PAR SOPHIE ROULIN

Créer une manifestation d’importance au cœur de l’été. Telle est la mission que s’est donnée un comité de 22 personnes issues des trois villages du Pays-d’Enhaut. A sa tête, Charles-André Ramseier, syndic de Château-d’Œx. Ancien directeur de l’Office du tourisme vaudois, il a fait ses armes comme directeur de l’Office du tourisme de Château-d’Œx. Il compte parmi les initiateurs du Festival international de ballons. Interview à deux jours du lancement  d’une nouvelle manifestation entièrement dédiée aux enfants.

Comment vous sentez-vous à quelques heures de la première édition?
La fièvre monte! Les chapiteaux sont construits à Rossinière et à Rougemont. Les scènes prennent forme sur les trois sites. Mais il y a encore beaucoup de travail et beaucoup d’inconnues. On vit dans l’angoisse des grandes premières.

Quel est votre objectif avec une telle manifestation?
Notre volonté est de créer un événement important durant l’été, avec l’espoir de réunir un large public, entre 15000 et 20000 personnes. Cette édition est la première, nous avons donc peu de paramètres sur lesquels nous appuyer. Mais le projet est appelé à être corrigé et développé. La manifestation est prévue pour devenir annuelle. Nous nous sommes donné trois ans pour nous faire connaître et cinq pour trouver notre rythme de croisière.

Ce festival est-il important dans le positionnement que veut se donner la région?
L’orientation familles-enfants, tout le monde en parle. Mais on peut aller beaucoup plus loin que ce qui se fait actuellement en Suisse, comme nous le prouvent nos voisins autrichiens. Ce festival permet d’associer un maximum de partenaires autour d’un projet et de leur montrer le potentiel qui existe. Le public familial est très large. Il comprend les enfants, les parents, mais aussi les grands-parents.

Plus de 100 activités seront proposées sur trois sites différents. Vous n’avez pas choisi la facilité…
Nous avons considéré le Pays-d’Enhaut comme un espace culturel et patrimonial. Nous avons voulu une unité, tout en proposant quelque chose de particulier à chaque site. Pour cela, nous avons pu compter sur les forces vives présentes au sein de notre comité d’organisation, issues des trois villages. L’enthousiasme et la connaissance du tissu local ont joué un rôle important.
Mais c’est sûr que nous avons choisi la difficulté. Nous avons de la chance d’avoir trouvé un partenariat avec le MOB. En plus des trains qui circulent chaque heure, des navettes seront proposées entre les trois sites. Toutes les demi-heures, les visiteurs pourront se déplacer, gratuitement.

Quel accueil la population a-t-elle réservé à votre projet?
Un accueil très enthousiaste. Pour preuve: nous avons lancé un appel pour loger les artistes chez l’habitant durant le festival, nous avons eu plus d’offres que de demandes.

Et les commerçants?
Beaucoup ont décoré leur vitrine, ce qui est plutôt bon signe. Quant aux restaurateurs, ils se sont réunis et ont signé une charte pour proposer des menus variés et équilibrés à des prix abordables pour les familles.

Neuf jours d’animations, n’est-ce pas ambitieux?
Le festival français qui nous a inspirés durait huit jours. Nous proposons un programme bien nourri tout au long de la période, avec jusqu’à 13 spectacles durant la même journée. Un accent particulier a également été mis sur le
1er Août où nous recevrons Henri Dès, un ami de la station depuis plus de vingt ans. Nous avions envie de mettre davantage de lumière autour de cette fête pour qu’elle séduise aussi les touristes étrangers. En bref, nous voulions peu de discours, mais beaucoup d’animations pour que les participants restent autour du feu.

Vous visez un public de proximité ou vous espérez attirer des touristes sur plusieurs jours?
Les deux. Selon les dernières informations, les hôtels affichent quasiment complet la semaine prochaine. Mais, pour ce point comme pour beaucoup d’autres, nous en saurons plus après cette première édition.

Programme détaillé sur www.aupaysdesenfants.ch