Mauldin, alias Mister T, le guerrier américain

| mar, 05. mar. 2013
Vainqueur samedi, FR-Gottéron s’en va à Bienne ce soir, pour l’acte II des quarts de finale. Par sa combativité et ses excentricités capillaires, Greg Mauldin frappe les esprits. L’attaquant américain se dévoile.

PAR THIBAUD GUISAN

«D’habitude, je me laisse pousser la barbe durant les play-off. Cette année, je voulais changer.» Les séries finales de hockey sur glace ont leurs figures. Greg Mauldin en est une. Par sa combativité et sa coupe de cheveux, l’attaquant américain n’est pas passé inaperçu samedi, lors de l’acte I des quarts de finale des play-off. Vainqueurs 4-2, l’Américain et Fribourg-Gottéron se déplacent ce mardi à Bienne pour prendre le large (coup d’envoi à 19 h 45).


Même coupe à 13 ans
Dans le vestiaire, Greg Mauldin fait sourire ses coéquipiers. Avec sa coupe de cheveux, l’attaquant rappelle l’acteur Mister T, qui joue le sergent Barracuda dans la série télévisée Agence tous risques. «J’avais déjà eu une coupe comme ça, à l’âge de 13 ans, sourit celui qui vit ses premiers play-off helvétiques. J’avais été pris par surprise dans le vestiaire. Quand je suis revenu à la maison, je cachais tout ça sous une casquette. J’avais honte de montrer ça à mes parents.»
Les temps ont changé. Aujourd’hui, l’attaquant, né le 10 juin 1982 près de Boston, ôte volontiers son casque pour les photos. L’homme n’est pas à une excentricité capillaire près. Sur internet, on trouve des clichés de lui portant des dreadlocks, du temps où il étudiait la psychologie du sport à l’Université du Massachusetts. «J’ai tout fait avec mes cheveux. J’ai porté une grande crête, je les ai colorés…»


«Le jeu change»
Dans la série, Mister T est connu pour son goût de la bagarre. Sur la glace, son avatar, Greg Mauldin, est aussi un guerrier. Du haut de ses 180 cm (pour 88 kg), l’attaquant ne lésine pas sur la débauche d’énergie. «Dès que les play-off commencent, tout est magnifié. Le jeu est plus rugueux. Un tir peut décider l’issue d’un match. En fait, en play-off, il faut être le plus physique et le plus agressif possible sans prendre trop de pénalités. La frontière est fine.»
Polyvalent, Greg Mauldin a vu ses partenaires de ligne changer au fil des matches cette saison. Suspension de Sprunger oblige, il a évolué samedi aux côtés de Bykov et de Plüss. «Défensivement, je vais dans les coins. Je crois aussi être assez bon en box-play, pour tuer les pénalités. Offensivement, j’ai un tir rapide.» Une frappe qui a fait mouche à 13 reprises cette saison (pour 8 assists).
A l’image de l’équipe, Greg Mauldin est serein. «Je n’ai pas l’habitude de regarder trop loin. Ce que je sais, c’est que j’ai horreur de me retrouver à la maison avec des regrets. En AHL (n.d.l.r.: American hockey league), lors de la saison 2010-2011, nous menions 3-1 dans une série. Nous avions de très bons joueurs. Ça ne nous a pas empêchés de nous incliner 4-3 finalement.»


A côté de Joe Sakic
Greg Mauldin a de l’expérience. Après des débuts en championnat universitaire, il a passé l’essentiel de sa carrière en AHL, la seconde division nord-américaine. Il affiche toutefois 36 matches de NHL à son compteur: dont 29 disputés avec Colorado Avalanche lors de la saison 2010-2011. Dans le vestiaire, l’attaquant était assis à côté de l’ancienne place de Joe Sakic, l’emblématique centre canadien, retraité depuis 2009. «Il y a son maillot et deux cannes, sous une vitre. C’est assez impressionnant.»
Sur la glace, l’attaquant garde surtout un grand souvenir de son passage à Denver. «Lors d’un match à domicile contre Minnesota, j’ai marqué quatre points, avec deux goals et deux assists. Il y avait 18000 spectateurs présents dans la patinoire. J’ai été appelé sur la glace pour recevoir la première étoile. C’était fou de savoir que, ce soir-là, j’avais marqué plus de points qu’un gars comme Sidney Crosby.»
Reste que c’est en AHL que Greg Mauldin s’est construit. «La concurrence est rude. Tout le monde veut aller jouer en NHL. Le jeu est plus physique qu’en championnat de Suisse. Mais, ici, il y a d’excellents patineurs. Ça tient à la taille des patinoires. En AHL, il y a aussi davantage de bagarres, après le coup de sifflet. Ça fait partie du jeu. C’est un test mental.»


Ancien footballeur
Dernière anecdote sur Greg Mauldin. L’homme a joué au football américain durant deux saisons durant sa high school, l’équivalent de l’école secondaire. «Parce que des copains en faisaient, sourit-il. J’évoluais comme running back.» Le poste offensif est souvent celui du porteur du ballon. «Plus jeune, j’ai aussi fait de l’athlétisme: du 100 m, du 4 x 100 m et du triple saut.»
Des atouts athlétiques à faire valoir dans la bataille des play-off.

 

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«Un gros travailleur»
Hans Kossmann ne regrette pas d’avoir misé sur Greg Mauldin. Engagé comme cinquième étranger cet été, l’attaquant américain a vu son contrat prolonger jusqu’en 2015, en octobre dernier déjà. «Il fait exactement ce que j’attends de lui, analyse l’entraîneur. Ce n’est pas un buteur comme Sprunger, mais un gros travailleur. Sa force, c’est sa rapidité. Il nous amène aussi beaucoup d’intensité. Il gagne les duels et sait mettre les défenses adverses sous pression.» L’entraîneur est serein avant l’acte II de ce soir à Bienne. «Samedi, nous avons géré nos nerfs et nous n’avons pas donné trop d’espaces ni trop d’occasions à notre adversaire. Mais Il faudra plus d’intensité ce soir. Devant son public, Bienne sera beaucoup plus entreprenant.» Le match de ce mardi soir sera le dernier sans Julien Sprunger. L’attaquant sera de retour de suspension jeudi. «Aucun changement n’est prévu», note Hans Kossmann. En clair, Maxim Sushinsky devrait rester étranger surnuméraire. TG
 

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