La solution à l’énigme bernoise a été trouvée

| sam, 13. avr. 2013
Victorieux à Berne, les Fribourgeois peuvent prendre l’avantage ce samedi. Les Dragons ont trouvé les clés pour battre leurs adversaires. Benjamin Conz, Andreï Bykov et Romain Loeffel explique la tactique à adopter.

PAR VALENTIN CASTELLA

Il y a une semaine, Berne remportait le deuxième acte de la finale. Menés 2-0, les Fribourgeois voyaient déjà leurs voisins s’échapper. Mais les Dragons ont des ressources et ils sont parvenus à renverser la vapeur en revenant dans la série (2-2). Jeudi soir lors de la troisième confrontation, ils ont même réalisé l’une de leurs meilleures performances de la saison en l’emportant sur le score de 3-1.
Solides, efficaces, disciplinés et bénéficiant de ce petit brin de réussite nécessaire, les Fribourgeois sont parvenus à mettre en échec la formation adverse. Insubmersible de prime abord, la machine bernoise a dévoilé ses failles. Le gardien Benjamin Conz, le top-scorer Andreï Bykov et le défenseur Romain Loeffel reviennent sur ce changement de situation et sur les différents éléments qu’il faudra à nouveau soigner ce soir pour prendre l’avantage dans la série.


Davantage d’intensité
Première différence entre les deux premiers actes et les suivants: les Fribourgeois ont encaissé moins de buts. Battus à chaque fois à quatre reprises en début de série, les hommes d’Hans Kossmann ont réussi à rendre pratiquement muets les attaquants adverses, avec seulement un but concédé en deux rencontres. «Nous avons mis l’accent sur la défense, sans pour autant changer notre plan tactique,  explique Romain Loeffel. Davantage de concentration, de discipline et d’intensité nous ont permis de corriger le tir.»
Une intensité que les Fribourgeois ont déployée tout au long de la rencontre jeudi soir. «Nous n’avons pas connu de hauts et de bas comme cela nous arrive parfois, reprend le défenseur. Nous avons progressé mentalement.»
Autre point positif: l’efficacité du box-play: «Nous avons été très solides, surtout lors du troisième match, lance Andreï Bykov. Tous les joueurs se sont couchés quand il le fallait. Ce sont ces petits détails qui font la différence. Jeudi à Berne, nous avons également bien géré leur supériorité numérique, malgré le but encaissé.»


Un gardien décisif
Si les statistiques défensives sont positives, c’est également en raison des excellentes performances du por­tier Benjamin Conz, «qui a été décisif», selon l’entraîneur Hans Kossmann. Romain Loeffel continue: «Je crois qu’il a répondu avec la manière aux personnes qui se demandaient si son jeune âge et son man­que d’expérience allaient lui jouer des tours.»
L’intéressé préfère donner le mérite au système en place: «Les défenseurs laissent moins de possibilités aux Bernois. Ils tirent peut-être davantage, sauf que leurs lancés sont plus prévisibles. Mais nous savons qu’il ne faut absolument pas nous relâcher. Car, nous l’avons vu lors des deux premiers matches, les Bernois peuvent profiter de chaque occasion.»

