PAR VALENTIN CASTELLA

Michel Volet avait le sourire mercredi matin. La veille, ses protégés l’ont emporté 1-0 face à Berne lors du troisième acte de la finale des play-off. Une bouffée d’oxygène dans le marathon que mène le successeur de Laurent Haymoz, décédé d’une crise cardiaque le 3 février. Entre son activité dans le domaine du travail temporaire et un nouveau rôle qui l’occupe «pratiquement à 100%», le Charmeysan de 47 ans se dévoile et présente ses projets.

Michel Volet, on imagine que vous avez souffert comme tous les Fribourgeois mardi soir…
Je souffre beaucoup nerveusement durant les matches. Mardi, j’étais tellement tendu que je suis sorti à huit minutes du terme et je suis revenu juste avant la fin. Je me retrouve souvent à tourner en rond autour de la patinoire, à regarder les matches de foot qui se déroulent sur les terrains synthétiques pour me détendre. Cela fait toujours rire les agents de sécurité.

Revenons quelques semaines en arrière. Avez-vous eu le temps de la réflexion avant de reprendre le poste de président?
J’étais à vélo avec Laurent Haymoz lorsque le drame est arrivé. Lorsque j’ai compris, je ne me suis pas laissé une seconde de réflexion. Laurent m’avait demandé de reprendre la vice-présidence pour assurer en cas de pépin. Je ne pouvais pas faire le beau et ensuite renoncer. Surtout à quelques semaines des play-off. De plus, une équipe professionnelle est comme une machine. Un petit grain de sable peut tout casser. Il fallait tout de suite montrer qu’il y avait quelqu’un qui assurait. Depuis ce jour-là, je pense au club et aux joueurs. Je m’occuperai de moi lorsque la saison et le souper de gala du 75e anniversaire, organisé le 20 avril, seront terminés.

Votre vie a-t-elle changé depuis?
Oui, car je n’ai pas eu le temps de m’organiser professionnellement. Je passe mon temps à la patinoire à organiser les prochains matches, tant au niveau de la sécurité que des invités. J’ai également repris le classeur du sponsoring de Laurent. Et nous sommes en pleine période de renouvellement. Je passe aussi dans le vestiaire pour parler avec les entraîneurs. Heureusement, je peux compter sur Raphaël Berger, qui est un excellent chef d’orchestre, des employés compréhensifs et sur mon amie, qui me soutient beaucoup.

Quel est votre apport au niveau de l’engagement et du choix des joueurs?
C’est Hans Kossmann qui décide. Ensuite, il y a une discussion avec Raphaël Berger et les dirigeants.

Vous attendez la fin de la saison pour dévoiler les dernières inconnues?
Actuellement, il reste encore trois ou quatre cas à régler. Tout n’est pas établi. D’autant plus que Fribourg est maintenant devenu une adresse et que certains joueurs proposent leurs services. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.

Vous parliez auparavant du sponsoring. On imagine que la tâche est moins ardue en ces temps de finale?
C’est vrai et cela dure depuis trois ou quatre ans. Actuellement, il y a beaucoup d’entreprises qui souhaitent devenir nos sponsors. Et beaucoup veulent aussi bénéficier de places assises. Le problème, c’est que la patinoire actuelle ne nous permet pas de contenter tout le monde.

Votre prédécesseur disait qu’en raison des installations, le club ne pouvait plus grandir…
Il est effectivement extrêmement délicat d’aller plus loin. La saison prochaine, le budget, qui est de 13 millions, va être augmenté de 200000 francs. Mais ce sont des charges. Nous attendons de pied ferme une nouvelle patinoire. Aujourd’hui, deux variantes sont à l’étude. La première est la réfection de l’existante. La deuxième est de construire une nouvelle enceinte, à cinquante mètres de l’ancienne. Actuellement, le projet, de 200 millions, est bloqué par la question de la piscine. Je pense qu’il serait judicieux de scinder le projet en deux et de construire une piscine dans un deuxième temps. Mais c’est le Conseil d’Etat qui aura le dernier mot.

Avez-vous d’autres projets pour le club?
Oui. Ma plus grande ambition est de faire de Gottéron une référence en terme de formation. Dans quelques années, mon souhait est que la moitié de l’équipe soit composée de joueurs issus du club. Que, chaque saison, un jeune intègre la première équipe.

Et comment allez-vous vous y prendre?
Mon but est de nommer une personne qui chapeaute l’ensemble de la formation dans le canton et qui soit à la disposition de tous. Qu’elle puisse aider les entraîneurs de chaque club pour que tous les jeunes évoluent ensuite dans un même moule. Je veux dénicher un entraîneur qui a pour mission de se rapprocher des régions.

C’est un projet à long terme que vous allez mener en tant que président?
Une seule chose est certaine: je vais rester en place jusqu’au 22 avril. Je sais qu’il y a plusieurs candidats à la présidence. On verra bien.

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Maxim Sushinsky pour Shawn Heins?
Deux images ont marqué mardi le troisième acte de la finale. La joie et le soulagement de Julien Sprunger après son but et la blessure de Shawn Heins, longtemps immobile sur la glace avant d’être sorti sur une civière. Hier matin au terme de l’entraînement, l’entraîneur Hans Kossmann s’est montré rassurant: «Il a encore des examens à faire, mais il semble qu’il n’a rien de cassé, malgré quelques fourmillements dans les mains.» Le défenseur sera logiquement absent ce soir à Berne. L’attaquant russe Maxim Sushinsky devrait le remplacer: «Il fait partie des options, reprend Hans Kossmann. Nous avons plusieurs possibilités à choix. A nous de trouver le bon mélange.» En ce qui concerne la rencontre de ce soir, l’entraîneur se montre confiant: «Mardi, j’ai senti plus de fraîcheur de notre côté. Berne va certainement commencer la rencontre de manière agressive. A nous de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors de notre premier match là-bas. Mais nous savons maintenant que nous pouvons battre cette équipe. C’est très positif.» vac