L’avenir est bien flou pour le HCBG, qui veut rebondir

| mer, 06. fév. 2013
La défaite 5-2 à Lausanne relègue Bulle-la Gruyère. Avec le Comptoir cet automne, la saison prochaine dépendra des heures de glace à disposition. La commune étudie la possibilité de construire une patinoire provisoire.

PAR KARINE ALLEMANN

Une équipe reléguée, aucun joueur déjà prêt à s’engager pour la saison prochaine, un entraîneur sur le départ et le flou quant aux heures de glace à disposition dès cet automne: la situation est périlleuse pour le HC Bulle-la Gruyère, officiellement relégué en 2e ligue depuis mardi. Après sa défaite 5-2 face à Star-Lausanne et avec 26 points de retard sur les Vaudois, le club bullois est d’ores et déjà condamné. Avant même l’ultime tour contre la relégation, qui a dès lors été annulé.
Pourtant, l’heure n’est pas aux pleurnicheries pour le président du club Claude Bovigny. «Il faut rebondir, aller de l’avant et ne pas jouer les Calimero», assène-t-il au lendemain du dernier match de la saison. Qui lui laisse toutefois beaucoup de tristesse: «La relégation, on s’y attendait depuis quelque temps. Il n’empêche que, mardi, quand le couperet est tombé, ça a fait mal.»
Six ans après son ascension, Bulle-la Gruyère va donc retrouver le niveau cantonal. A moins qu’une des deux équipes de 2e ligue promues ne renonce à son billet d’entrée. Mais, dans ce cas de figure, encore faudrait-il que les dirigeants gruériens acceptent de retrouver leur place. Le point avec le président du club.

Claude Bovigny, quel est votre sentiment au lendemain de la relégation du HCBG?
De la tristesse. Les joueurs auraient vraiment mérité une victoire. Malgré la situation très difficile, ils sont tous restés, et ils sont restés unis. C’est quand même incroyable. Je suis triste pour eux. Nous avions mis beaucoup d’espoir dans cette saison. Peut-être qu’on s’était fixé trop vite des objectifs trop hauts.
La première défaite 11-0 à Guin nous a fait mal. On a sans doute oublié qu’il fallait du temps pour faire l’amalgame avec de nombreux nouveaux joueurs. Et puis, les défaites se sont enchaînées. On pensait à un léger mieux après la victoire contre Morges, en novembre. Mais non.

Peu après cette victoire, justement, vous aviez décidé de remercier l’entraîneur Olivier Monney, qui pensait lui aussi que l’équipe bénéficiait d’un nouvel élan...
Oui, mais après la victoire contre Morges, il y a eu trois défaites. Avec deux matches par semaine quasiment, tout s’enchaîne très vite. Sur le moment, le comité a estimé que c’était la  meilleure décision à prendre. On l’assume.

Reste que cette relégation ne doit rien à la malchance ni au hasard. En six saisons, le HCBG n’a participé que deux fois aux play-off et s’est sauvé une fois in extremis sur la glace, une fois en partie parce que Tramelan s’est retiré. La question est donc de savoir si une 1re ligue est viable à Bulle.
Tant que les infrastructures seront ce qu’elles sont, ce sera très difficile. Sur le plan sportif, nous avons besoin de garantie. L’équipe doit pouvoir s’entraîner! On ne peut pas tout remettre en cause tous les trois ans. Ensuite, concernant l’extrasportif, nous devons mettre en place quelque chose pour les sponsors et pour cela nous avons besoin d’un endroit disponible tout l’hiver.

L’avenir du club passe par la glace à disposition. Avec le Comptoir gruérien en 2013, quelles sont les solutions possibles?
Nous avons demandé à la commune et à Espace Gruyère un rendez-vous avant la fin du mois. Ils sont en train d’étudier des solutions. S’ils ne nous proposent que des locations d’heures de glace ailleurs dans le canton, cela suffirait pour deux ou trois équipes, mais pas plus. Or, pour l’instant, notre projet serait de garder deux équipes d’actifs, des vétérans et les sept équipes de juniors. Nous parlons de 120 gamins, sans compter l’école de hockey.

Si les solutions manquent, le mouvement juniors risquerait-il de largement diminuer, voire de disparaître?
Bien sûr. Mais on espère ne pas en arriver là.  Je ne veux pas brandir la fin du mouvement juniors comme une menace. L’important, maintenant, est de collaborer, de trouver un terrain d’entente et d’aller de l’avant. Il me semble que nous avons été bien entendus. Nous attendons donc beaucoup de notre rencontre de la fin du mois.

