PAR YANN GUERCHANIK
Cédric Yerly, 38 ans, succède à Denis Galley à la tête du Comptoir gruérien. Sous-directeur et chef d’un team crédits à la Banque cantonale de Fribourg, ce Charmeysan prépare l’édition 2013 depuis plus de trois ans. Entre deux préparatifs, il répond à nos questions.
A trois semaines du début du Comptoir gruérien 2013 dans quel état d’esprit êtes-vous?
Serein. L’équipe en place est extraordinaire! Entre le comité directeur et le comité d’organisation, une grande majorité des gens étaient déjà là au précédent Comptoir, voire à celui d’avant. Les gens font preuve d’une grande maîtrise. A présent, l’excitation monte. On sent que ça commence à prendre.
Au niveau des infrastructures, le Comptoir a-t-il changé?
De ce point de vue, ce sera exactement comme en 2009. La place à disposition nous limite. D’autant plus depuis qu’il y a la H189. Tout est fermé de ce côté-là et du côté des Albergeux, on occupe toute la place. C’est aussi une volonté de ne pas aller au-delà. Aujourd’hui, on parle de 22000 m2 dont près de la moitié est construite sous tente.
Où en êtes-vous dans l’avancement des constructions?
Elles ont commencé début août. Le souci c’est qu’Espace Gruyère continue son activité pendant cette période. Nous devons notamment jongler avec les places de stationnement qu’il faut laisser à disposition. Néanmoins, on est parfaitement dans le timing. Sur notre budget de 2,5 mio de francs près de la moitié est consacrée à la construction. Le tout est géré comme un chantier, de manière très professionnelle.
Rappelez-nous qui est l’organisateur de cette manifestation?
C’est la Société coopérative du Comptoir gruérien qui mandate un comité lors de chaque édition. Cette coopérative est présidée par Albert Michel. Il est à l’origine de la manifestation puisque c’est lui qui a créé la Société coopérative dans le cadre de la Jeune Chambre économique de la Gruyère en 1986.
Comment est né le thème central de cette édition, l’eau?
En 2009, quand on m’a signifié que je pourrais occuper ce poste, c’est la première chose qui m’est venue en tête. Certains de mes prédécesseurs préféraient trouver les hôtes d’honneur et choisir un thème ensuite. Quant à moi, j’aime bien choisir un fil rouge avant. En l’occurrence, l’eau est un thème auquel les exposants peuvent s’adapter facilement. C’est aussi un enjeu social et environnemental. Et puis, cela correspond bien à la verte Gruyère.
Quels sont les objectifs du Comptoir?
C’est la vitrine économique d’une région très dynamique. Ensuite, c’est un lieu de prise de contact. Si un vigneron ne peut pas faire déguster correctement son vin aux 130000 visiteurs, il aura néanmoins multiplié les contacts. C’est aussi l’occasion pour les exposants de remercier les clients avec lesquels ils travaillent toute l’année. Tout cela dans un cadre chaleureux et festif. On porte bien le nom de comptoir. Fribourg a sa «Foire», avec son côté peut-être plus commercial. De notre côté, le «Comptoir» se présente comme un lieu convivial et intergénérationnel. C’est vraiment le lieu de rencontre des Gruériens. C’est sans doute aussi pour cela que les exposants ont tendance à en faire un peu plus. Dans une autre manifestation, ils se contenteraient peut-être d’un stand plus banal.
Faire venir des visiteurs de l’extérieur de la région reste tout de même l’un de vos objectifs?
Certes, on cherche également à ouvrir le Comptoir à d’autres publics. Mais, du fait même que la participation est limitée aux exposants inscrits au Registre du commerce de la Gruyère ou de la Veveyse, les visiteurs proviennent essentiellement de la région.
Qu’est-ce qui fait la réussite d’un Comptoir?
Du point de vue économique, on se doit de boucler à zéro déficit. Il s’agit d’une société coopérative, il n’y a pas d’autres ressources. Le but n’est pas non plus de faire un résultat record. Il faut que tout le monde s’y retrouve. Pour moi, la réussite c’est de voir le sourire et la satisfaction du côté des exposants comme des visiteurs.
Qu’attendez-vous des trois hôtes d’honneur?
Pour une large part, ce sera une surprise. Il y aura des choses assez exceptionnelles. Que ce soit du côté de L’Eau d’ici qui regroupe en un stand EauSud, Gruyère Energie et Groupe E – ce n’est pas tous les jours qu’on voit ces deux concurrents ensemble – ou d’Aquatis qui se veut le musée national de l’eau douce. Ce dernier acteur jouera pleinement sa mission: provoquer un rayonnement au-delà de la région. Si on veut quelques milliers de visiteurs supplémentaires, c’est sur la Riviera vaudoise, le Chablais, voire le Valais qu’il faut aller les chercher. Ce stand qui prendra la forme d’un pavillon scénographique immergeant les visiteurs dans un milieu aquatique sera présenté en exclusivité. On espère qu’il donnera une certaine aura à la manifestation.
Quant à la Jeune Chambre internationale Gruyère, hôte historique, elle s’occupera de la partie ludique et interactive. Elle s’adressera aux grands comme aux petits. Elle aura aussi pour tâche d’organiser les apéros. Tout un chacun a en effet la possibilité d’inviter ses clients dans le cadre du Comptoir.
La sécurité est un élément de plus en plus présent dans ce type de manifestations. Qu’en est-il du Comptoir gruérien?
J’ai été véritablement bluffé par le concept de sécurité. Je me rappelle d’une séance sur la sécurité qui réunissait pas moins de 25 personnes. Du préfet aux agents de police, des ambulanciers aux inspecteurs du feu, en passant par les samaritains ou Nez rouge. La sécurité représente une priorité pour un directeur. Une grande responsabilité repose sur ses épaules. Il en va de même pour le Trophée des Gastlosen que je préside depuis bientôt sept ans. Alors on fait le maximum. Au Comptoir, tout est géré par des pros et réalisé par des pros. Le montage et le démontage, par exemple, sont effectués par des spécialistes.
Quels sont vos premiers souvenirs du Comptoir en tant que visiteur?
Je me rappelle que mes parents m’y emmenaient. A chaque angle, un nouveau décor nous attendait. J’expérimentais ce qui nous tient à cœur en tant qu’organisateur: mettre au point un parcours tortueux qui réserve plein de surprises. Plus tard, j’ai travaillé au stand de la Jeune Chambre économique: là, même s’il y avait beaucoup de boulot, je me souviens du côté festif. C’était l’occasion de revoir tout le monde.
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Bus gratuits
«Nous allons offrir à l’ensemble de la population la gratuité des transports, relève le directeur du Comptoir gruérien Cédric Yerly. Pendant dix jours, les trois lignes de Mobul seront non seulement gratuites mais leur cadence sera au quart d’heure au lieu de la demi-heure.» Ainsi, tous les parkings existants de la région bulloise serviront à la manifestation. «Les centres commerciaux ont notamment joué le jeu en soirée. Et le week-end, les zones industrielles seront balisées. Les horaires des bus seront également prolongés jusqu’à une demi-heure après la fermeture des bars.»
Autre innovation: une application pour smartphone. «On pourra par exemple envoyer sa position dans le Comptoir et ainsi se retrouver entre amis. Les visiteurs pourront encore se servir de leur smartphone pour prendre directement part au concours photo.» YG
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