L’entente de droite est opérationnelle

| sam, 24. aoû. 2013
On en parlait depuis deux mois, désormais, elle est sous toit. La convention liant le PDC, le PLR et l’UDC est opérationnelle.

PAR MICHELINE HAEGELI

Les trois présidents de partis ont lancé ensemble jeudi la campagne de la droite en vue de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat du 22 septembre visant à remplacer Isabelle Chassot.
Le compte à rebours est enclenché. Le président du PDC Eric Menoud a fait le calcul: il reste 720 heures. PDC, PLR et UDC comptent tout faire pour que le candidat PDC Jean-Pierre Siggen passe la rampe, ont affirmé leurs présidents respectifs Eric Menoud, Didier Castella et Roland Mesot devant la presse en présentant la convention.  
Tout faire ne veut pas pour autant dire mettre la main au portefeuille: chaque parti doit assurer le coût de ses campagnes électorales, a rappelé le président libéral-radical. De l’avis de son collègue PDC, la récolte de fonds est devenue toujours plus difficile, mais l’entente de la droite ouvre un peu le spectre et la facilite. Même si les partis partenaires ne s’impliquent pas, rien n’empêche le PDC de solliciter des sponsors UDC ou PLR.
L’adhésion de la base
«Le réel enjeu, c’est l’engouement de notre base», a affirmé avec force Didier Castella, parfaitement remis de son petit malaise de la veille. Aussi bien lui-même qu’Eric Menoud ont martelé une nouvelle fois leur conviction selon laquelle seule une majorité de droite au Gouvernement peut relever les défis que le canton de Fribourg doit relever et éviter les blocages qui résulteraient d’un Parlement cantonal largement à droite et d’un Gouvernement où la gauche serait majoritaire si Jean-François Steiert venait à être élu.
PDC et PLR auront cependant à vaincre les réticences de ceux pour qui une entente avec l’UDC n’est pas la panacée. Eric Menoud a minimisé cette résistance en rappelant que la convention de la droite avait été très largement acceptée par l’assemblée des délégués démocrates-chrétiens du 26 juillet. Preuve qu’un bon nombre a compris que le PDC ne peut plus continuer à se comporter comme un parti majoritaire: la recherche d’ententes est nécessaire et il est important de ne pas rester les bras croisés face à l’érosion des suffrages recueillis par le parti.
Changement de paradigme
Le président du PDC en est persuadé: «On assiste à un changement de paradigme.» Il ne voit pas pourquoi la droite devrait laisser le monopole de la mobilisation et des ententes à la gauche. Une éventuelle défaite de Jean-Pierre Siggen ne mettra pas en danger la convention, valable jusqu’aux élections cantonales de 2016. «Sur le long terme, tout le monde y trouvera sa part», insiste le président du PLR.
Ce n’est pas Roland Mesot qui le contredira. Ce dernier le dit franchement, l’UDC n’a rien à perdre à cette entente. L’ambition de l’UDC est d’avoir un représentant au Conseil d’Etat en 2016. «Si nous avions une contrepartie dans l’entente, le jeu en valait la chandelle.» La contrepartie est l’assurance d’avoir un candidat au second tour.
Les trois partis s’engagent à s’entendre sur une liste commune pour l’élection au Conseil d’Etat de 2016. La convention stipule qu’au second tour restent en lice les cinq candidats ayant obtenu le plus de voix, «toutefois avec au minimum un représentant par parti».
Même avec l’entente, l’élection de septembre prochain ne sera pas facile, ont admis les trois chefs de parti. Dans une élection complémentaire, il est toujours difficile de mobiliser les membres des partis non impliqués, a rappelé Eric Menoud. Mais ce dernier en est convaincu, le candidat du PDC et de la droite passera la rampe, «c’est un homme de conviction, qui a des idées et des valeurs».
Assemblée du PLR au Mouret
Après le PDC et l’UDC, le PLR a ratifié mercredi soir la convention instaurant une entente électorale entre ces trois partis lors de son assemblée cantonale extraordinaire au Mouret. L’accord a été approuvé par 50 voix contre 7 et
4 abstentions. Dire qu’il a passé comme une lettre à la poste serait néanmoins exagéré. Plusieurs voix se sont élevées contre une entente avec l’UDC. Conseillère générale de la ville de Fribourg Beatrice Acklin a vertement critiqué un parti qui défend la «voie isolationniste et une politique familiale réactionnaire».
«Moment historique»
«Ce n’est pas un programme commun de la droite, mais sans doute le seul moyen de conserver une majorité de droite au Gouvernement», lui a objecté le conseiller d’Etat Maurice Ropraz.
A l’issue du vote, la vice-présidente Antoinette de Weck a salué «un moment historique», où pour la première fois, la droite part unie dans une élection. La députée et conseillère communale de la ville de Fribourg avait remplacé au pied levé le président Didier Castella, victime d’un léger malaise.

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