Le syndic de la commune de Bulle parle de plusieurs centaines de milliers de francs de coûts, quelle que soit la solution trouvée. Le HCBG est-il prêt à en assumer une part?
En l’état actuel, non. Bien sûr, cela dépendra des montants articulés. Mais il est certain que nous n’arriverons pas à assumer des coûts importants. J’imagine que cela fera partie des discussions à avoir.

Sachant les difficultés passées et à venir, finalement, cette relégation n’est-elle pas une bonne chose?
Sur le moment, c’était dur. Mais c’est aussi l’occasion de se repositionner avec des juniors et, pourquoi pas, de jouer les premiers rôles en 2e ligue. Le club peut redevenir attractif pour les spectateurs et les sponsors en retrouvant le plaisir de jouer et en obtenant des résultats positifs.

Et si la Ligue vous demandait de réintégrer la 1re ligue?
On s’est posé la question. Les joueurs seraient sans doute contents de poursuivre, mais à voir ce qu’il serait plus sage de faire. Forcément, cette décision-là serait elle aussi liée aux garanties quant aux infrastructures.

Qu’en est-il de l’entraîneur et de l’équipe la saison prochaine?
Une partie des joueurs va sans doute recevoir des offres pour aller ailleurs, mais notre idée est de garder une base de l’équipe. Pour l’instant, c’est trop tôt pour avoir du concret. Quant à Patrick Kucera, il est venu nous donner un coup de main. Mais il nous a déjà avertis qu’il ne pourrait pas reprendre l’équipe la saison prochaine.

Quelles répercussions une saison aussi désastreuse a-t-elle sur le comité et sur les finances?
Nous sommes six au comité et nous cherchons à l’étoffer. Quant au budget de 200000 francs pour les actifs, il sera difficile à boucler. Nous allons essayer de mettre sur pied quelques manifestations pour trouver de l’argent. Une chose est sûre, on ne va pas faire de bénéfice cette année...

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Une patinoire provisoire?
En 2009, date du dernier Comptoir gruérien, des heures de glace avaient été louées à Fribourg et à Romont. Or, cette saison 2013-2014 s’annonce bien plus compliquée. Désormais, Espace Gruyère accueille le Salon des goûts et terroirs en novembre. Et, en 2014, viendra s’ajouter le Salon Aqua. «Dès lors, cela fait depuis cet automne qu’avec Espace Gruyère nous planchons sur des pistes», explique le syndic de la ville de Bulle Yves Menoud.
Quelles sont-elles? «Les différents cas de figure ont été présentés lundi en commission administrative. Il s’agirait soit de construire une patinoire sans véritable glace, mais synthétique (n.d.l.r.: resterait la question de l’homologation) ou une autre patinoire artificielle. Soit de louer des heures de glace ailleurs. Nous sommes en train d’évaluer les coûts de chacune de ces solutions avant d’en discuter avec le club.»
Des coûts estimés à «plusieurs centaines de milliers de francs» par Yves Menoud. Qui passera à la caisse? «La commune, pour une partie. On parle de régionalisation du sport, mais celle-ci ne se fera de toute façon pas avant 2014. Puis il faut voir avec des sponsors et discuter de la participation du club. Je rappelle que le HCBG est le seul à profiter de la gratuité de la glace d’Espace Gruyère. Les autres clubs suisses de hockey paient des locations. Même Fribourg-Gottéron. Et puis, chaque année, la commune prend à sa charge les 500000 ou 600000 francs de déficit d’exploitation de la patinoire.»
Reste que, peu importe le projet retenu, celui-ci aura un coût. «Oui, mais cette deuxième patinoire serait aussi utilisée par les juniors, les autres clubs, les élèves et tous les Bullois. Nous sommes bien conscients de la situation et je suis assez positif sur le fait que nous allons trouver une solution.» KA

Commentaires

N importe quoi il (m.menoud) a mettre le déficit de espace gruyère sur le dos de la patinoire fin quand même. Parlons maintenant de la location gotteron à 12 millions de franc de budget...
je confirme ! RIP tonon! Je suis de tout coeur avec Dora Yvan et Carole et leur famille.
triste quand même!!!!

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