Cambriolé, il poste la vidéo sur Facebook

| mar, 09. avr. 2013
Le propriétaire du restaurant TiThaï, dont le libre-service a été cambriolé, a posté la vidéo de surveillance sur Facebook. Le film a permis d’identifier les auteurs du vol. Une action illégale.

En cas de cambriolage, trouvez-vous justifié de diffuser une vidéo de surveillance sur un réseau social?

PAR ANGELIQUE RIME


Une vidéo peu commune circulait en fin de semaine passée sur le réseau social Facebook. Pas de sorties entre amis ou de souvenirs de vacances, mais trois jeunes occupés à dévaliser le congélateur du libre-service du restaurant TiThaï, à Granges. Ils ont dérobé pour environ 250 francs de marchandise.
Une méthode efficace: deux jours après la diffusion de la vidéo, les trois voleurs, des jeunes de la région, ont été identifiés grâce au concours d’une tierce personne. «Nous avons supprimé la vidéo samedi. Nous attendons qu’ils viennent nous présenter des excuses et nous retirerons notre plainte», explique Jean-Philippe Golay, propriétaire, avec son épouse, du restaurant. Il estime en effet que les jeunes ont compris la leçon. «Se retrouver sur Facebook en mauvaise posture n’est pas anodin. C’est un peu la honte du village», glisse Jean-Philippe Golay.
Le Veveysan explique s’être renseigné auprès de la police avant de diffuser cette vidéo. «Apparemment j’avais le droit, car c’était du domaine privé.» Du côté de la police cantonale, on ne retrouve pas signe de cet échange.
Au final, une telle opération est-elle vraiment légale? «Non, elle ne l’est pas, explique Francis Meier, collaborateur scientifique auprès du préposé fédéral à la protection des données. Les individus filmés pourraient, s’ils le souhaitent, porter l’affaire devant un juge.»
Francis Meier rappelle qu’en premier lieu, les images devraient être transmises à la police. «Les gens ne se rendent pas compte des conséquences d’une publication sur les réseaux sociaux. Le public touché est mondial et même si la vidéo est retirée de Facebook, elle pourrait avoir été téléchargée et postée sur une autre plate-forme.»
De manière générale, tant qu’elle n’a pas été condamnée, une personne a droit à la présomption d’innocence, «même si les images sont très explicites», ajoute le collaborateur scientifique. Il peut néanmoins exister des risques de confusion.


«Ne pas jouer à la police»
La police cantonale, qui est intervenue sur place, a de son côté également mené l’enquête concernant ce vol. «Nous ne diffusons pas de vidéos. Nous n’avons d’ailleurs pas de page Facebook, mais un compte YouTube. Si la question devait se poser un jour, il serait nécessaire de mettre en place une procédure. Il faut faire les choses dans les règles de l’art», explique Pierre-André Waeber, porte-parole de la police cantonale.
Il invite également la population à «ne pas jouer à la police». Dans le cas présent, tout s’est bien passé, mais on ne sait jamais à qui on a affaire. Si les gens sont revanchards, les choses pourraient dégénérer.»
 

Commentaires

Super le coup de passer la vidéo via Facebook.. Il faut vraiment se serrer les coudes pour être plus astucieux que les voleurs..
On a toujours l'impression que l'on protège plus les voleurs que les volés dans ce pays. C'est aussi vrai que au lieu d'une sanction de 50.-- d'amende on risque de retrouver sa tronche sur FB on parie que l'on divise les vols par 2?
Le meilleure moyenpour diminuer la criminalitée et diminuer taux d'occupation des prisons. A quand un justicier dans la ville

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