Maîtriser la zone neutre
L’année dernière en demi-finale et en début de série, les Bernois avaient déniché la solution en zone neutre pour contrer la vitesse fribourgeoi­se. Ce que les Dragons ont finalement réussi à contourner: «Nous avons beaucoup étudié leur tactique à la vidéo, confir­me Andreï Bykov. Nos ajustements ont été efficaces.»
Le joueur de centre et ses compères Julien Sprunger et Beni Plüss ont également retrouvé leur efficacité en étant impliqués sur trois des quatre derniers buts des hommes d’Hans Kossmann. Le réveil fribourgeois a aussi correspondu à la réussite retrouvée de la SPB, qui avait subi passablement de critiques ces derniers jours. «C’est normal que les gens donnent leurs avis, indique le numéro 89. Mais cela ne nous touche pas vraiment. Nous avons assez d’expérience pour savoir si nous jouons bien ou pas. Et, de toute manière, c’est avant tout le collectif qui compte, et non les individualités.»
Confrontés à un nouveau dilemme, les Bernois vont-ils modifier leur manière de jouer ce soir? «Ils vont changer quelque chose, mais sans tout chambouler non plus, se projette l’attaquant. A mon avis, ils vont davantage venir nous chercher au lieu de nous attendre dans la zone neutre com­me d’habitude.»
Autre fait marquant observé lors des deux derniers actes: la réussite semble avoir changé de camp. Combien de tirs jeudi ont fait frissonner le banc fribourgeois, combien de cafouillages devant le portier Benjamin Conz auraient pu tourner à l’avantage des Bernois? Beaucoup. Il y a une semaine, les protégés d’Antti Törmänen en auraient profité. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. «Elle ne pouvait que tourner, sourit Romain Loeffel. Cette chance, nous l’avons aussi provoquée.»
«Trouver le juste milieu»
Les Dragons ont-ils mis en péril la confiance adverse en leur chipant le fameux momentum? «Peut-être que les Bernois ont pris un coup au moral, concède Romain Loeffel. Mais c’est une grosse équipe qui a des ressources et de l’expérience.» Comme le fait comprendre le Neuchâtelois, l’excès de confiance n’est pas le bienvenu dans le vestiaire fribourgeois. Son coéquipier Andreï Bykov le confirme: «Ces deux victoires nous ont donné confiance. Mais il faut savoir trouver le juste milieu et ne pas se voir trop beaux.»
C’est donc avec certaines certitudes, mais beaucoup de prudence, et la conscience que rien n’est encore acquis, que les Dragons vont aborder la rencontre de ce samedi.

 

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«Ne pas entrer dans leur jeu»
Bagarres, gestes revanchards… Jeudi, la fin de rencontre entre Fribourg et Berne n’a pas été des plus chevaleresque. La raison? La frustration. En effet, les multiples champions de Suisse peinent à supporter le retournement de situation. A la question de savoir si leurs adversaires perdaient leurs nerfs, Hans Kossmann a esquivé en répondant que ce qui l’intéressait était son équipe. Il a néanmoins dit: «Ce qui dérange les Bernois, c’est qu’ils ont l’impression que le titre leur appartient. Il faut que les trois ou quatre meilleurs arbitres du championnat soient sur la glace. Car, on l’a vu jeudi, cela peut devenir dangereux pour les joueurs.»
L’entraîneur fait notamment allusion au mauvais geste de Byron Ritchie sur Cédric Botter: «Il a d’abord essayé de le viser avec le puck. Puis, il lui a agrippé la tête avec son bras. Cédric était sonné. Heureusement, il va bien aujourd’hui.»
De son côté, Romain Loeffel préfère laisser le mauvais rôle à ses adversaires: «En perdant à la maison, les Bernois ont pris un coup sur la tête. Ils étaient très frustrés. Mais il ne faut pas entrer dans leur jeu. Bien sûr que, parfois, on a juste envie de leur répondre. Mais ce n’est pas la solution, car cela pourrait se retourner contre nous.»


Profiter de la fraîcheur physique
Le décor pour la rencontre de ce soir est planté et le match s’annonce très chaud, d’autant plus que l’enjeu devient, à chaque ronde, un peu plus important: «Nous jouons maintenant une finale au meilleur des trois matches, reprend Hans Kossmann. Tout comme Berne, nous n’avons plus vraiment le droit à l’erreur. A nous de profiter de notre meilleure forme physique pour l’emporter.»
Au niveau des absents, Shawn Heins ne jouera pas. «Toutes ses sensations au bras gauche sont revenues, rassure Hans Kossmann. ça avance bien.» Touché jeudi, Cédric Botter sera au rendez-vous, tout comme Greg Mauldin, qui grimaçait pourtant en fin de rencontre à Berne en raison de douleurs au dos. vac
 

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