PAR VALENTIN CASTELLA
Février 2011, Crans-Montana. Andrea Thürler sourit sur la deuxième marche du podium du super-combiné des championnats du monde juniors. A sa gauche se trouve Wendy Holdener. Les deux jeunes filles sont alors les deux plus sûrs espoirs du ski féminin helvétique. En mars 2012, lors des championnats de Suisse de slalom géant, la skieuse de Bellegarde confirme son statut en obtenant une belle 6e place, à 1’’42 seulement de Lara Gut. Elle bat même largement des filles comme Michelle Gisin.
Aujourd’hui, cette dernière est parvenue à comptabiliser quelques points en Coupe du monde en terminant à cinq reprises parmi les trente premières en slalom. Wendy Holdener s’est, elle, hissée parmi les dix meilleures slalomeuses du monde. Avec un podium à son actif, elle a su rapidement s’imposer à ce niveau et c’est sans surprise et avec ambition qu’elle se rendra dans quelques jours à Sotchi, pour y disputer les jeux Olympiques.
Des résultats moins bons
Il y a deux ans, ces deux jeunes filles étaient à la lutte avec Andrea Thürler pour l’obtention d’un ticket en Coupe du monde. On peut même y inclure Jasmine Flury, qui a pris le départ de deux super-G de Coupe du monde en ce mois de janvier. De son côté, la Gruérienne n’a toujours pas eu sa chance à ce niveau. La raison? Des résultats qui tardent à venir et qui ont même été carrément mauvais ces derniers temps. Alors qu’elle était plus ou moins installée parmi les trente meilleures de la Coupe d’Europe il y a deux ans, avec plusieurs tops 15 à son actif, elle ne réussit, maintenant, que rarement à entrer dans les points.
Cette saison, elle y est parvenue seulement à quatre reprises en dix-sept courses. Pourquoi la Gruérienne peine-t-elle à retrouver son niveau d’antan? Sa réponse est évasive: «Franchement, je ne sais pas pourquoi ça a moins bien marché. Je n’arrive pas à l’expliquer.»
Au bout du fil, Andrea Thürler, d’habitude enthousiaste, peine à trouver les mots pour décrire la situation. Ou ne souhaite-t-elle pas le faire, pour ne pas ruiner un moral qui doit logiquement être atteint: «Lors des entraînements, tout semble bien aller. Mais je n’arrive pas à reproduire ces performances en course. Comme je n’ai pas réussi de bons résultats, je force parfois un peu trop, pour tenter de me rattraper. Et ce n’est pas la bonne solution. Je sais que je peux faire mieux et je suis certaine que les résultats reviendront.»
La semaine dernière en Autriche, la skieuse de Bellegarde a pu à nouveau esquisser un petit sourire en retrouvant le top 30 européen. Une 28e place en super-combiné et un 23e rang en super-G. Une première en 2014, soit depuis sept courses. «Oui, ça va un peu mieux. J’ai fait un pas en avant.»
«Me laisser du temps»
Une éclaircie rapidement assombrie par ses derniers résultats: une élimination lundi et une 42e place en géant mardi à Sestrières. Comment alors retrouver la confiance qui manque tant à la Gruérienne? «Il faut juste me laisser du temps.»
Autre option: goûter à nouveau au plaisir de figurer parmi les meilleures, en courses FIS par exemple. Se changer les idées en quelque sorte: «Cela fait un moment que je n’ai pas concouru en courses FIS, c’est vrai. Je vais certainement le faire la semaine prochaine à Flumserberg. Cela me permettra de skier en étant moins tendue.»
Alors, bien sûr, cela ne sert à rien de tirer sur l’ambulance. Et tout le monde a bien conscience que la situation ne doit pas être agréable à vivre pour une fille qui, depuis petite, s’est toujours retrouvée sur les podiums. L’attente, la pression, la peur de décevoir, de ne plus pouvoir réaliser son rêve: autant de sentiments qui ne font pas bon ménage lorsqu’on souhaite juste retrouver un peu de confiance et quelques bonnes sensations. «Cette période m’a appris à perdre et je vais en sortir grandie. Maintenant, il ne faut pas que je pense à tout ça. Je dois oublier tout ce qu’il y a autour de moi et me concentrer sur les prochaines courses. Car la saison est encore longue.»
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Mooser sur sa lancée
Andrea Thürler n’était pas la seule représentante régionale en Coupe d’Europe. En effet, Pierre Bugnard a également pris le départ d’une épreuve continentale cette semaine. C’est mardi sur la neige de Crans-Montana que le Charmeysan s’est élancé à l’occasion d’un super-G. Une discipline qu’il apprécie particulièrement, comme en témoigne sa deuxième place obtenue le week-end dernier lors des championnats de Suisse juniors de la spécialité. La réussite n’a, pourtant, pas été au rendez-vous pour le Gruérien, qui a connu l’élimination. Il participait là à sa troisième épreuve de Coupe d’Europe, après Lenzerheide en 2012 (éliminé) et Wengen le 11 janvier dernier (65e).
De son côté, Marc Mooser continue sa belle série de bons résultats. Après avoir terminé 2e (29,16 points) d’un slalom géant FIS à Champéry la semaine dernière, le technicien de Bellegarde a récidivé hier en se hissant au 4e rang d’un slalom spécial (31,26 points) organisé à Courchevel. En une semaine, il a ainsi réalisé deux de ses trois meilleures performances en termes de points FIS. vac
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