»
La petite commune glânoise a convaincu ses voisines de Sâles et de Grangettes de se réunir dans un groupe de travail, piloté, pour l’aspect technique, par la société Ennova SA. «C’est un projet participatif porté par trois communes, insiste David Fattebert. Les citoyens auront leur mot à dire pour toutes les étapes.»
Le 13 septembre dernier, Le Châtelard a organisé une séance d’information. «En tout, 53 personnes y ont participé, relève David Fattebert. C’est un joli succès quand on sait que nos assemblées communales ne réunissent souvent qu’une vingtaine de citoyens. Les échos étaient positifs. A la fin, nous avons demandé un vote consultatif, informel. C’était un oui à l’unanimité.»
De leur côté, Sâles et Grangettes viennent d’envoyer un tout-ménage explicatif à leurs citoyens. «C’est tout frais. Nous n’avons pas eu encore beaucoup de retours», notent leurs syndics respectifs, Jean-Marc Piguet et Willy Gobet. Des séances d’information sont prévues.
A Sâles, l’idée a vite séduit. «La Suisse a fait le choix politique de sortir du nucléaire. Il faut l’assumer, commente son syndic Jean-Marc Piguet. Il aurait été idiot de ne pas soutenir la démarche. C’est le devoir d’un exécutif communal de promouvoir des sources d’énergies alternatives.»
Pour les trois communes, les revenus proviendraient principalement de l’encaissement de droits de superficie pour l’utilisation de parcelles communales où s’élèveraient les éoliennes. L’électricité serait gérée par une entreprise distributrice spécialisée. TG



 

Commentaires

Cette idée est absolumment fabuleuse et novatrice. Faisons un peu confiance à nos autorités communales et arrêtons de les critiquer à tout va quand elles prennent une initiative. Nous avons le privilège de vivre dans un pays où les citoyen(ne)s ont le droit de s'exprimer. Si vraiment il s'avère que les membres des conseils communaux ne pensent qu'à leur propre intérêt comme nous pouvons l'entendre parfois lors de certaines discussions de bistrot, les esprits chagrin qui diffusent de telles inepties n'ont qu'à se proposer de prendre leur place lors des prochaines élections. Tout le monde parle d'énergie renouvelable. La plupart des gens souhaitent et encouragent l'arrêt des centrales nucléaires mais dès qu'ils se trouvent directement concernées par les mesures prises, ils jettent au panier leurs belles résolutions. Allons, faisons preuve d'un peu d'esprit citoyen et laissons pour une fois les intérêts de la collectivité prendre le dessus sur nos aspirations égoïstes. Encore une fois, j'adresse toutes mes félicitations aux initiateurs de ce merveilleux projet.
Bonne idée, je ne crois pas car l'emplacement des ces éoliennes sur les hauts de Romanens seront de 5, et certaines à moins de 2km des habitations qui auront des effets néfastes au personnes qui habitent sur le Haut des Roches. N'oublions pas que le citoyen de Romanens ne profitera aucunement à une baisse de la facture d'électricité, ni à une baisse d'impôts. Cela profitera bien entendu aux communes et surtout au propriétaires des terrains ou seront mises ces belles hélices. Soyont réaliste en pensons un peu avec notre tête et non pas avec notre portemonnaie a bon entendeur!!!
Emplacement des éoliennes: 500 m des maisons!!!!
Je trouve que c'est vraiment une bonne idée, de participer au développement durable de notre région, surtout que plusieurs compagnie locales y participent, comme, Groupe E Greenwatt, Sol-E Suisse et Gruyère Energie. A mon avis, en plus de la location des terrains, les communes devraient recevoir un certain nombre de centimes au KW. Pour ce qui est des oppositions, les vaches ne sont pas plus dérangées que par l'heure d'été. Quant au bruit, il n'est pas pire que celui des autoroutes ou des giratoires sur les routes à 80 km/h.. Pour la faune et la flore, c'est bien moins dangereux que les pesticides, le bétonnage et les lignes électiques aériennes. Quant à l'aspect, c'est de toute beauté, bien plus beau que les pylônes haute et très haute tension. Dailleurs, des miliers de gens se déplacent pour admirer ces parcs et payent pour visiter les installations. A bon entendeur ! jmm Jean-Marie MONNARD "Bergerettes" rte de la Gare 52 CH 1690 Villaz-St-Pierre FR +41 79 433 22 50 +41 26 653 00 69 tél. fax, rép jmmonnard@bluewin.ch

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