PAR VALENTIN CASTELLA

Les Fribourgeois l’ont fait! Ils ont éliminé le champion en titre Zurich pour disputer, dès jeudi, le premier acte de la finale des play-off. Une qualification obtenue grâce à leur talent et leur caractère, mais également grâce à une immense débauche d’énergie.
De retour aux vestiaires après la qualification, les hommes d’Hans Kossman arboraient un large sourire. Mais la fatigue était également flagrante. Car on ne se qualifie pas pour une finale de play-off sans y laisser des forces. L’heure est donc venue de recharger les batteries.

Un programme allégé
Première action du staff fribourgeois: avoir donné un jour de congé aux joueurs hier. «Il faut profiter de fêter quand il y a matière à le faire, explique le préparateur physique Bruno Knutti. C’est pour cette raison que nous avons décidé de laisser les joueurs passer la journée de vendredi chez eux.» Adam Hasani poursuit: «Nous isoler un peu en famille fait du bien. Cela permet de prendre du recul par rapport à la situation et de redescendre de notre nuage.»
C’est aujourd’hui que les Fribourgeois retrouvent la glace pour une séance de décrassage, «juste pour bouger un peu, se changer les idées et conserver le rythme de la compétition», reprend Bruno Knutti. Dimanche, les Dragons bénéficieront d’un nouveau jour de congé avant de retrouver la glace lundi.
Pour Bruno Knutti, la période à venir s’annonce délicate. Car l’homme qui officie au club depuis dix-neuf ans doit allier activités physiques et récupération: «Nous avons travaillé fort cet été et durant la saison. Physiquement, aucun joueur ne rencontrera de problème. On l’a d’ailleurs remarqué contre Bienne et Zurich. Nous avons toujours fait la différence en fin de série ou en fin de match. Si les joueurs ont aussi bien résisté jeudi soir, ce n’est pas un hasard non plus. Maintenant, le but est de maintenir une activité régulière, en mélangeant le physique et la physiothérapie.»
Pour cela, chaque joueur bénéficie d’un programme particulier: «Ils sont tous différents. Shawn Heins est, par exemple, beaucoup plus fort physiquement qu’Andreï Bykov, qui est plus endurant. Je dois m’adapter à leurs qualités et leurs besoins.»

Fribourg sera avantagé
Qualifiés après le cinquième acte, les Fribourgeois profiteront de quelques jours de récupération supplémentaires par rapport à leurs futurs adversaires. Une chance selon Bruno Knutti. «La différence ne se verra peut-être pas lors des deux premiers matches. Mais ce sera sur la longueur que nous serons avantagés. Car une rencontre demande une énorme quantité d’énergie.» Malgré la préparation minutieuse et le soin apporté à la récupération durant les play-off, Bruno Knutti ne pourra pourtant rien faire si le mental ne suit pas. Surtout lors de rencontres aussi intenses qu’en finale. «Le gros problème actuellement est la gestion des émotions, qui bouffent aussi énormément d’énergie.» Simon Gamache, qui a déjà connu cette situation, explique: «Il ne faut pas te dire que tu vas jouer la finale, mais simplement te concentrer sur le travail que tu as à faire et non sur le futur résultat.»
C’est donc principalement dans la tête que va se jouer la victoire finale: «Physiquement, il est trop tard pour changer quelque chose. Maintenant, notre rôle est de préparer les joueurs à bien aborder cette finale dans leur tête, qu’ils soient reposés, confiants et heureux de commencer cette dernière série.»

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«De la peine à réaliser»
Jeudi soir, les cris de joie résonnaient dans les vestiaires fribourgeois. Complètement vidés mentalement et physiquement, mais heureux comme des gosses, les Dragons ont clamé leur soulagement d’avoir atteint leur premier objectif, tout en n’oubliant pas que le plus dur reste à faire. Voilà ce qui s’est dit alors que les supporters chantaient encore dans une patinoire en fête.
Michel Volet (président): «Nous pouvons oser parler d’un moment historique. Ce soir dans le vestiaire, j’ai vu des larmes dans les yeux de certains joueurs. Cela restera un moment fantastique. Maintenant, nous avons gravi une première étape. Mais personne ne veut s’arrêter là. Et je suis persuadé que l’équipe peut faire encore mieux qu’une qualification en finale.»
Hans Kossmann (entraîneur): «Durant le troisième tiers, j’ai vécu les vingt minutes les plus longues de ma vie (rires). J’ai bien cru que ce match ne se finirait jamais. J’éprouve un immense sentiment de soulagement. Beaucoup de choses se sont passées cette saison, avec la venue des joueurs NHL, la perte de notre président, les blessés… Et, finalement, nous sommes parvenus à nous qualifier pour la finale. Notre esprit d’équipe a fait la différence. Tout le monde bosse ensemble sans jamais baisser les bras. Maintenant, je n’ai pas d’adversaire préféré entre Berne et Zoug. J’espère juste une chose: que la série se termine au septième acte avec, à chaque fois, des prolongations (rires).»
Adam Hasani (auteur du premier but jeudi): «Marquer en premier a été un gros avantage. Ce but nous a soulagés. Et puis, Zurich est revenu et les vingt dernières minutes ont été interminables. Je pense que nous ne réalisons pas encore le fait d’être qualifiés pour la finale. Il nous faudra un ou deux jours avant de redescendre sur terre. Mais pas trop longtemps quand même, car il y a une finale à jouer. ça va être fantastique! J’avais déjà de la peine à dormir avant les rencontres des demi-finales. ça va être encore pire ces prochains jours (rires).»
Simon Gamache (auteur du cinquième but): «L’équipe a fourni un effort incroyable. On voulait tellement gagner ce match! Et nous avons montré toute notre volonté durant le dernier tiers. Nous sommes vingt-deux joueurs à nous être qualifiés pour cette finale et chacun a fait preuve de caractère. Je le dis souvent: “On gagne et on perd en équipe”. Et c’est ce groupe soudé qui a fait la différence.» vac