PAR VALENTIN CASTELLA

Jusque-là, tout semblait sourire aux Fribourgeois. La réussite était de leur côté, les Zurichois butaient sans cesse sur un Benjamin Conz impressionnant et bien aidé par ses montants, sans oublier que l’infirmerie était pratiquement vide. Et puis, mardi, la bulle qui semblait protéger les Dragons a explosé. L’entraîneur Hans Kossmann a dû composer une équipe inédite en raison des absences et des blessures, notamment celle de Christian Dubé (voir ci-dessous), alors que les Zurichois ont enfin trouvé la solution pour battre Benjamin Conz. Dans un jour sans, les Fribourgeois ont offert à leurs adversaires l’espoir de croire encore en leurs chances. N’étaient-ils pas également menés 3-1 en quart de finale face à Davos avant de se qualifier?
Défaits, les Dragons préfèrent garder la tête froide et analyser leurs erreurs au lieu de paniquer. L’attaquant Julien Sprunger s’explique.

Julien Sprunger, dans quel état d’esprit étiez-vous au terme de la défaite de mardi?
Nous étions forcément déçus et frustrés. Car nous n’avions qu’une envie: se qualifier pour la finale. Mais, il a fallu admettre la défaite et le fait que ce résultat est logique. Mardi, nous avons connu une baisse de régime. Nous n’avons pas réussi à marquer en début de rencontre et surtout à empêcher les Zurichois d’imposer leur jeu.

Les absences ont-elles eu un rôle par rapport à cette contre-performance?
Etre privé de plusieurs joueurs importants est toujours un peu déstabilisant. Mais nous ne devons pas nous cacher derrière cette excuse. Zurich a simplement mieux joué en se montrant plus constant et meilleur dans les duels, alors que nous avons été moins bons. Nous avons retrouvé des couleurs durant le troisième tiers et nous avons eu des occasions pour revenir. Mais cela n’a pas suffi.

Justement, il a semblé que la réussite avait changé de camp…
C’est vrai que la chance a tourné. Cette fois-ci, c’est nous qui avons manqué des occasions et Flüeler qui a tout sorti. Car, offensivement, nous nous sommes créé plusieurs occasions. Et, de son côté, Zurich a bénéficié de contre-attaques et de déviations pour faire la différence.

Comment inverser cette nouvelle tendance?
Le match de jeudi sera différent. Nous jouerons à la maison et nous récupérerons probablement quelques joueurs. Et puis, nous avons analysé nos erreurs à la vidéo. Ce n’était pas bon et l’entraîneur nous l’a fait savoir. Nous allons tout entreprendre pour faire un bon départ jeudi et répondre physiquement à l’adversaire en y mettant toute notre énergie.

Avant ce revers, vous bénéficiiez d’un immense ascendant psychologique. A-t-il disparu?
Ces victoires consécutives nous ont juste permis de nous convaincre que nous avions les moyens de battre le champion de Suisse. Cela n’avait pas plus d’influence que ça. Maintenant, il est clair que cette victoire va donner une confiance supplémentaire à nos adversaires. Mais nous gagnons encore 3-1.

Justement, le spectre du retour de Bienne a-t-il refait surface?
Bien sûr, cette série reste dans nos têtes. Mais nous avons beaucoup appris et nous n’allons pas commettre les mêmes erreurs.

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Fin de saison pour Christian Dubé
Très mauvaise nouvelle pour les Fribourgeois. Sorti en cours de match mardi, Christian Dubé ne pourra plus être aligné cette saison. En effet, le Québécois s’est blessé au haut du corps. Les dirigeants ne souhaitent pas préciser la nature de la blessure de  l’attaquant, auteur de 48 points depuis le début de la saison. Une défection qui n’arrange pas Hans Kossmann, qui a déjà été contraint de passablement modifier son alignement mardi soir. Petit soulagement: Tristan Vauclair et Shawn Heins, malades mardi, ont participé à la séance hier matin: «J’espère pouvoir les aligner jeudi», lance l’entraîneur. Quant à Andreï Bykov, qui a déclaré forfait au terme de l’échauffement mardi, il n’a pas enfilé ses patins mercredi. «Il va mieux et j’espère aussi le récupérer le plus vite possible.»
Enfin, Marc Abplanalp ne sera également pas présent ce soir. Vraisemblablement victime d’une commotion, le défenseur est rentré hier après-midi de Zurich. «Tout le monde a vu les images à la télévision, reprend Hans Kossmann. Si la ligue veut éviter les commotions, elle doit sanctionner les joueurs qui arrivent en pleine vitesse depuis la ligne rouge face à un adversaire qui se trouve contre la bande.»
Après avoir manié à merveille l’intox et le secret concernant l’infirmerie, l’entraîneur est revenu sur la rencontre de ce soir: «L’équipe sera moins chamboulée que lors du dernier match. Mardi, nous n’avons clairement pas joué notre meilleur hockey, en laissant trop d’espaces aux Zurichois. Devant notre public, notre visage va changer.» Et quel était l’état d’esprit des joueurs après ce premier revers? «Ils étaient très calmes. La défaite a été digérée. Nous sommes encore en position favorable et il ne faut pas perdre confiance.» vac