La vie se poursuit dans le Collège du Sud en chantier

| mar, 20. Jan. 2015
L’agrandissement du Collège du Sud pose quelques problèmes de cohabitation. Professeurs et élèves n’ont pas d’autre choix que de faire preuve de patience.

PAR JEAN GODEL

Du bruit, du froid et même une mèche de perceuse qui surgit d’un mur en plein cours… Le chantier de l’agrandissement du Collège du Sud (CS) bat son plein avec son lot de nuisances. «Tant les élèves que les professeurs font preuve d’un seuil de tolérance tout à fait remarquable», souligne le recteur François Genoud. «Ils savent qu’on ne réalise pas un tel chantier avec des marteaux en mousse.»
Choisi en 2009, le projet du bureau lausannois 3plus architectes présente certains avantages. Consistant en l’ajout d’un étage sur le corps central du CS ainsi qu’en son prolongement par une annexe au nord-ouest, il instaure une séparation assez nette des secteurs en chantier de ceux qui ne le sont pas.
Du coup, la durée des travaux est limitée: lancé en avril dernier, l’agrandissement sera prêt pour la rentrée prochaine. Pour l’heure, les délais sont tenus. Par comparaison, durant sa rénovation qui avait duré deux ans et demi, le CO voisin avait été régulièrement envahi par la poussière.
Au CS, ajoute son recteur, de gros efforts ont été faits pour que les plus fortes nuisances soient concentrées sur les vacances. Ainsi de l’étage supplémentaire: ses structures en bois ont été préparées en atelier et leur assemblage sur site a été rapide, durant les vacances d’automne.


Cohabitation compliquée
Mais un chantier reste un chantier. Et dans une école en activité, la cohabitation est fatalement compliquée. D’abord, dans les classes contiguës à la nouvelle annexe, il fait froid: c’est qu’il a fallu déposer les plaques de l’enveloppe extérieure et l’isolation pour permettre la jointure des deux parties, ancienne et nouvelle. Des chauffages d’appoint ont été installés. «Heureusement qu’on a eu de la chance avec le temps», sourit François Genoud.
C’est aussi dans ces classes-là que le bruit a causé le plus de problèmes. Or, pour une fois, la suroccupation dont souffre le CS est une «chance» – les guillemets sont de rigueur: prévu pour 750 élèves, il en compte aujourd’hui 1150. «Du coup, explique François Genoud, on ne peut plus attribuer une salle par classe et les élèves se déplacent tout le temps. Ils ne subissent donc pas le bruit en permanence.»
Ce qui est vrai pour les élèves l’est moins pour les profs, souvent plusieurs heures de suite dans la même salle. «Pour certains, ça a vraiment été très pénible, reconnaît le recteur, sans que ce soit allé jusqu’à un arrêt maladie.» En juin, durant les épreuves du bac, les travaux ont carrément été interrompus.
Même si le bruit n’est pas permanent, certains jours, il rend le travail impossible. Des cours sont donc déplacés. Autant dire que le moindre espace libre est exploité. Ainsi, au rez inférieur, la médiathèque, rapatriée depuis peu dans la bibliothèque, sert de salle tampon. L’auditoire est aussi réquisitionné, de même qu’une salle de réunion pour les petits effectifs. Enfin, la chapelle sert parfois d’ultime recours.


Cours rarement supprimés
Lorsque le silence est de mise (notamment durant les examens), les profs s’informent des éventuelles disponibilités, comme en cas de visite d’une classe à l’extérieur. Dans de rares cas, des cours ont dû être supprimés par manque d’alternative.
Le chantier a aussi réservé son lot de surprises. Durant le pluvieux été 2014, des infiltrations d’eau ont eu lieu. Rien de grave en dehors de quelques pièces de parquet endommagées. «Jamais l’utilisation des locaux n’a été empêchée», précise le recteur. Quant aux puits de lumière, ils ont été temporairement bouchés. D’autres, moins grands, mais plus nombreux, devraient bientôt laisser la lumière pénétrer à nouveau dans le hall central.

 

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Compréhension et inquiétudes
Au sein du corps professoral, on se veut compréhensif: «Ce chantier, on le vit relativement bien au quotidien», résume Marc Bochud, président de la commission des professeurs. Même si on déplore l’absence d’un représentant à la commission de bâtisse. «Or, certains choix architecturaux surprennent.»
Ainsi des casiers dont chaque étudiant dispose, à défaut d’une classe fixe, pour stocker son matériel: ils seront tous rassemblés au sous-sol. Une solution bien étudiée, rassure Pierre Simac de 3plus architectes, le bureau qui a conçu le projet et assure la direction du chantier: «Il y aura quatre escaliers, contre trois auparavant. Si les nouveaux sont un peu plus étroits, la capacité totale sera augmentée.»
La cuisine est une autre source d’inquiétude: le Collège du Sud – le plus grand collège du canton – sera équipé d’une cuisine essentiellement de régénération (les plats confectionnés ailleurs y seront réchauffés). Un choix qui peut surprendre au temps du bien manger. Le recteur François Genoud se veut pourtant rassurant: «Il y aura aussi de la cuisine faite sur place, steaks, pizzas ou autre.» Logique, vu que bon nombre d’étudiants ramènent aujourd’hui les pizzas achetées en ville.


Enveloppe de verre
Le recteur se veut surtout réaliste: beaucoup apportent leur panier-repas préparé à la maison. «Seul un élève sur cinq est client de la cafétéria. Les collégiens sont libres de manger où ils veulent.» La future cafétéria offrira 290 places avec plusieurs services, des locaux équipés de micro-ondes et des espaces pique-nique.
Un motif de satisfaction tout de même pour les professeurs: l’abandon du treillis métallique qui devait ceindre la nouvelle partie pour mieux la marquer. A la place, une «peau extérieure en verre», explique Pierre Simac, renverra des reflets déstructurés grâce à un jeu d’inclinaisons et de transparences variables. Non raccordées, les plaques de verre assureront la circulation d’air.
Quelle capacité offrira le futur CS? «C’est une notion extrêmement relative», botte en touche François Genoud. Le recteur espère simplement un retour à la normale avec, au maximum, 1300 élèves. «Il n’est pas souhaitable d’aller au-delà.» Que se passera-t-il si la population du CS continue de croître? Rien n’est encore arrêté. Tout juste sait-on que, récemment, le canton de Vaud a rejeté l’idée d’un gymnase intercantonal dans la région d’Oron. «Il faut donc penser à un nouveau scénario. Mais rien n’a encore été arrêté.» jng

 

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