Valentin Castella
L’ambiance n’était pas à la fête mercredi matin à l’heure de l’entraînement des Fribourgeois. Battus par Bienne la veille pour la deuxième fois consécutive, les Dragons avaient le masque. Celui de la frustration et de la tension, qui commencent sérieusement à être palpables du côté de Saint-Léonard. Hier matin, comme pour conjurer le mauvais sort, les hommes d’Hans Kossmann n’ont pas patiné. Promenade, entraînement individuel, séance vidéo et discussion étaient au programme. Dans un silence qui contraste avec la bonne humeur affichée il y a une semaine, l’entraîneur est sorti du vestiaire pour analyser les dernières prestations de son équipe.
Pour quelles raisons ne vous êtes vous pas entraînés mercredi matin?
Hans Kossmann: Je souhaitais premièrement que les joueurs récupèrent et qu’ils puissent refaire le plein d’énergie. Cette matinée nous a également permis d’avoir une réflexion sur nos dernières performances. C’est pour cette raison que nous avons simplement analysé la rencontre de mardi à la vidéo avant de discuter entre nous.
La discussion a-t-elle été animée?
A mon avis, il est inutile de gueuler dans les vestiaires. Nous sommes en play-off et chacun sait ce qu’il a à faire. Ce n’est pas maintenant que le coach doit trouver les mots pour motiver les joueurs. Car s’ils ne le sont pas lors des séries, ils ne le seront jamais. Mais le groupe est sain et j’ai totalement confiance en lui. Il est assez mûr pour se prendre en main et réagir.
Vous avez toutefois déclaré que certains de vos éléments manquaient d’implication, notamment mardi soir après votre défaite à Fribourg…
C’est vrai. Je pense que nos trois premières victoires ont instauré une fausse confiance. Les joueurs ont imaginé remporter la série facilement, 4-0 ou 4-1. Nous étions peut-être trop sûrs de gagner. Nous avons alors manqué de rage et d’intensité pour conclure cette série. L’équipe n’a pas bien joué et le fait de perdre aux penaltys samedi a fait tourner la série. En seulement quelques minutes, le momentum s’est retrouvé dans le camp biennois, qui en a profité pour nous contrer mardi en marquant d’entrée de match.
Les performances de Bienne, pourtant lourdement handicapé en raison des nombreuses blessures, vous surprennent-elles?
Non. On sait que, depuis deux ans, Bienne est solide. Après avoir perdu ses joueurs de NHL, cette équipe a retrouvé les bases qui lui ont permis de se qualifier pour les play-off. Et puis, on savait que Berra était fort et que son système défensif était efficace.
Quelles sont les clés pour inverser la tendance?
Nous devons jouer avec davantage de passion. Car nos adversaires ne vont rien nous donner. Ce sera à nous d’aller chercher cette dernière victoire. Si nous dominons le jeu à cinq contre cinq, nous devons, par contre, nous améliorer en situations spéciales. En power-play, nous peinons à faire circuler le puck. C’est une question de confiance et un but nous aiderait beaucoup. En box-play, nous avons encaissé un but par match, ce qui est trop. Ce sont les leaders de l’équipe qui évoluent durant ces périodes délicates et j’attends beaucoup plus de leur part.
Cette série fait de plus en plus penser à celle de 2008, lorsque le petit Fribourg avait éliminé le grand favori bernois…
Oui, mais je préfère ne pas y penser. Et puis, en play-off, on ne sait jamais ce qui va se passer. Le champion de l’année dernière avait bien terminé septième du championnat régulier.
Dans quel état d’esprit vous déplacerez-vous jeudi soir à Bienne?
Malgré nos deux défaites, nous sommes encore dans une meilleure position que Bienne. Nous avons encore une chance de tuer la série et il ne faudra pas gâcher cette balle de match. Je suis confiant et certain que nous allons voir un tout autre Fribourg, jeudi à Bienne.
«Ne pas paniquer»
Mardi, les Biennois ont fait la différence en marquant deux buts en moins de deux minutes. Deux réussites similaires qui ont mis en lumière le manque de réaction et d’engagement des Fribourgeois. Marc Abplanalp s’explique: «Lors des deux derniers matches, il nous a toujours man-
qué un petit détail pour terminer cette série. Mardi, nous n’avons pas été assez présents devant les buts de Benjamin Conz. Mais c’est également une question de chance. Les Biennois étaient simplement au bon endroit au bon moment. Cela dépend parfois d’une petite seconde.»
Le défenseur, comme tous ses coéquipiers, ne cache pas sa frustration quant à la performance d’ensemble de son équipe: «Nous devons absolument jouer avec plus de passion. Après, ce n’est pas à moi de dire qui doit faire quoi. Chacun doit savoir ce qu’il doit modifier dans son jeu.»
En plus du comportement, les Fribourgeois doivent-ils changer leur manière de jouer? «Nous devons simplement revenir aux bases qui ont fait notre succès en championnat régulier, notamment au niveau de la vitesse du jeu et des transitions. Et puis, pour gagner à Bienne, nous devrons jouer plus intelligemment, en contrant son bloc en zone neutre, tout en faisant attention aux contre-attaques. Sans oublier de nous engager encore plus physiquement.»
Enfin, Marc Abplanalp termine sur une note rassurante, en affirmant que la maison Gottéron n’est pas encore en feu: «Nous ne devons pas paniquer. Ce serait même dangereux de tout remettre en question. Il faudra simplement être plus attentif que lors des derniers matches.»
Commentaires
Fanny (non vérifié)
jeu, 14 mar. 2013
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